Le 24 aout 2014, l'OCDE publiait son rapport sur le financement de la biodiversité. Une collection intéressante d'analyses de différentes initiatives.
Les éléments présentés par l'OCDE (comme ceux des autres organisations et instituts de recherche) partent du postulat que la biodiversité procure à la société de nombreux services, même si elle ne produit pas de revenus visibles. Taxer les activités qui mettent la biodiversité en danger, compenser leurs effets, rétribuer ses gardiens, mieux valoriser les produits dont la production est compatible avec sa protection sont parmi les mécanismes analysés dans ce rapport.
Je reste cependant sur ma faim. Cette admirable synthèse de différentes initiatives existantes propose d'en améliorer le fonctionnement sans ouvrir la porte à des propositions véritablement innovantes. Il est vrai que le rapport s'intitule Renforcer les mécanismes de financement de la biodiversité. Il offre un contraste très intéressant avec certaines propositions de politique de la biodiversité qui souvent mentionnent un volet de recherche et développement, arguant que l'on doit encore, et toujours encore, mieux comprendre la biodiversité naturelle et ses bénéfices. Je pense qu'il le faut. Mais l'on ne doit pas se contenter de dénombrer. Les biologistes doivent aussi s'installer dans un rôle de concepteur et quitter celui d'observateur.
J'ai l'intuition qu'une biodiversité pensée et construite pourrait offrir des perspectives intéressantes. La nature nous a dotés d'organismes avec des propriétés formidables. Comment pouvons-nous les assembler avec intelligence dans un écosystème artificiel pour qu'ils produisent les services dont nous avons besoin ? Cette pensée est encore marginale, mais en cherchant bien on découvre de nombreux exemples. On assimile très souvent la biodiversité avec la nature sauvage, la forêt primaire. Mais il existe aussi des écosystèmes artificiels. Souvent, leur biodiversité est faible, parfois inexistante. Ils pourraient bénéficier d'un coup de pouce de la biodiversité. La valeur de la biodiversité réside dans les services qu'elle procure, gratuitement. Ne pouvons-nous pas obtenir certains de ses bénéfices "hors de la nature sauvage"? Quelle biodiversité les biologistes pourraient-ils apporter aux champs, aux routes, aux parkings, aux terrasses, aux bureaux ?
Je pense en particulier à Takao Furuno un riziculteur de Kyushu. Il a introduit des canards dans les champs de riz. Ces canards travaillent, gratuitement, pour éliminer de ses champs des ravageurs et les fertiliser avec leurs déjections. Cette pratique n'est pas nouvelle. Elle avait été simplement oubliée et mise de côté par une agriculture moderne ! Que peuvent nous enseigner nos ainés de leurs pratiques ?
Je pense aussi aux réalisations de Thierry Jacquet (Phytorestore). Sa société met au point des jardins filtrants(R). Il s'agit d'espaces paysagers construits et dotés des propriétés fonctionnelles spécifiques. On peut lire sur leur site internet :
Cette marque a été créée pour protéger la démarche spécifique des jardins filtrants. Conçus comme des espaces paysagers dédiés à la dépollution de l’eau, de l’air et des sols grâce aux plantes (la phytorestauration), les jardins Filtrants respectent en effet les 5 principes depuis 1990 :
1) Principe de traitement : chaque jardin filtrant est avant tout un site de traitement de la dépollution pour une charge de pollution bien caractérisée. Le jardin est dimensionné et les plantes sont choisies en fonction de la pollution et les volumes à traiter. Il y a un engagement de résultats garantis.
2) Principe paysager : chaque jardin filtrant est une création paysagère unique conçue comme un parc ou un jardin public avec parcours pédagogique selon des règles de « design écologique » bien spécifiques, car les fonctions sont prioritaires sur la forme.
3) Principe de biodiversité : chaque jardin filtrant est conçu pour favoriser la biodiversité en créant des sites conservatoires pour la faune et la flore. Les espèces choisies sont issues de la région naturelle locale. Oiseaux et batraciens viennent peupler les jardins filtrants grâce aux « habitats écologiques » volontairement mis en œuvre à partir d’une banque de données en permanence mise à jour depuis 1990.
4) Principe économique : chaque jardin filtrant est réalisé à l’aide de techniques simples et économiques par des entreprises locales en priorité. Il représente un investissement moins élevé qu’une solution classique et des coûts de fonctionnement beaucoup moins élevés que les solutions traditionnelles.
5) Principe de gestion : chaque jardin filtrant est un espace qui nécessite des travaux d’entretien semblables à ceux d’un « jardin », car ce n’est pas une zone naturelle sauvage où il faut peu intervenir, mais bien un « jardin » nécessitant des actions d’entretien. Chaque réalisation est réalisée avec un plan de gestion différenciée et de formation pendant 1 an au minimum.
Autre piste de réflexion : Comment chacun d'entre nous peut-il par une action, même très simple, contribuer tous les jours à la biodiversité ... et en retirer un bénéfice, même s'il reste modeste ? Si nous ne pouvons pas tous avoir sur les rebords de nos fenêtres une ruche pour produire notre propre miel, nous pouvons les agrémenter de plantes mellifères. La mélisse (amie des abeilles) est une plante aromatique que l'on peut utiliser en cuisine... mais elle est aussi réputée comme répulsive de certains insectes piqueurs. Il ne suffit pas de parler de biodiversité aux enfants (et aux adultes aussi). il faut leur permettre de mettre la main à la pâte. Les écoliers japonais réalisent des expériences de botaniques à la maison. Chacun d'entre eux contribue, en suivant la croissance de sa plante, à une expérience collective. Est-ce que la proximité d'une fenêtre a une influence sur la croissance ? La taille du pot est elle importante ? Et la quantité d'eau ? ... Un moyen subtil de faire de la science, de faire et pas uniquement d'en parler. Les jeunes Japonais découvrent que la nature est fragile et le travail des agriculteurs miraculeux.
Je pense en particulier à Takao Furuno un riziculteur de Kyushu. Il a introduit des canards dans les champs de riz. Ces canards travaillent, gratuitement, pour éliminer de ses champs des ravageurs et les fertiliser avec leurs déjections. Cette pratique n'est pas nouvelle. Elle avait été simplement oubliée et mise de côté par une agriculture moderne ! Que peuvent nous enseigner nos ainés de leurs pratiques ?
Je pense aussi aux réalisations de Thierry Jacquet (Phytorestore). Sa société met au point des jardins filtrants(R). Il s'agit d'espaces paysagers construits et dotés des propriétés fonctionnelles spécifiques. On peut lire sur leur site internet :
Cette marque a été créée pour protéger la démarche spécifique des jardins filtrants. Conçus comme des espaces paysagers dédiés à la dépollution de l’eau, de l’air et des sols grâce aux plantes (la phytorestauration), les jardins Filtrants respectent en effet les 5 principes depuis 1990 :
1) Principe de traitement : chaque jardin filtrant est avant tout un site de traitement de la dépollution pour une charge de pollution bien caractérisée. Le jardin est dimensionné et les plantes sont choisies en fonction de la pollution et les volumes à traiter. Il y a un engagement de résultats garantis.
2) Principe paysager : chaque jardin filtrant est une création paysagère unique conçue comme un parc ou un jardin public avec parcours pédagogique selon des règles de « design écologique » bien spécifiques, car les fonctions sont prioritaires sur la forme.
3) Principe de biodiversité : chaque jardin filtrant est conçu pour favoriser la biodiversité en créant des sites conservatoires pour la faune et la flore. Les espèces choisies sont issues de la région naturelle locale. Oiseaux et batraciens viennent peupler les jardins filtrants grâce aux « habitats écologiques » volontairement mis en œuvre à partir d’une banque de données en permanence mise à jour depuis 1990.
4) Principe économique : chaque jardin filtrant est réalisé à l’aide de techniques simples et économiques par des entreprises locales en priorité. Il représente un investissement moins élevé qu’une solution classique et des coûts de fonctionnement beaucoup moins élevés que les solutions traditionnelles.
5) Principe de gestion : chaque jardin filtrant est un espace qui nécessite des travaux d’entretien semblables à ceux d’un « jardin », car ce n’est pas une zone naturelle sauvage où il faut peu intervenir, mais bien un « jardin » nécessitant des actions d’entretien. Chaque réalisation est réalisée avec un plan de gestion différenciée et de formation pendant 1 an au minimum.
Autre piste de réflexion : Comment chacun d'entre nous peut-il par une action, même très simple, contribuer tous les jours à la biodiversité ... et en retirer un bénéfice, même s'il reste modeste ? Si nous ne pouvons pas tous avoir sur les rebords de nos fenêtres une ruche pour produire notre propre miel, nous pouvons les agrémenter de plantes mellifères. La mélisse (amie des abeilles) est une plante aromatique que l'on peut utiliser en cuisine... mais elle est aussi réputée comme répulsive de certains insectes piqueurs. Il ne suffit pas de parler de biodiversité aux enfants (et aux adultes aussi). il faut leur permettre de mettre la main à la pâte. Les écoliers japonais réalisent des expériences de botaniques à la maison. Chacun d'entre eux contribue, en suivant la croissance de sa plante, à une expérience collective. Est-ce que la proximité d'une fenêtre a une influence sur la croissance ? La taille du pot est elle importante ? Et la quantité d'eau ? ... Un moyen subtil de faire de la science, de faire et pas uniquement d'en parler. Les jeunes Japonais découvrent que la nature est fragile et le travail des agriculteurs miraculeux.
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