dimanche 19 août 2012

Vigie-flore : le google de la biodiversité végétale

Cela peut paraître surprenant d'associer l'initiative Vigie-Flore du Muséum national d'histoire naturelle avec le concept Google. La première institution est un haut lieu de la science biologique en France avec un beau rayonnement international (site du Muséum national d'histoire naturelle). La seconde est une entreprise bien connue de l'internet. Le modèle d'affaire de Google pourrait être résumé de manière très simpliste par deux aspects. A savoir :
  1. Un ensemble de petits éléments accumulés finissent par faire une grande chose.
  2. Il n'est pas toujours nécessaire (et possible) de faire soi-même les choses que d'autres sont heureux de le faire pour nous.
Google apporte les outils : aux internautes de les utiliser pour produire des billets (tel que celui-ci) et... la chance pour Google créer un espace publicitaire et d'y vendre une publicité. Chacun est susceptible d'enrichir par ses connaissances l'information au service de la communauté. Par exemple avec Google Map Maker vous pouvez enrichir Google Map des connaissances de votre environnement proche. Par exemple, en ajoutant un commerce (le vôtre), une piste cyclable, une délimitation, etc. Si chacun des internautes faisait un ou deux ajouts par an, on peut imaginer la progression de la richesse du contenu des cartes Google.

Mais revenons à l'initiative Vigie-Flore que l'on doit au Pr Nathalie Machon, au Dr E. Porcher et à la botaniste Laure Turcati. Sur son site internet on y apprend que Vigie-flore est un programme scientifique dont le but est de suivre l'évolution de l'abondance des espèces végétales les plus communes en France. Plus particulièrement, on s'intéresse à associer l'évolution de la flore française à des phénomènes plus ou moins globaux tels que les activités de l'homme, le changement climatique, l'utilisation des sols, etc. Une question de recherche concerne également l'homogénéisation de la flore (perte de biodiversité).

Le protocole consiste à échantillonner de manière aléatoire sur le territoire étudié des lieux de recensement. Ils sont habituellement constitués de 10 carrés contigus de 1 m² (placettes). On recueille les informations sur 4 à 8 placettes tirées au hasard sur une « maille » de 1 km² également tirée au hasard sur le territoire étudié. Il est préférable pour pouvoir faire des comparaisons intéressantes, par exemple en ce qui concerne la floraison, de réaliser la majorité des recensements à la même période. Autrement dit, si l'on veut obtenir des informations sur un espace grand comme la France, cela représente des millions d'heures de travail. Aucune institution, même la mieux dotée sur le plan financier n'a la possibilité de réaliser une tâche d'une telle ampleur. Sauf..... en faisant appel au concours de tous les amateurs botanistes de bonne volonté.

Chacun des participants aura alors l'occasion de se voir attribuer une maille sur laquelle il ou elle effectuera les recensements. Cela sera également l'occasion de se former (ou reformer) à la reconnaissance botanique, de prendre un bon bol d'air et de faire une contribution à la science.

Avec le programme les « Sauvages de ma rue" les citadins pourront également contribuer. Ainsi 50 observateurs ont exploré 275 trottoirs et ont découvert 119 espèces. Le record de la diversité : un trottoir avec 31 espèces.


Pour en savoir plus sur la méthode Google et pour réfléchir à de possibles applications dans votre secteur d'activité, nous vous conseillons cet ouvrage de Jeff Jarvis (Préface de Franck Riboud).






        

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