samedi 6 février 2016

un cocktail dangereux : Zika, le moustique tigre, la perte de la biodiversité et le changement climatique

Aujourd'hui, c'est l'article du Dr John Ross (Harvard Medical School) qui a attiré mon attention. John Ross constate que depuis quelques années de nouvelles épidémies se propagent dans le monde. La dernière en date est celle du virus Zika qui partant de l'Amérique du Sud s'est propagée vers le Nord. Elle est transmise par le moustique tigre (Aedes albopictus) et depuis quelques jours les épidémiologistes du Texas suspectent également une transmission par les voies sexuelles. Avant cette épidémie, le monde a été (et il est toujours) confronté à la dengue et au Chikungunya. Le vecteur : toujours le fameux moustique Aedes.

Avec l'accroissement du commerce international -- les containers peuvent abriter le moustique -- et du tourisme -- des personnes contaminées peuvent servir de réservoir -- le phénomène ne fait que s'amplifier. Cependant, commerce et tourisme n'expliquent pas la totalité du phénomène. Pour le Dr John Ross, il faut compléter le tableau en y incluant les effets de la perte de la biodiversité dans les territoires d'où ces maladies virales sont natives. Lorsque la biodiversité s'effondre, les insectes piquent une moins grande diversité de réservoirs naturels (oiseaux, rongeurs, etc.). Une grande diversité augmente les chances de tomber sur des animaux résistants aux virus. Le cycle de transmission serait cassé plus. 

Les épidémiologistes risquent fort de ne pas être en accord avec les explications du Dr Ross. Cependant, l'hypothèse de l'effet de la réduction de la biodiversité sur la taille du réservoir a maintenant le mérite d'être exposée.  Richar Osfeld qui travaille sur la transmission de la maladie de Lyme pense que la diminution de la population des certaines espèces résistantes à la maladie de Lyme comme l'opossum et l'accroissement de la population d'autres espèces non résistantes serait un facteur aggravant.  Autre élément déterminant : le changement climatique. Le changement climatique déplace les géographies propices à l'épanouissement des populations moustiques vers le Nord. Ces trois ingrédients seraient à l'origine de la globalisation des infections virales que l'on observe depuis quelques décennies maintenant. 

   

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