samedi 27 octobre 2018

Les nouveaux écosystèmes industriels fondés sur les imprimantes 3D.



J'ai trouvé ce nouvel ouvrage de Richard D'Aveni (auteur de Hypercompetition, 1994) particulièrement intéressant. Richard présente une analyse économique et stratégique d'un écosystème technologique construit autour des technologies additives, plus connues sous le nom d'imprimante 3D. Dans son analyse, il compare les approches traditionnelles de production des biens avec ces écosystèmes émergents autour des imprimantes 3D. Le titre de son ouvrage contient le mot "Révolution" et, en effet, il démontre que nous sommes très probablement au seuil d'une nouvelle révolution industrielle. Une combinaison d'économies de variété, d'échelle et d'intégration associée avec le phénomène de plateforme industrielle rend ce type écosystème particulièrement compétitif. J'ai été particulièrement surpris par les déjà très nombreuses adoptions de ces technologies par de grandes entreprises industrielles.


Les applications des imprimantes 3D semblent cependant limitées dans l'agroalimentaire (tout du mois pour l'instant). Cependant, cet ouvrage nous livre bien plus. En particulier, Richard montre que des entreprises, autrefois disposant de quelques sites industriels, pourraient être plus performantes avec ces ensembles technologiques en multipliant le nombre de leurs sites industriels: des sites plus petits, mais plus nombreux. Un maillage de l'espace plus dense. 

dimanche 7 octobre 2018

La prise de poids : devez-vous vous méfier de vos amis et de vos connaissances ?

Lorsque nous mangeons, nous sommes sous influence ! Nos amis sont, si l'on cherche à éviter de prendre du poids, nos pires ennemis. C'est ce que, jusqu'à présent, des recherches montraient. À la fin des années 1980, le psychologue John de Castro avait mesuré le volume moyen d'un bol alimentaire dans des repas solitaires, en tête à tête, à trois, à quatre ou plus encore de convives. Il concluait que chacun des convives mangeait en moyenne 33% de plus lorsqu'il mangeait avec une autre personne que lorsqu'il mangeait seul. Ce chiffre pouvait presque atteindre 100% lorsque le nombre des convives était de supérieur à 8. Notre expérience nous apprend que nous mangeons souvent plus lors de repas en famille avec des amis, plus particulièrement lors de repas festifs. John de Castro formait l'hypothèse selon laquelle l'accroissement de la consommation était essentiellement imputable à la longueur des repas. Elle est connue sous le vocable de Time extension Hypothesis. On reste plus longtemps à table lorsque l'on est nombreux. En 2010, Emily Brindal, Carlene Wilson, Philip Mohr et Gary Wittert se sont attaqués à cette hypothèse. Ils ont montré que la durée du repas n'avait qu'un effet très modéré sur les quantités ingérées. Leur travail porte sur les mangeurs solitaires. L'hypothèse de l'influence du nombre des convives semble donc garder toute sa vivacité. 

Cependant, ces approches s'intéressent aux repas et relativement pas à la totalité de notre consommation alimentaire. En 2007, Christakis et Fowler avaient montré en utilisant la cohorte Framingham (12 000 personnes suivies de 1971 à 2003) que nos proches amis et parents étaient des vecteurs de contagion sociale. Une personne a 57% de chances de plus de devenir obèse si un de ses meilleurs amis est lui-même devenu obèse (40% de chances de plus entre frères et soeurs et 37% entre époux). Ce résultat est semble-t-il erroné ! Rahman O. Oloritun, Taha B. M. J. Ouarda, Sai Moturu, Anmol Madan, Alex (Sandy) Pentland et Inas Khayal ont montré que la contamination sociale reposait plutôt sur nos connaissances que sur nos meilleurs amis. Christakis et Fowler ne disposaient pas, dans leur base de données, d'une liste des connaissances des membres de la cohorte.  Les téléphones portables permettent aujourd'hui de mieux caractériser les interactions sociales et finalement de mieux comprendre quels sont les facteurs de risque de l'obésité.

Le résultat le plus intéressant de cette dernière étude est que les interactions sociales avec des connaissances qui prennent du poids réduisent les chances de prendre du poids. La contamination sociale semble donc fonctionner en sens inverse, tout comme si l'observation de la prise de poids d'une personne de notre entourage (mais pas un proche ami) nous invitait à être attentifs à notre alimentation. Cependant, le durée couverte par cette étude (quelques mois) n'est en rien comparable avec celle de Christakis et Fowler (la période couvre plusieurs années). Devons-nous finalement nous méfier de nos amis ou de nos connaissances ? La réponse à cette question reste indéterminée.


(Voir le Billet suivant pour découvrir l'effet d'écho mesuré par l'équipe de Sandy Pentland au MIT et en apprendre un peu plus sur une nouvelle discipline nommée Social Physics)

lundi 16 juillet 2018

Sun Tzu : Connais ton ennemi et connais–toi toi–même ! - Lectures estivales

"Connais ton ennemi et connais–toi toi–même ; eussiez–vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi–même, tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi–même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites."

L'Art de la Guerre
Sun Tzu
#500 a.J.C. 
(Source Wikipedia)


Afin de mieux découvrir les protagonistes du présent et futur champ de bataille de la distribution alimentaire, je vous propose quelques lectures estivales. 


Comment Jeff Bezos décide-t-il ? 

Découvrez le Général en Chef d'Amazon, Jeff Bezos, dans cette passionnante saga d'Amazon (en vente sur Amazon.fr). 





Et Jack Ma, le fondateur et PDG d'Alibaba








Si vous ne parlez pas anglais, et bien il est temps de s’y mettre !


lundi 9 juillet 2018

L’alimentation du futur, une alimentation conçue scientifiquement ?

Pour ce nouveau billet, j'ai souhaité inviter Sébastien Worms de Vitaline, à nous proposer sa vision du futur de l'alimentation. Vitaline propose des produits "All-in-one", c'est à dire des repas complets apportant 100% des Apports Journaliers Recommandés (AJR) et prêts à consommer. Ils se présentent sous la forme d'un repas à boire. Dans un précédent billet, j'évoquais le bénéfice holistique, le petit dernier dans une famille déjà nombreuse de bénéfices de la consommation. Ces bénéfices sont les bénéfices: hédoniques (le goût), fonctionnels (ce que le produit permet de réaliser, comme se maintenir en bonne santé, gagner du temps), mnésiques (cela nous rappelle de bons moments, l'effet Proust), épistémiques (permets de cultiver sa curiosité), situationnels (en cas...), esthétiques (cultive nos aspirations artistiques) et sociaux (l'image de nous-mêmes que nous souhaitons projeter au travers de notre consommation). 

Laissons la parole à Sébastien Worms, co-fondateur de Source Nutrition, l'entreprise qui produit et commercialise Vitaline.



L’approche holistique est une superbe valeur pour le consommateur



Le précédent article de blog,  Petit dernier dans la famille des bénéfices : Le Bénéfice Holistique, nous tend la perche. Chez Vitaline, nous partageons ce point de vue :

  • Une approche “customer centric” a plus de valeur qu’une approche “product centric”.
  • Un bénéfice holistique a particulièrement de la valeur, au sein du “customer centric”. 
C’est le haut d’une pyramide de Maslow.

Nous pensons que cette approche holistique est le coeur de notre catégorie de produits (en plein boom) et la raison de l’attrait pour le consommateur.


Pourquoi ?
Parce que la proposition de valeur qui définit notre catégorie est “équilibré et complet”. Si vous ne consommiez que ces aliments, vous mangeriez équilibré et auriez 100% de vos AJR. Ces aliments sont pensés pour être consommés sans complément. Cela veut dire que l’équilibre alimentaire est déjà inclus. De même pour la couverture des AJR, c’est déjà inclus.


Comme le souligne Olivier dans le précédent article : “aligner nos aspirations et nos choix alimentaires tout en prenant en compte nos contraintes quotidiennes et notre budget est particulièrement difficile. Il faudrait probablement deux doctorats, le premier en nutrition et le second en recherche opérationnelle”.

Dans notre catégorie de produits, la proposition de valeur est holistique car elle inclut ces contraintes: “nous nous occupons du profil nutritionnel, du choix des ingrédients, pour vous permettre de vous concentrer sur vos aspirations”.


La case “complet et équilibré” étant cochée, les propositions de valeur varient en fonction des marques et des niveaux de gamme :

  • Pour les marques les plus simple, d’entrée de gamme, la proposition c’est “équilibré et complet” : équilibré en macro-nutriments (assez discutable souvent car pas encadré légalement), et 100% des AJR (on ajoute les micro-nutriments basiques)
  • Différents formats : sachet, bouteille pré-dosée, barre (type barre céréales), bouteille prête à boire... et de nouveaux formats sont en train de sortir
  • Différents goûts
  • Différents niveaux de proposition santé : qualité des ingrédients, profil des macro-nutriments, pro-biotiques (et leur profil), labels (Bio, Vegan...)

Les marques de cette catégorie ont toutes la même approche : inclure le profil nutritionnel dans la promesse consommateur, pour isoler le choix sur les goûts subjectifs (saveurs et formats) et mettre en avant le temps de vie libéré pour le consommateur.


Les aliments classiques peuvent-ils rentrer dans cette catégorie “all-in-one” ?



Notre catégorie (all-in-one, sans vocation de régime, ni médical) est née aux Etats-Unis avec Soylent, en 2013. S’en sont suivies de nombreuses sociétés se lançant sur le même concept, car la barrière à l’entrée était faible. Mais toutes ont commencé par le repas en poudre, à réhydrater, et donc à boire. La plupart ont une base glycémique d’avoine, qui offre un bon indice glycémique pour peu cher. Les entreprises du secteur proposent donc toutes des produits très similaires, malgré environ 50 marques dans le monde sur cette catégorie. Puis des évolutions ont émergé, les ingrédients et les formats ont progressé.


Mais si cette proposition de valeur holistique (l’équilibre alimentaire inclus, besoin d’aucun autre produit) est si attrayante, pourquoi les aliments “classiques” ne se l’approprieraient pas ? Pourquoi pas des saucisses “complètes et équilibrées” ? Ou du pain ? Ou un boeuf bourguignon ? Le nutri-score, dont on parle beaucoup en ce moment, ne se préoccupe d’ailleurs pas de la spécificité de l’aliment en question : le classement est construit par rapport à un équilibre cible. Un steak est jugé sur la même grille que des frites ou du pain.
Nous pensons qu’il n’y a pas de raison que les aliments “classiques” ne se rapprochent pas d’un équilibre nutritionnel, car humainement on a envie de séparer les problématiques :
1. Quel est mon équilibre alimentaire ?
2. Qu’est ce que j’ai envie de consommer (gustatif) ?

Selon nous, la seule limite est la capacité du secteur agroalimentaire à produire de tels aliments et à coût acceptable. Nous sommes persuadés qu’un hamburger équilibré et complet (= complémenté en micro-nutriments au besoin) se vendra mieux qu’un hamburger déséquilibré.

Notre vision de l’avenir : des aliments conçus scientifiquement avec des promesses fonctionnelles



Nous pensons donc qu’à l’avenir nous consommerons de plus en plus de produits équilibrés et complets, et que l’industrie agroalimentaire cherchera à produire des aliments dont les marques pourront garantir ces deux critères.

Mais est ce que c’est réaliste ? Est ce qu’on s’y dirige vraiment ? Nous pensons que oui. La science progresse vite, l’ingénierie agroalimentaire aussi. Ainsi que la préoccupation des consommateurs pour les valeurs nutritionnelles de ce qu’ils achètent, de ce qu’ils donnent à leurs enfants. Evidemment, ça n’est pas pour l’année prochaine. Mais nous pensons qu’il est possible qu’en 2050 il existe des enseignes alimentaires spécifiques “équilibré et complet”, où tout ce qu’on y achète est garanti sur ces deux critères.


Les premiers signes ? L’alimentation fonctionnelle est en plein essor dans les marques agroalimentaires grand public. Dans toutes les catégories on voit de plus en plus apparaître des valeurs nutritionnelles, des labels, des propriétés santé, des fonctions spécifiques. C’est d’ailleurs très marqué dans la nutrition sportive. Mais même une choucroute, vue la semaine dernière dans un supermarché, est labellisée “sans nitrites”, “Bio”, “équilibrée”.


A l’autre bout du spectre, notre catégorie, qui est née sur cette proposition de valeur fonctionnelle et progresse sur les critères classiques de l’agroalimentaire : goûts, formats, distribution.


Nous pensons que nous ne verrons bientôt plus de différence entre les catégories, qu’il y aura une convergence et que ces promesses fonctionnelles (à commencer par “complet et équilibré”) seront classiques, tout comme le label Bio est apposé sur tous les types de produits aujourd’hui.


Si cette vision du monde se réalise, nous vivrons alors dans un monde où nous pourrons acheter des produits conçus scientifiquement sur des critères nutritionnels, garantissant les propriétés santé. Les vertus santé seront un acquis, comme la qualité sanitaire est un acquis dans un pays développé comme la France. Nous aurons alors la liberté de choisir nos aliments pour leurs attraits de goût et de praticité.

* *

Olivier : Je dois dire que les produits de Vitaline me rendent souvent service. Je me laisse parfois emporter par mes activités professionnelles, et je me retrouve ainsi vers 14h00 avec une petite faim et sans aucun moyen de manger correctement. Le restaurant du personnel est fermé et les seules options étaient jusqu'à présent d'aller acheter une barre de céréales, un fruit et un yaourt. Maintenant, je stocke toujours quelques bouteilles de Vitaline dans mon bureau de telle sorte à ne pas me trouver démuni lorsque mes activités professionnelles m'invitent à sauter un repas.  Un stock que je devrais plutôt qualifier de collectif, car certains de mes collègues ne se privent pas de venir le ponctionner de temps en temps. Et mes étudiants aussi !

samedi 23 juin 2018

Petit dernier dans la famille des bénéfices : Le Bénéfice Holistique

Les entreprises sont aujourd'hui de plus en plus nombreuses à penser leurs innovations sous la forme de bénéfices pour leurs clients. Cette approche qualifiée de « customer-centric » est parfois opposée à une approche qualifiée de « product-centric », laquelle se concentre plus sur les caractéristiques des produits susceptibles d'être appréciées par le consommateur. Une approche centrée sur le client interroge en premier lieu les aspirations des clients. Si nous devons tous nous nourrir pour survivre, nous avons aussi tous des aspirations dans la vie. Une alimentation alliée dans la réalisation de nos aspirations aura naturellement plus d'attrait pour le client qu'une alimentation qui ne viserait qu'à nous apporter notre dose quotidienne de protéines, de glucides, d'acides gras, de vitamines ou de minéraux avec un supplément de plaisir alimentaire - ou dans l'ordre un inverse, le plaisir avant les nutriments. 

Mettre en harmonie, aligner nos aspirations et nos choix alimentaires tout en prenant en compte nos contraintes quotidiennes et notre budget est particulièrement difficile. Il faudrait probablement deux doctorats, le premier en nutrition et le second en recherche opérationnelle, pour y parvenir. Certes, nous pouvons aussi faire reposer nos choix sur quelques règles simples, telles que manger 5 fruits ou légumes par jour et du poisson une à deux fois par semaine.

Jusqu'à présent, il était donc particulièrement difficile de prendre en compte toutes dimensions qui comptent vraiment pour nous et de les traduire en une série de repas. Comment faire pour respecter un budget, notre goût pour certains produits et notre désamour pour d'autres, nos envies de découvertes, le respect des règles nutritionnelles, les produits disponibles sur les marchés ou dans notre supermarché ... notre plaisir de cuisiner ou notre aversion des casseroles ...  Mais nos challenges ne s'arrêtent pas à notre alimentation. Nous devons combiner une vie professionnelle, des déplacements, un amour pour l'opéra ou le cinéma, l'envie de voyager ou de courir le marathon, etc. 

Dans les deux cas, et bien d'autres encore, l'équilibre est difficile à trouver. Il se fait souvent au prix de renoncements et de frustrations. L'approche holistique consiste à se saisir de l'ensemble des paramètres et des variables de nos équations personnelles. Les entreprises qui peuvent nous proposer des solutions satisfaisantes à cet ensemble complexe d'aspirations et de contrainte produisent un bénéfice que l'on peut alors qualifier de bénéfice holistique. Dans le domaine alimentaire, les exemples ne sont pas légion. On peut penser à l'offre de WeightWatcher ou bien pour les courses au "one stop shopping" de nos grandes surfaces ou bien encore aux nombreux services de conciergerie qui naissent et se développent aujourd’hui. Dans le domaine du voyage, les formules "club" ou bien encore une bonne agence de voyages sont capables de combiner nos désirs et nos contraintes pour formuler une offre acceptable. 

J'ai découvert récemment un service qui est tout proche maintenant de nous proposer le bénéfice holistique que je viens de vous présenter pour mieux vivre notre relation personnelle à l'univers alimentaire et au-delà. Il s'agit d'un service sous la forme d'une application (bientôt disponible sur Androïde, mais déjà dans l’Apple Store). 


Ce petit bijou est Culibo. Je vous laisse l'apprécier, le déguster sans modération !








dimanche 8 avril 2018

Atelier Création et Tendance Culinaire chez Ferrandi

Cette semaine, les étudiants du MS Management des Internationals Agroalimentaire de l'ESSEC, du MS Ingénierie de Produits à l’interface Cuisine-Industrie d'AgroParistech et de Ferrandi, travaillaient en équipe mixte à l'élaboration d'un concept autour du thème de la Cuisine des Origines. Pour les accompagner dans leur réalisation, ils ont disposé du savoir-faire de plusieurs experts :



Rémy Lucas, Directeur de Cate Marketing, psychosociologue de l'alimentation.



 Virginie de Saint-Quentin, Consultant en design et innovation et professeure associée à l'École Ferrandi 












Éric Trochon, Chef et Meilleur Ouvrier de France, Parrain de Ferrandi Entrepreneurs.







Marc Bretillot, Designer Culinaire.

mardi 13 mars 2018

Le sucre, doux et mortel - écouter l'émission de Jean-Noël Jeanneney sur France Culture

Jean-Noël Jeanneney nous propose une superbe émission autour du sucre dans son émission hebdomadaire Concordance des temps sur France culture.

Géopolitique de l'obésité - AFFAIRES ÉTRANGÈRES par Christine Ockrent sur France Culture

Je vous invite à écouter l'émission intitulée géopolitique de l'Obésité dans l'émission hebdomadaire Affaires étrangères de Christine Ockrent sur France Culture en partenariat avec le magazine Courrier international.

 

vendredi 9 mars 2018

Conférence : Innovateurs, maximisez vos chances de succès auprès de vos consommateurs !

https://jeunes-ca.fr

Le Club Alumni Agro Business et le M.S. Management International Agro-alimentaire de l’ESSEC Business School vous convient à une conférence-débat sur le thème :

Innovateurs, maximisez vos chances de succès auprès de vos consommateurs !

Les nouvelles frontières des études consommateurs

Depuis une dizaine d’années, les approches dites customer-centric sont devenues populaires. Cependant, nous constatons qu’il ne suffit pas de se prétendre attentif aux consommateurs pour déployer une approche  replaçant véritablement le consommateur au coeur du processus d’innovation de l’entreprise.  Le consommateur est un tout, et les données prouvent qu’il est de plus en plus complexe. Mieux comprendre le consommateur pour mieux le servir nécessite souvent de changer de paradigme et d’adopter des nouvelles méthodes issues des sciences cognitives, de l’économie comportementale et du design thinking.  
Nos conférenciers partageront avec vous leurs convictions, leurs méthodes et les résultats de certaines de leur application à des cas d’entreprise. Ils répondront aux questions que tous les responsables marketing / innovation se posent :
Peut on prédire les comportements ?
Les consommateurs peuvent-ils connaître et se prononcer sur leurs préférences ?
Comment expliquer la différence entre valeurs exprimées et comportements réels ?  etc.


Conférenciers :
  • Cedric Ghozzi, Président EGONOMICS - Marketing Comportemental
  • Benjamin Saulnier (E06), Co-fondateur et CFO KOS Research - Sensory and Marketing Consumer Research 
Conférence débat, suivie d’un cocktail
Jeudi 29 Mars 2018, 17h - 20h
ESSEC Executive Education, CNIT - La Défense, Amphi 104

Modalités d’inscriptions : 10€ (gratuit pour les étudiants)

mercredi 28 février 2018

Un pas de plus vers des véhicules autonomes

The State of California Department of Motor Vehicles a autorisé il y a deux jours (le 26 février 2018) les tests sur route des véhicules autonomes sans chauffeur... ou presque. Jusqu'à présent ces tests étaient autorisés à la condition d'avoir un conducteur dans le véhicule susceptible de prendre le véhicule en main en cas de problème.  Aujourd'hui, le DMV autorise les tests avec un contrôle à distance. Les tests, soumis à l'approbation du département, pourront commencer dans les 30 jours suivants la demande, donc possiblement au début du mois d'avril. 

En janvier 2018, 50 entreprises avaient fait une demande de test avec des conducteurs accompagnateurs dans le véhicule. 

Le lecteur pourra également se plonger dans les procès-verbaux des accidents. Depuis 2014, on compte 57 accidents impliquant des véhicules autonomes. À la lecture de certains d'entre eux (j'avoue une coupable lassitude après la lecture d'une dizaine de PV).. On découvre que la plupart ont eu lieu en conduite manuelle.

On peut donc imaginer que ces véhicules pourraient, si les tests sont positifs, être utilisés très bientôt dans les livraisons de courses alimentaires.





jeudi 22 février 2018

Amazon Prime Air - plus de 80 brevets

Si nous avons tous en tête quelques images ou vidéos de livraison de colis par drones, et si nous pensions que cela s'apparentait à de la science-fiction, il suffit de passer quelques instants à étudier les 80+ brevets d'Amazon technologies Inc. pour se rendre compte que Science fiction est en train de devenir réalité. Tous les brevets ne portent pas sur les drones, mais sur un écosystème complet, avec des droneports  (je ne sais pas si ce terme existe), mobiles ou fixes, des systèmes assurant la sécurité, des mécanismes de transmission, des techniques pour s'assurer de l'équilibre de l'arrimage, etc. 


Les essais ont déjà débuté depuis plusieurs mois..... À quand les prochaines livraisons en France ? Une solution pour nos centres-villes embouteillés et un moyen de supprimer des livraisons terrestres qui bloquent la circulation et sont souvent polluantes ! 





mercredi 21 février 2018

Histoire de Boissons - L'une chasse l'autre - Saloop, Bière et ... !

Vers 1657, une nouvelle boisson fit son apparition en Angleterre. [À une période, sa demande] crût de telle manière que les brasseurs furent préoccupés par la chute de leurs ventes, et même les politiques qui constataient que la baisse des recettes des impôts perçus sur la bière. Le sujet prit une telle importance qu’il fut discuté au Parlement en 1673, une grande pression étant exercée sur les députés pour interdire la nouvelle boisson. Ne pouvant la prohiber, ils se contentèrent de la taxer davantage. C’est presque 50 ans plus tôt que cette boisson faisait son entrée en Europe. Importée par l’Italien Francesco Carletti, elle débuta sa carrière européenne dans l’entourage du Duc de Toscane, puis gagna l’Autriche, où régnait alors une des cours les plus riches d’Europe, qui s’adonna au plaisir de ce breuvage et lança véritablement la mode de sa consommation. En 1615, Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, apporta l’usage de cette boisson en France. Louis XIV, qui prisait fort cette boisson, l’imposa définitivement à la cour française. Sa consommation ne cessa pas d’augmenter – l’exemple ne venait-il pas de la cour même du Roi Soleil ? En 1641, Johan Georg Volchamer développa sa consommation en Allemagne. Elle fit son apparition en Hollande en 1660… 

Le voyage des plantes, Ferrao (2015) 


Cette boisson dont j’ai, jusqu’à présent, pris soin de cacher au lecteur le nom était le chocolat. Aujourd’hui, personne ne suspecterait une boisson au chocolat de menacer la bière. 

Mais, l'histoire nous apprend que la bière n'a pas été la seule boisson menacée par le chocolat. Le Saloop était également une boisson chaude, à base de Salep, un tubercule d'orchidée. Cette boisson a été importée en Grande-Bretagne à partir de la Turquie (région d'Izmir). Les tubercules sont séchés, puis broyés. Et leur farine est alors utilisée pour produire la boisson. 
Cette boisson est encore aujourd'hui consommée en Turquie.

Histoire de produit de substitution ? Probablement ! Aliment fonctionnel ? Probablement ! Regardez attentivement l'image des tubercules de cette orchidées du genre Orchis. Elles ressemblent étrangement à des testicules. Chocolat et Saloop possèdent, parait-il, des vertues revigorantes (Le salep est inscrit dans plusieurs pharmacopées anciennes, comme ingrédient d'une préparation aphrodisiaque).  

mercredi 31 janvier 2018

Pacte Citoyen de l'Alimentation - Proposition de Jérôme Caillerez, un paysan saturnien

Chers Lecteurs,
Je cède aujourd'hui la plume  à Jérôme Caillerez, pour la présentation de son Pacte Citoyen de l'Alimentation. Jérôme est éleveur dans la somme.

Le Pacte Citoyen de l’Alimentation

Parce que l’alimentation est au cœur de nos vies de citoyens, il faut un contrat moral et social
qui engage la Nation envers ceux qui la nourrissent et inversement :


  1. Pour que partout les paysans puissent vivre dignement de leur travail 
  2. La transparence sur les marges et le prix payé au producteur tu observeras attentivement
  3. Sur le prix le plus bas tu ne focaliseras pas toujours mais sur la qualité
  4. La valeur ajoutée tu répartiras équitablement tout au long des filières
  5. Ainsi par des emplois non délocalisables tu assureras le dynamisme des territoires
  6. La traçabilité et la sécurité sanitaire de la fourche à la fourchette tu exigeras assurément.
  7. La diététique de cette première médecine tu vulgariseras
  8. Le goût de l’authentique et les saveurs de terroir tu favoriseras
  9. L’approvisionnement des cantines tu garantiras au moins pour moitié en produits locaux.
  10. Le gaspillage alimentaire tu éviteras et pour comprendre que la nourriture a une valeur :
  11. La gratuité des denrées alimentaires tu interdiras dans les étals en promotion
  12. Le surplus tu donneras aux associations caritatives
  13. Les tendances alimentaires et les rites confessionnels de chacun tu respecteras
  14. L’environnement et la biodiversité tu préserveras
  15. De tous ces beaux paysages cultivés tu t’émerveilleras
  16. Le bilan carbone de l’étable à la table tu amélioreras sans cesse vers la neutralité
  17. De la condition animale mais aussi du bien-être des éleveurs tu te soucieras
  18. Par l’aide au développement et la paix tu réduiras la faim dans le monde et les migrations
  19. A la souveraineté alimentaire de la Nation tu veilleras stratégiquement
  20. Nos traditions culinaires et notre gastronomie tu transmettras
  21. Avec tous ces bons produits issus de la terre et de la mer tu cuisineras
  22. Ainsi par le partage et la convivialité, tu perpétueras cet art de vivre à la française.
  23. Avec une alimentation saine, sûre et durable : à table, citoyens !

dimanche 28 janvier 2018

Réduire les promotions ! Est ce une bonne idée ?

Il y a quelques jours Madame Julie Ruiz, journaliste au Figaro, m'a interrogé sur la fin des super promotions, une mesure issue des états généraux de l'alimentation. Vous trouverez ici le lien vers son article en ligne. Les commentaires des lecteurs sont également très intéressants. Je vous invite à les parcourir.

Réduire les promotions : est-ce une bonne idée ? Quels vont être les effets de ces réductions ? Est-ce que les agriculteurs vont mieux gagner leur vie ? Toutes ces questions sont pertinentes, mais y répondre est une véritable gageure.

Pour répondre à ces questions, il me semble important de nous demander si finalement on pourrait faire mieux sans les promotions, mais pour tous : consommateurs, distributeurs, industriels et agriculteurs.  Il n'est pas question dans le format court d'un billet de rentrer dans les détails, c'est pourquoi je vous propose de regarder ces questions en restant partiellement en dehors de la boite et en restant sous le voile de l'ignorance, c'est-à-dire à penser en faisant abstraction de nos propres intérêts. Personnellement, en tant que consommateur, je suis satisfait d'acheter mes marques préférées en promotion plutôt que de payer le prix fort.

Aujourd'hui, de nombreuses filières agroalimentaires françaises sont dans une situation économiquement délicate. L'analyse par la valeur nous invite à nous poser deux questions importantes concernant les promotions. La première : Est ce que les promotions dissipent de la valeur ? Est ce que les promotions peuvent être considérées comme analogue pour la chaleur (la valeur) d'un logement (la filière) à une fenêtre malencontreusement laissée ouverte (la promotion) pendant la journée alors que le chauffage marche et que les résidents sont sortis. Si l'analogie était satisfaisante, nous serions tous enclins à penser qu'il faut arrêter les promotions (fermer la fenêtre). Mais, n'est-ce pas le cas ? Quels sont les effets des promotions ? Tous les effets ! 

Certes, on recommande d'aérer son logis... mais, pas tous les jours la quasi-totalité de la journée. Seulement, quelques minutes par jour! Les promotions ne sont pas nuisibles en tant que telles... mais leur permanence et leur amplitude pourraient l'être ! 

Pour s'assurer que les promotions dissipent de la valeur en dehors des filières... il faut se demander quel est l'équivalent de la chaleur qui s'échappe de la fenêtre restée ouverte. Il s'agit de denrées qui sont produites et que ne seront jamais consommées. Autrement dit, des denrées pour lesquelles la filière a payé, mais qui n'apportent pas au consommateur de bénéfice. Le gaspillage alimentaire semble le candidat parfait. Un (ou plusieurs) des acteurs a dépensé... mais personne n'en tire de bénéfice. Sauf peut-être les entreprises spécialisées dans le traitement des déchets. 

Est-ce qu'il y a un lien entre les promotions et le gaspillage alimentaire ? Certains des commentateurs disent qu'ils ne gaspillent pas. Leurs exemples sont instructifs. Comme moi, ils stockent des produits achetés en promotion pour un usage ultérieur. Mais, ils parlent essentiellement de produits qui ne sont pas périssables. Il est plus difficile de ne pas gaspiller lorsqu'il s'agit de produits périssables. Ce n'est pas impossible, mais c'est plus délicat. Cela demande une bonne planification. 

Il est donc concevable que les promotions n'engendrent pas de gaspillage pour certains produits, mais il est tout aussi concevable qu'elles produisent un gaspillage... et puis les consommateurs ne sont les seuls concernés. Le gaspillage touche aussi les distributeurs, les industriels et les producteurs, cependant pas avec la même intensité. Quoi qu'il en soit, il n'est jamais judicieux de s'interdire d'estimer les effets d'une action commerciale sur le gaspillage. 

Si les promotions avaient un impact important sur le gaspillage alimentaire, quel que soit le niveau de la filière,  il faudrait encore penser à un système qui laisse chacun des acteurs mieux sans promotion qu'avec les promotions, les consommateurs incluent. Cette politique est celle pratiquée par Walmart, le premier distributeur mondial : Everyday low price ! Si elle bénéficie à l'enseigne et à ses clients... il n'est pas certain que cette politique de prix (et de refus des promotions) soit également bénéfique aux industriels et aux producteurs. À voir ! 

Il est possible de faire une évaluation rapide (et erronée) du budget d'une filière pour savoir si l'amont trouvera possiblement son compte avec la suppression des promotions. Supposons que sur une valeur totale de 100 euros payés par le consommateur aujourd'hui, on supprime les promotions et disons que le consommateur doit dépenser 105 euros en absence de promotion. On doit alors se demander si les 5 euros de plus laissés par le consommateur dans les filières alimentaires seront suffisants pour rémunérer les agriculteurs et les industriels. Si l'on restreint la conservation de valeur imputable à la réduction des promotions à la filière du produit... cela permet d'envisager la valeur que l'on peut redistribuer. Par exemple, dans la filière laitière qu'elle est la fréquence des promotions, leur amplitude .... est-ce que la valeur estimée des gains sera suffisante pour mieux rémunérer les milliers de producteurs laitiers. À voir !


La littérature scientifique peut éclairer partiellement le lecteur sur quelques effets surprenants des promotions (et montrer la complexité du problème) ou bien encore sur d'autres facteurs à prendre en considération. Alors que l'effet des promotions sur les ventes du produit en promotion sont bien documentées et leur effet en général positif, l'effet des promotions sur les dépenses (le panier) est moins bien documenté. Cependant, les promotions semblent très souvent augmenter la valeur totale du panier. Autrement dit, en achetant moins cher quelques produits, le consommateur achète plus en volume, mais aussi en valeur. Une promotion nous donne l'impression de disposer d'un plus grand revenu que nous pouvons alors allouer à l'achat d'autres produits et elle nous met de bonne humeur. Par exemple, si nous gagnons un euro par l'intermédiaire d'une promotion, il est fréquent que l'on dépense en 5 et 10 euros de plus dans un autre rayon. Mais, cela dépend du moment du  parcours dans le magasin où l'on achète en promotion. En effet, beaucoup de consommateurs établissent une liste de produits à acheter (40 à 60 % des produits d'un panier) et fixent un budget à ne pas dépasser (avec une petite marge discrétionnaire). S'ils achètent un produit sur leur liste en promotion au début de leur parcours dans le magasin, alors qu'ils sont encore loin du budget fixé, ils auront l'impression que leur budget s'est élargi du fait de l'achat en promotion. Par contre, lorsque la promotion est en fin de parcours, lorsque le budget est presque bouclé, ils sont moins enclins à dépenser plus. (Pour être honnête, le processus est plus complexe que cela). Ce qu'il me semble intéressant de garder en tête, c'est que les promotions semblent affecter notre "budget mental" et pas uniquement nos dépenses. Nous sommes confrontés à un nouvel exemple de biais cognitif. En effet,  logiquement si l'on fixe son budget à 100 euros, et que l'on bénéficie de  plusieurs promotions, on peut acheter plus de produits pour 100 euros. Mais, certaines promotions nous donnent l'impression que l'on peut dépenser plus que les 100 euros budgétisés. 

Les biais sont fréquents. J'invite les lecteurs à découvrir le biais de la feuille de salade sur notre manière de compter les calories. 

L'allocation de ce budget "supplémentaire" dépend de la taille du budget disponible. Les personnes disposant d'un budget modeste ont tendance à acheter un produit sur leur liste, mais dans une version de meilleure qualité. Alors que les personnes disposant d'un budget plus important achètent un volume plus important d'un produit sur leur liste, surtout s'il s'agit d'un produit que l'on peut stocker. 




mardi 16 janvier 2018

Boire sans modération : un petit béret ou une 0.0 !

Après le sans-gluten, et d'autres produits « sans », le paysage alimentaire s'enrichit d'une marque de vin sans alcool (le petit béret) et Heineken lance la 0.0, une bière sans alcool (moins de 0.03 %).  Positionnée dans le champ de la convivialité (c'est toujours l'heure de partager ! Tel le slogan de la Heineken 0.0) cette bière permet de déguster une bonne bière entre amis, quelle que soit la confession des convives, ou de boire sans craindre l'accident de la route. Le plaisir de partager un bon moment ensemble sans culpabilité. 






Les amateurs de bières ou de vins resteront probablement suspicieux et craindront probablement que les qualités organoleptiques ne soient pas à la hauteur de leur palais. Testez ses nouveaux breuvages. Vous pourriez être surpris ! Et puis, si « Paris vaut bien une messe », passer un bon moment avec des amis vaut bien une petite, toute petite, entorse organoleptique. 



Pour une fois, nous pouvons dire : boire sans modération !

lundi 15 janvier 2018

L'intelligence collective - Attention à l'effet chambre d'écho !

À l'observation, on peut constater que certains ensembles humains - ou animaux -  sont en mesure de tirer un meilleur parti de leur environnement, par exemple d'être plus inventifs ou plus efficaces ou efficients lorsqu'il s'agit de prendre des décisions. 

Pour explorer les fondations de l'intelligence collective, une nouvelle approche fondée sur le Big Data est née : la physique sociale. (Social Physics) Telle est le nom que lui a donné son principal artisan, le professeur Alex 'Sandy' Pentland du MIT Media Lab. Par exemple, Sandy étudie, comme un épidémiologiste, comment les idées, bonnes ou mauvaises, circulent dans les populations. Son approche, fondée sur l'analyse des grands-ensembles de données, se démarque de celles utilisées par les autres chercheurs de l'intelligence collective, lesquels travaillent habituellement sur des petits groupes de personnes et qui ne capturent que certaines des interactions que les participants entretiennent avec leur environnement.

Les nouvelles technologies de l'information permettent aujourd'hui de suivre ce que font, lisent, expriment ou achètent des milliers de personnes qui de manière anonyme et avec leur consentement acceptent de voir leurs données enregistrées par l'équipe de Sandy. Cette méthode livre déjà ses premiers résultats. Ainsi, une équipe a cherché à mesurer la performance d'investisseurs sur un marché selon leur localisation dans les flux d'informations. Schématiquement, il existe trois types de comportements. Certains opérateurs sont isolés. Ils reçoivent peu d'information et font circuler peu d'information. D'autres reçoivent  et proposent beaucoup d'informations aux membres de leur réseau. Mais, même si celui-ci est grand (par le nombre des participants) et dense (par l'intensité des échanges) il n'est pas forcément diversifié (ouvert aux contributions des personnes qui tout en étant connectées avec ce groupe sont à l'extérieur). Entre ces deux extrêmes, on trouve des groupes de personnes qui échangent des informations de manière modérée. Ce réseau est moins dense, plus ouvert et les contributions sont plus diversifiées. 

Quelles sont les performances sur les marchés de ces différents groupes ? Elles sont substantiellement différentes. L'équipe de Sandy note une différence moyenne de 30% entre les individus du groupe le moins performant et ceux dans le groupe le plus performant. Les opérateurs isolés semblent les moins performants. Ils reçoivent insuffisamment d'information. Les opérateurs appartenant au réseau le plus dense sont également bien moins performants que ce que leur niveau d'information pourrait le laisser penser. Sandy évoque ce groupe sous le terme de chambre d'écho. Ce concept est proche de celui employé autrefois par le Premier ministre Raymond Barre qui parlait de microcosme (politique). Ces travaux récents montrent que ce qui caractérise le microcosme ce n'est pas sa taille : les chambres d'écho sont constituées par de très nombreux participants. Mais, si leurs discours sont repris massivement, ils ne sont point analysés, évalués ou critiqués suffisamment. La répétition d'une information ne change pas sa qualité. La multiplicité des sources est, dans le cas des chambres d'écho, réduite. 

Ces travaux démontrent combien les effets de groupe peuvent affecter la performance du groupe. Les théoriciens de l'information et les scientifiques nous rappellent qu'il est important pour éclairer les décisions de rechercher des informations susceptibles de réfuter nos hypothèses et de changer le cours de nos décisions. Méfiez-vous des chambres d'écho ! Il est préférable de se positionner dans le troisième groupe, nous apprennent les travaux du professeur Pentland. 


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