De
quoi s'agit-il ? Du montant de la dette de la Grèce ? Du déficit budgétaire de
la France ? ... Non ! Il s'agit d'une estimation du montant des pertes
alimentaires aux USA entre la fourche et la fourchette. D'après le rapport de
Dana Gunders du Natural Resources Defense Council (NRDC) publié récemment, 40 %
de la production alimentaire des États-Unis terminera sa vie dans une décharge.
Cela représente environ 150 milliards d'USD.
Le
NRDC est une ONG de plus 1,3 million d'adhérents et elle est dotée d'une équipe
de plus de 350 personnes (avocats, scientifiques, etc.) agissant pour préserver
l'environnement et, plus généralement, la qualité de vie des Américains. Il
n'est donc pas surprenant que ce groupe d'activistes mette en parallèle les
ressources (naturelles) utilisées par les filières agroalimentaires pour la
production et certains impacts :
- 10 % du budget énergétique
- 50 % des terres
- 80 % de l'eau
- La mise en décharge des produits non consommée augmente la production de méthane (un gaz à effet de serre).
- 15 % des aliments mis en décharge serait suffisant pour nourrir 25 millions d'Américains.
Nous avons extrait du rapport de Dana Gunders deux
graphiques particulièrement intéressants. Le premier indique quelles sont les
filières les plus touchées et le second indique quels étages des filières sont
affectés par les pertes. (Source des données FAO 2011, estimations réalisées
pour un groupe de pays — USA, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande).
Il
est très possible de réaliser des gains à chacun des étages de la filière.
Le rapport présente les efforts réalisés par une chaîne de 550 magasins
alimentaires (Stop&Shop / Giant) sur la côte Est. À la suite d'un audit, ces
deux enseignes ont découvert que les règles du merchandising habituellement
partagées par la profession devaient être revisitées en profondeur. En modifiant
les règles de présentation des produits, ils ont été capables d'améliorer la
satisfaction de leurs clients, d'augmenter leurs ventes et de réduire de 100 millions de dollars le gaspillage, des purs profits pour un distributeur. Cette initiative et d'autres
montrent que si l'on accepte de challenger les dogmes anciens, on peut améliorer
l'efficience des filières et augmenter son compte d'exploitation. Il s'agit de
savoir, comme Franck Riboud l'a suggéré en son temps, faire « RESET. »
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