lundi 6 mai 2013

La géostatistique au service de l'agriculture - Quels bénéfices espérer ?

La géostatistique a été inventée en France, dans les années 1960, par Georges Matheron, mathématicien et géologue, pour mieux apprécier l'évolution de la richesse en minerai d'une roche dans l'espace. C'est à partir d'échantillons réalisés par prélèvements en différentes localisations que Matheron a formulé son approche géostatistique. Cependant, l'idée même de géostatistique est plus ancienne dans le domaine scientifique. Dans les années 1910, les recherches agricoles mentionnaient des disparités de production entre certaines localisations sur un champ. La disparité entre deux parcelles était une fonction de leur distance dans l'espace. Elle était souvent d'une amplitude moindre entre deux parcelles proches et d'une amplitude plus grande entre deux parcelles éloignées. Cependant, ces observations n'avaient pas débouché sur une conceptualisation telle que celle proposée 50 ans plus tard.

En géostatistique, la propriété d'un lieu x, par exemple la teneur en azote d'un sol, est considérée comme une variable aléatoire G(x). Lorsque la distance entre deux lieux est faible, alors G(x1) et G(x2) sont fortement corrélées. Les spécialistes utilisent cette propriété pour effectuer un nombre limité de mesures sur un champ tout en conservant une estimation de la propriété en un lieu donné de grande qualité. À l'aide de la statistique, des interpolations sont proposées. Elles permettent d'élaborer des cartes, telle celle proposée ci-contre (issue d'une étude de Bellotti, Capra, Sarocchi et D'antonio sur les dépôts volcaniques).

On comprend l'intérêt des géostatistiques pour l'agriculture de précision. Elles permettent d'affiner la pratique culturale et de réduire aux stricts nécessaires les apports en engrais, eau et autres traitements. Les géostatistiques devraient permettre donc d'optimiser les dépenses. Elles devraient également jouer un rôle important dans la prévention des « pollutions » agricoles en permettant d'apporter uniquement les quantités utiles à la culture. Il s'agit des conclusions auxquelles Margaret A. Oliver, spécialiste des sols et en agriculture de précision, est parvenue dans un article publié dans le journal Significance le 24 avril 2013.  
   


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