mercredi 22 juillet 2015

Bien manger : une question de produits ?

Depuis quelques années, à la lecture de certains travaux, j'avais le sentiment qu'il y avait une alimentation à deux vitesses et que l'on ne pouvait pas bien manger en achetant des produits de premier prix. L'ANSES et l'INRA viennent d'infirmer ce sentiment par l'intermédiaire de leur agence commune l'Oqali (Observatoire de la qualité alimentaire). Elle vient de rendre publiques ses analyses nutritionnelles comparées de plus 16 000 produits alimentaires que les Français peuvent acheter dans leur grande surface alimentaire. 

J'ai été plus particulièrement intéressé par leurs scénarios. Cette agence a développé plusieurs scénarios alimentaires selon le segment de produits consommer de manière prépondérante. Elle est en donc mesure de répondre, par exemple, à la question : A quels déficits en macronutriments une personne en bonne santé et consommant uniquement des produits à premier prix serait-elle confrontée? Quelle serait la réponse à cette question si cette personne consommait 60 % de produits à premier prix et 40 % de produits d'autres segments (marques nationales et marques de distributeurs) ?

La réponse est qu'il existe effectivement des différences significatives...pour les protéines (22,2gr/100gr pour les produits premier prix, contre 24,4gr/100gr pour les marques de distributeurs et 24,0gr /100 gr pour les marques nationales). Certes ! Mais comme les Français consomment plus de protéine que nécessaire.... l'impact de cette différence est quant à lui insignifiant. 

Pour conclure : l'offre alimentaire n'est pas en cause ! Si les Français mangent mal....C'est leur comportement alimentaire qu'il faut remettre en question : se nourrir, cela s'apprend ! Et ce n'est pas l'étiquetage alimentaire simpliste que Madame le Ministre de la Santé cherche à promouvoir qui répondra à ce problème ! Il ne faut pas confondre information et éducation.





    

vendredi 17 juillet 2015

L’économie bleue : Le cas des mangroves

Les dirigeants des entreprises sont maintenant familiers du concept d’économie verte (Green Economy), mais ils méconnaissent le plus souvent l’économie bleue (Blue Economy). La première vise, entre autres, à développer une économie fondée sur les écosystèmes terrestres et en harmonie avec eux, la seconde poursuit les mêmes objectifs, mais avec les écosystèmes maritimes et lacustres. Mon propos, dans ce billet, ne vise pas à dresser une liste des opportunités de l’économie bleue pour les entreprises et les états, mais à illustrer au travers d’un exemple, celui des mangroves, l’importance des écosystèmes maritimes. Alors que nos regards sont souvent dirigés vers les luxuriantes forêts amazonienne, indonésienne ou celles du bassin du Congo, nous méconnaissons les mangroves, un écosystème de marais maritimes des régions tropicales constitués essentiellement de palétuviers. Ces arbustes ne sont pas d’une grande beauté, surtout lorsqu’on les compare aux grands arbres des forêts tropicales. Mais ils sont cependant d’une particulièrement grande efficacité lorsqu’il s’agit de capturer le carbone atmosphérique. Les spécialistes de la séquestration biologique du carbone estiment que les mangroves stockent jusqu’à six fois plus de carbone par km2 et par an que les forêts tropicales (les herbiers marins pourraient stocker jusqu’à 25 fois plus de carbone par Km2 que les forêts tropicales et assurer un stockage pendant plusieurs millénaires). 

Crédit NOAA
Lorsqu’une forêt se dégrade, elle relâche une partie du carbone qu’elle a auparavant séquestré. Les mangroves sont particulièrement vulnérables. Leur taux de disparition annuel est estimé entre 2% et 8% par an. C’est ainsi que la dégradation des mangroves participe à presque 20% aux émissions de CO2 associées à la déforestation. Jusqu’à présent, la cause première de la disparition des mangroves était la crevetticulture. Outre leur grande capacité à séquestrer du CO2, laquelle devrait demain faire d’elles un produit de choix pour les industriels qui souhaitent effacer leur empreinte carbone, elles participent, en autres, également à la protection des littoraux, fournissent du bois et de la nourriture aux populations. Certaines ONG oeuvrent pour les mangroves satisfassent aux Verified Carbon Standards et autres certifications (voir Blue Ventures )

Revenons quelques instants sur la concurrence pour l’espace entre les fermes de crevettes et les mangroves. Dans le passé, les mangroves ont été éliminées pour offrir un espace propice à l’élevage moderne et intensif de crevettes. Les mangroves ont été remplacées par des ensembles d’étangs artificiels. Avec cette forme d’élevage, la nourriture était importée de l’extérieur avec un effet négatif sur la balance commerciale du territoire. Les risques et la gravité des épidémies étaient importants en raison de la forte densité des animaux dans les bassins. Dès le début des années 2000, des expériences d’intégration harmonieuse de l’élevage de la crevette dans l’écosystème des mangroves ont été réalisées. Leurs résultats ont été particulièrement prometteurs.  Et vers la fin des années 2000, l’Indonésie a déployé un programme ambitieux de replantation des mangroves en y intégrant des fermes de crevettes. L’intérêt économique de cette association est important puisque la mangrove fournit quasiment la totalité des besoins alimentaires des crevettes, mais également un environnement d’élevage de grande qualité. Ainsi, les risques sanitaires sont substantiellement abaissés. Plusieurs autres types d’élevage peuvent y être conduits, comme celui des crabes qui viennent compléter une partie de la chaine alimentaire, ce qui n’est pas le cas avec l’élevage intensif des crevettes. Les mangroves servent également d’habitat et de lieux de reproduction pour de nombreuses espèces de poissons, des microalgues et des macroalgues, des concombres de mer, des mollusques, etc. chacune d’elle joue un rôle particulier au service de l’ensemble.

A mon sens, le cas des mangroves illustre à merveille combien il est important aujourd’hui d’investir dans la connaissance des écosystèmes maritimes. Les estimations sur la séquestration de CO2 par les mangroves sont très récentes (2011 pour la principale). Il illustre également les possibilités, souvent peu explorées, de tirer un meilleur parti de la biodiversité avec les écosystèmes intégrés, c’est à dire intégrants une composante naturelle, ici la mangrove, avec une composante artificielle, dans ce cas l’élevage de crevettes. Le concept d’écosystème intégré m’apparait comme l’une des possibles avancées majeures. Un tel système combine la production de services écosystémiques avec une production alimentaire de qualité et durable en quantité. L’analyse des systèmes complexes nous invite par ailleurs à penser que la résilience d’un système biologique est en proportion de la richesse de sa biodiversité.   



L’économie bleue est encore méconnue, mais elle recèle de nombreuses et insoupçonnées opportunités économiques compatibles avec une croissance durable.

Mes remerciements à Alasdair Harris de Blue Ventures de m'avoir fait redécouvrir les mangroves lors de la Monaco Blue Initiative 2015.     

jeudi 16 juillet 2015

Idéal pour les Français : la canette de 33 cl & bouchon DreamCap de Tetra Pak !

Tetra Pak, l'un des leaders mondiaux du conditionnement des produits alimentaires, a fait récemment (mai 2015) réaliser un sondage auprès d'un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française (personnes de 18 ans et plus) concernant leurs attentes vis-à-vis de la canette (33 cl) idéale. Rappelons que les Français consomment en moyenne 1,4 canette par semaine (4,7 milliards par an).

Il ressort de cette enquête :

  1. 62% des Français aimeraient pouvoir refermer leurs canettes, même à la maison. En effet uniquement 7% des Français consomment en mobilité contre 68% à la maison.
  2. 62% des Français plébiscitent la facilité d'ouverture. Ce pourcentage augmente significativement avec l'âge.
  3. 53% des Français consomment leurs canettes au goulot.
Pour répondre à ces attentes, Tetra Pak a développé une canette en carton certifié FSC de 33 cl qui remplit ces conditions. Le succès de la canette Tetra Pak réside en partie dans bouchon DreamCap qui est, d'une part, facile à ouvrir (ce qui est parfait pour les personnes qui souffrent d'arthrose) et facile à refermer, mais aussi, doté d'un goulot particulièrement bien étudié pour optimiser le positionnement en bouche et le flux. Au-delà de ses remarquables fonctionnalités, le produit est très beau. 

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J'invite, les lecteurs intéressés par la technologie, à regarder la vidéo de Pietro Martini, le directeur du développement des bouchons et capsules de Tetra Pak (ci-dessous)







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