lundi 16 janvier 2012

Une pétition : label sans OMG aux USA


Nous avions en octobre évoqué en octobre dans un carnet intitulé « Information nutritionnelle vers un système de type Energy Star ou A B C D E ? La proposition de modifier l’étiquetage nutritionnel des produits pour rendre l'information nutritionnelle plus facile d'utilisation. Aujourd'hui, c'est l'effort des citoyens américains pour obtenir un étiquetage mentionnant clairement la présence d'OGM dans les aliments que nous souhaitons porter à votre attention. Cet étiquetage est obligatoire en Europe depuis plusieurs années (et dans presque 50 pays), mais il ne l'est pas encore aux USA. Cette initiative, qui se concrétise autour d'un site internet justlabelit.org, n'a pas pour objectif de s'opposer aux OGM, mais s'efforce de prôner la transparence et finalement la liberté de choix des consommateurs. Cette initiative citoyenne prend la forme d'une pétition à la FDA sur internet dont le texte est ci-dessous. En janvier 2012, il y avait plus de 500 000 pétitionnaires. L'objectif est d'atteindre 1 million de pétitionnaires avant le printemps.

Dear Commissioner Hamburg,

I am writing to urge the FDA to require the mandatory labeling of genetically engineered foods. I have a right to know about the food I eat and what I feed my family.

In America, we pride ourselves on having choices and making informed decisions. Under current FDA regulations, we don't have that choice when it comes to GE ingredients in the foods we purchase and feed our families. Labeling is essential for me to choose whether or not I want to consume or feed my family genetically engineered foods.

Genetically engineered foods are required to be labeled in the 15 European Union nations, Russia, Japan, China, Australia, New Zealand, and many other countries around the world. As an American, I firmly believe I should also have the right to know if my foods have been genetically engineered.

A recent poll released by ABC News found that 93 percent of the American public wants the federal government to require mandatory labeling of genetically engineered foods. As ABC News stated, « Such near-unanimity in public opinion is rare. »

I hope you will listen to me and the other 93 percent of the American public who want mandatory labeling. Please show your support for the interests of the American people by labeling genetically engineered foods.





Quelle est la position de la FDA ?

Les producteurs peuvent prendre l'initiative d'étiqueter leurs produits, cependant la FDA ne souhaite pas imposer une quelconque forme d'étiquetage dans la mesure où l'agence ne dispose d'aucun élément scientifique lui permettant de considérer qu'un produit alimentaire contenant des OGM présente une différence substantielle avec les produits alimentaires similaires sans OGM ou un niveau de dangerosité différent.

Dans la mesure où les conditions de son action légale ne s'appliquent pas, la FDA ne peut imposer un étiquetage. Elle s'est cependant engagée dans une démarche d'élaboration d'un ensemble de règles pour un étiquetage volontaire des produits. Comme on pouvait s'y attendre, la question centrale tourne autour d'un étiquetage trompeur ou insuffisant. La politique d'étiquetage volontaire proposée par la FDA semble être, à ce stade, en harmonie avec les attentes des consommateurs. En particulier, elle apparaît respectueuse d'une appréciation de la qualité de l'étiquetage empirique, c'est à dire réalisés par des tests auprès des consommateurs. On oppose en effet souvent une démarche centrée sur le « wording » à la démarche (plus exigeante ?) du « meaning ». La première s'efforce de trouver les mots justes, alors que la seconde se fonde sur la compréhension de l'étiquetage par les consommateurs qui n'ont pas toujours une connaissance scientifique suffisante pour bien comprendre les subtilités d'une expression savante des choses. Il est d'ailleurs intéressant de noter combien l'industrie agroalimentaire est en avance à ce sujet par rapport à d'autres industries où les « mentions légales » restent en général hermétiques et elles ne sont même pas toujours comprises des vendeurs.

Ainsi des groupes de consommateurs ont fait des suggestions intéressantes à la FDA pour rendre les mentions plus compréhensibles et informatives. En effet au-delà de la bonne compréhension de l'étiquetage, c'est aussi le contenu de l'information qui intéresse le consommateur et plus particulièrement la raison pour laquelle l'organisme a été génétiquement modifié. Deux cas ne manqueront pas de surgir : ceux qui offrent un bénéfice pour le consommateur ou pour la planète, comme une réduction de la matière grasse, un enrichissement en vitamine, etc. ; et ceux qui améliorent la performance économique comme un meilleur rendement.

Si la question de l'étiquetage des produits qui contiennent des OGM ne semble pas poser des difficultés insurmontables, c'est celle des produits qui ne contiennent pas d'OGM qui peut s'avérer plus problématique pour plusieurs raisons. Certaines raisons sont de nature technique et d'autres raisons sont de nature conceptuelle. Il a toujours été difficile de définir l'absence de quelque chose, surtout si cette chose est multiple. À titre anecdotique, le zéro est une invention bien plus récente que les nombres entiers. La seconde raison est le risque de donner l'impression qu'un produit « sans » est de meilleure qualité qu'un produit « avec ». Chose qui dans l'état de la science n'a pas été encore observée.

Finalement, la FDA rappelle que la « substantiation » est la règle. À savoir, la véracité de l'étiquetage doit pouvoir être supportée par des preuves. Si le produit ne contient pas d'OGM, l'industriel doit être en mesure d'en apporter la preuve.

Pour conclure : La FDA rappelle que les consommateurs qui souhaitent acheter des produits sans OGM peuvent déjà le faire, puisque selon la législation, les produits « Bio » sont sans OGM. Le problème de « substantiation » des produits « sans » est donc déjà réglé par la législation « Bio. »

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