jeudi 13 juin 2013

Nouvelles tendances de consommation (6) : Le vin en canette arrive en France!

Les Français accepteront-ils de boire leur vin...en canette ?

Hésiter entre une petite canette de bière et une canette de votre vin préféré?  
C’est désormais possible avec le pari audacieux de la start up Fabulous Brands qui a fait le buzz cette semaine en annonçant le lancement de petites canettes de vins dans l’hexagone sous la marque WineStar.


L’idée derrière ce concept déroutant ? « Cibler les jeunes couples ou personnes seules, qui n’osent pas ouvrir une bouteille de vin pour simplement en consommer un verre ou deux », explique son fondateur Cédric Ségal.  Winestar offre également une bonne alternative à ceux qui n’aiment pas la bière et qui auront désormais une solution individuelle et nomade à emporter partout, comme dans les piques niques. 

Les petites canettes sont conditionnées dans un emballage métallique qui ne laissent pas transparaître la couleur de la robe, pourtant essentielle dans un acte de consommation du vin. Cela peut donc être déroutant de prime abord. Cependant l’emballage utilisé a été soigneusement étudié pour préserver au mieux la qualité du vin, sans être altérée par la lumière et ainsi offrir ses meilleures saveurs (procédé breveté appelé « Vinsafe »).

Les vins proposés ne seront que des vins de premier choix (Bordeaux, Bourgogne, Beaujolais…) et les canettes seront vendues 2,50€ l’unité, de quoi séduire les petites bourses, notamment les jeunes, cible prioritairement visée par le concept.

Cette petite start-up réussira elle par son audace à changer les habitudes des français et à en démocratiser l’usage comme cela est déjà le cas au Japon où les canettes de vin existent déjà ? Difficile à croire dans un pays où la culture du vin est si forte. Cependant dans un contexte de consommation extrêmement nomade, Fabulous Brands a certainement choisi un moment opportun pour se lancer !

Plus d'infos sur http://www.winestar.fr/

Clémentine ALAUX


mercredi 12 juin 2013

La biodiversité végétale au service des pollinisateurs

Nous avons régulièrement évoqué dans ce blog l'importance des insectes pollinisateurs dans la production végétale et les problèmes dont leurs populations souffrent.


Plusieurs programmes cherchent à favoriser la biodiversité aux champs et à proximité des espaces agricoles. C'est par exemple le cas pour les exploitations qui participent aux programmes LU'Harmony du groupe Mondelez international (Anciennement Kraft Food) et qui implantent des zones fleuries. D'après une synthèse (méta-analyse) réalisée à partir de plusieurs dizaines d'études de terrain, les pratiques qui visent à créer des espaces enrichis avec variétés végétales sauvages ont un effet bénéfique sur les populations de pollinisateurs (abeilles sauvages, papillons, syrphes, etc.)


Si ces résultats sont encourageants, les chercheurs indiquent cependant qu'ils ne peuvent pas, pour l'instant, trancher entre deux effets. Est-ce que les pollinisateurs se reproduisent en plus grand nombre ?   Ou bien, est-ce que ces espaces attirent des pollinisateurs d'autres espaces moins fournis ? On peut parier que dans la réalité les deux effets agissent. Les études suggèrent que l'ampleur de la diversité des espèces végétales possède un effet positif plus important sur les populations de pollinisateurs de ces parcelles.    

mardi 11 juin 2013

Des nanofiltres pour le traitement de l'eau

Le charbon actif est habituellement utilisé pour filtrer les eaux. D'autres mécanismes physiques ou chimiques sont également utilisés pour le traitement de l'eau. Les chercheurs de l'université de Cincinnati ont développé et testé un nanofiltre activé par l'énergie solaire. Ce filtre est capable d'enlever les antibiotiques de l'eau avec une performance supérieure au charbon actif. 

Les antibiotiques se retrouvent dans les eaux de surfaces. Ils peuvent avoir un effet important et négatif sur les écosystèmes lacustres en favorisant certains micro-organismes. Ils pourraient également avoir des effets sur la faune. Pour se débarrasser des antibiotiques, les chercheurs se sont intéressés aux protéines utilisées par les bactéries résistantes aux antibiotiques. Ils ont découvert une pompe moléculaire qui permet aux bactéries de se débarrasser de leurs déchets. Ils ont pensé utiliser cette pompe et inverser le processus de pompage de l'extérieur vers l'intérieur d'une vésicule. Elle servira au stockage des antibiotiques capturés. Ils ont également couplé à cette pompe une molécule d'origine végétale qui apporte l'énergie nécessaire au fonctionnement de la pompe. 

FiltersDans un article publié dans "Nano Letters" Vikram Kapoor et Davide Wendell indiquent que leur filtre a absorbé 64 % des antibiotiques présents dans l'eau contre 40 % pour une technologie standard. Ce filtre est composé de deux protéines bactériennes. Un des aspects les plus intéressants de ce filtre est la possibilité de réutiliser les antibiotiques qui ont été capturés.

D'après les chercheurs, ce système possède trois avantages sur les systèmes traditionnels:

  1. Les faibles besoins en énergie du système. Avec les filtres traditionnels, il faut pomper l'eau d'un lac pour lui faire traverser un filtre. Les nanofiltres peuvent être déployés dans le lac directement.
  2. Les nanofiltres peuvent, s'ils sont correctement traités, relâcher les antibiotiques qui sont ainsi recyclables.
  3. Ces filtres sont très sélectifs. Ce n'est pas le cas des systèmes traditionnels qui s'engorgent plus rapidement.    

Prochains objectifs : s'attaquer aux hormones et aux métaux lourds.

“Engineering Bacterial Efflux Pumps for Solar-Powered Bioremediation of Surface Waters.

vendredi 7 juin 2013

Bientôt un pancréas artificiel ?

Des nanoparticules injectables développées par les équipes du MIT (équipe du professeur Daniel Anderson) pourraient bien servir de pancréas artificiel et permettre de mieux accompagner les personnes qui souffrent d'un diabète de type I. Les nanoparticules mises au point ont été construites pour apprécier le niveau de glucose dans le sang et sécréter la quantité d'insuline appropriée. De fait, elles remplacent fonctionnellement les cellules pancréatiques impliquées dans la régulation de la glycémie et ineffectives dans le diabète de type I. 

L'objectif de ce système est de permettre une régulation permanente de la glycémie, supérieure en fréquence à celle obtenue avec les dispositifs actuels. À termes, c'est la qualité de vie des personnes souffrant de diabète qui sera améliorée. L'insuline médicament n'est habituellement pas le problème. Pour les personnes souffrant de diabète, la difficulté réside dans la régulation : la bonne dose au bon moment. Pour y parvenir, les patients doivent estimer le taux de glucose sanguin plusieurs fois par jour en effectuant un test à partir d'une petite goutte de sang obtenue en se piquant le bout d'un doigt. 

Ce pancréas artificiel est composé d'un gel de la consistance d'un dentifrice, une mixture de nanoparticules de charges opposées, ce qui permet de maintenir la structure de l'ensemble. Le gel est sensible à l'acidité. Intégré dans le gel, on trouve du dextran couplé avec un enzyme qui transforme le glucose en acide gluconique. Le glucose sanguin diffuse librement dans le gel. Lorsque le taux de sucre est élevé, l'enzyme produit une quantité suffisante d'acide gluconique pour augmenter localement l'acidité. La structure est affectée et l'insuline est relâchée.

Les tests réalisés sur des souris ont montré qu'il était possible de moduler la glycémie pendant 10 jours en moyenne. Les particules sont biocompatibles et biodégradables. Les tests vont maintenant s'accélérer pour se rapprocher de la production d'un dispositif médical efficace.

lundi 3 juin 2013

Marketing Genré (5) : du point de vue des consommateurs



Après avoir étudié les différences de perception entre les hommes et les femmes, leur possible application en Markteting et les stratégies développées par certaines marques, il est intéressant de se pencher sur le ressenti des consommateurs pour dresser plusieurs constats et élaborer des pistes de travail.

***

L'étude de différentes stratégies de marques puis des interviews spontanées de consommateurs m'ont permis de faire plusieurs constats. Tout d'abord, si une marque souhaite se lancer dans une stratégie de marketing genré, elle doit avoir une légitimité à s’adresser à sa cible. Son offre produit doit apporter de réels bénéfices non équivoques pour sa cible. En effet le marketing genré n’est pas simplement une question d’emballage féminin ou masculin, mais de caractéristiques particulières à l’un des genres. Le consommateur n’est pas dupe : s’il ne perçoit pas ces caractéristiques il rejettera le produit. 
Nous pouvons illustrer ce risque par l’exemple du yaourt Essensis créé par Danone en 2007. Fort du succès de la marque Actimel (plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires), produit emblématique de Danone et pionnier sur le marché de l’alicament, le leader mondial des produits laitiers frais a souhaité se lancer sur le marché de la « cosmétofood », tendance venue d’Asie qui allie l’alimentation à la cosmétique. Il est en effet connu que notre alimentation a un lien direct sur notre peau notamment. Danone lance alors Essensis, le premier yaourt qui « nourrit la peau de l’intérieur » et cible les femmes trentenaires. Le packaging fuchsia et argent est remarqué sur un marché où la concurrence est extrêmement forte. Le produit est exceptionnellement bien référencé et les ventes satisfaisantes. Cependant la marque ne réussit pas à fidéliser ses consommatrices et voit ses ventes chuter de 60% au bout de la première année. Fin 2007, la recette est modifiée pour répondre aux attentes des consommatrices : le sucre est enlevé, la texture est rendue moins grasse et plus gourmande, et de nouvelles saveurs très féminines voient le jour (framboise-grenade, litchi-raisin blanc). Essensis met également ses composants (bourrache, Oméga 6 et vitamine E) en avant sur le packaging et cible dès lors les femmes ménopausées. Là encore le succès escompté ne vient pas. Un nouveau format est alors lancé en mars 2008 : de petites bouteilles à boire, rappelant le format d’Actimel. En septembre 2008 une étude de l’association UFC-Que choisir vient alors porter le coup de grâce : le produit n’a aucun effet tangible sur la peau. A cela s’ajoute un prix élevé : 2,58 euros les 4 pots alors que Danone recommande d’en consommer deux par jour pendant plusieurs mois pour en ressentir les bienfaits. En janvier 2009, deux ans après son lancement, Danone retire Essensis des ventes en France, même si le groupe affirme croire encore en ce nouveau marché. On constate par cet exemple que, malgré un concept qui en théorie devait séduire une part importante de consommatrice, un produit ne convaincra pas sa cible si les promesses énoncées ne sont pas tenues. Le produit ne répond pas aux attentes spécifiques de sa cible, qui le rejette.




Le marketing genré, malgré une corrélation avec les nouvelles tendances de consommation, peine à convaincre les consommateurs. Après avoir réalisé des interviews consommateurs de manière spontanée, des pistes de réflexion s’ouvrent. Ceux-ci retiennent en majorité les images désuètes et stéréotypées que le marketing peut renvoyer des hommes et des femmes. Ils ne se reconnaissent pas dans l'image que renvoient les marques, ce qui affaiblit le marketing en général. Si certaines marques évoquées dans le précédent billet ont bien réussi leur stratégie, proposant des produits genrés qui séduisent les consommateurs et qui sont parvenues à les fidéliser, voyant ainsi leurs parts de marché en progression constante, ces marques restent en proportion minime, de nombreux échecs commerciaux étant à comptabiliser. Les marques doivent intégrer, entre autres, deux principaux constats à leur stratégie : premièrement, le marketing genré n’est pas qu’une question d’identité de marque, le produit doit correspondre à sa cible en lui proposant des caractéristiques spécifiques et innovantes ; deuxièmement, les marques doivent s’éloigner des stéréotypes concernant les hommes et les femmes, pour se rapprocher des véritables préoccupations et modes de consommation de leur cible.

Les stéréotypes dans la publicité et le sexisme notamment soulèvent régulièrement des débats. En 2009 un rapport sur la publicité et l'image de la personne humaine a été rendu par l'ARPP et une commission de "Lutte contre les stéréotypes et la répartition des rôles sociaux" se tient au sein du Haut Conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes.

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