samedi 27 octobre 2018

Les nouveaux écosystèmes industriels fondés sur les imprimantes 3D.



J'ai trouvé ce nouvel ouvrage de Richard D'Aveni (auteur de Hypercompetition, 1994) particulièrement intéressant. Richard présente une analyse économique et stratégique d'un écosystème technologique construit autour des technologies additives, plus connues sous le nom d'imprimante 3D. Dans son analyse, il compare les approches traditionnelles de production des biens avec ces écosystèmes émergents autour des imprimantes 3D. Le titre de son ouvrage contient le mot "Révolution" et, en effet, il démontre que nous sommes très probablement au seuil d'une nouvelle révolution industrielle. Une combinaison d'économies de variété, d'échelle et d'intégration associée avec le phénomène de plateforme industrielle rend ce type écosystème particulièrement compétitif. J'ai été particulièrement surpris par les déjà très nombreuses adoptions de ces technologies par de grandes entreprises industrielles.


Les applications des imprimantes 3D semblent cependant limitées dans l'agroalimentaire (tout du mois pour l'instant). Cependant, cet ouvrage nous livre bien plus. En particulier, Richard montre que des entreprises, autrefois disposant de quelques sites industriels, pourraient être plus performantes avec ces ensembles technologiques en multipliant le nombre de leurs sites industriels: des sites plus petits, mais plus nombreux. Un maillage de l'espace plus dense. 

dimanche 7 octobre 2018

La prise de poids : devez-vous vous méfier de vos amis et de vos connaissances ?

Lorsque nous mangeons, nous sommes sous influence ! Nos amis sont, si l'on cherche à éviter de prendre du poids, nos pires ennemis. C'est ce que, jusqu'à présent, des recherches montraient. À la fin des années 1980, le psychologue John de Castro avait mesuré le volume moyen d'un bol alimentaire dans des repas solitaires, en tête à tête, à trois, à quatre ou plus encore de convives. Il concluait que chacun des convives mangeait en moyenne 33% de plus lorsqu'il mangeait avec une autre personne que lorsqu'il mangeait seul. Ce chiffre pouvait presque atteindre 100% lorsque le nombre des convives était de supérieur à 8. Notre expérience nous apprend que nous mangeons souvent plus lors de repas en famille avec des amis, plus particulièrement lors de repas festifs. John de Castro formait l'hypothèse selon laquelle l'accroissement de la consommation était essentiellement imputable à la longueur des repas. Elle est connue sous le vocable de Time extension Hypothesis. On reste plus longtemps à table lorsque l'on est nombreux. En 2010, Emily Brindal, Carlene Wilson, Philip Mohr et Gary Wittert se sont attaqués à cette hypothèse. Ils ont montré que la durée du repas n'avait qu'un effet très modéré sur les quantités ingérées. Leur travail porte sur les mangeurs solitaires. L'hypothèse de l'influence du nombre des convives semble donc garder toute sa vivacité. 

Cependant, ces approches s'intéressent aux repas et relativement pas à la totalité de notre consommation alimentaire. En 2007, Christakis et Fowler avaient montré en utilisant la cohorte Framingham (12 000 personnes suivies de 1971 à 2003) que nos proches amis et parents étaient des vecteurs de contagion sociale. Une personne a 57% de chances de plus de devenir obèse si un de ses meilleurs amis est lui-même devenu obèse (40% de chances de plus entre frères et soeurs et 37% entre époux). Ce résultat est semble-t-il erroné ! Rahman O. Oloritun, Taha B. M. J. Ouarda, Sai Moturu, Anmol Madan, Alex (Sandy) Pentland et Inas Khayal ont montré que la contamination sociale reposait plutôt sur nos connaissances que sur nos meilleurs amis. Christakis et Fowler ne disposaient pas, dans leur base de données, d'une liste des connaissances des membres de la cohorte.  Les téléphones portables permettent aujourd'hui de mieux caractériser les interactions sociales et finalement de mieux comprendre quels sont les facteurs de risque de l'obésité.

Le résultat le plus intéressant de cette dernière étude est que les interactions sociales avec des connaissances qui prennent du poids réduisent les chances de prendre du poids. La contamination sociale semble donc fonctionner en sens inverse, tout comme si l'observation de la prise de poids d'une personne de notre entourage (mais pas un proche ami) nous invitait à être attentifs à notre alimentation. Cependant, le durée couverte par cette étude (quelques mois) n'est en rien comparable avec celle de Christakis et Fowler (la période couvre plusieurs années). Devons-nous finalement nous méfier de nos amis ou de nos connaissances ? La réponse à cette question reste indéterminée.


(Voir le Billet suivant pour découvrir l'effet d'écho mesuré par l'équipe de Sandy Pentland au MIT et en apprendre un peu plus sur une nouvelle discipline nommée Social Physics)

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