Les chercheurs de l'Université de l'Arizona ont découvert que
les insectes de ravageurs du coton avaient développé de nouvelles
formes de résistance aux cotonniers génétiquement modifiées. Ces cotonniers
produisent une toxine dérivée du Bacillus
Thuringiensis (Bt). Elle possède une activité très spécifique. Elle
n'est efficace que sur certains types de ravageurs sans pour autant être
toxique vis-à-vis d'autres espèces animales.
Cette toxine a été utilisée dès les années 1930 sous la forme de
spray et à partir de la fin des années 1990 sous la forme d'organismes
génétiquement modifiés. C'est ainsi que des cotonniers génétiquement modifiés
sont maintenant abondamment utilisés dans toutes les grandes zones de
production. La proportion des cotonniers génétiquement modifiés est différente
cependant dans ces grandes zones de culture.
Il est très fréquent qu'un organisme
s'adapte aux effets néfastes d'une molécule chimique et qu'il devienne ainsi
résistant. Il s'agit d'un processus d'adaptation commun à toutes les espèces.
Les chercheurs s'attendaient donc à ce phénomène et ils avaient identifié les
mécanismes de résistance de différents insectes ravageurs du coton dans un
environnement de laboratoire. L'objectif est d'avoir toujours "un quart
d'heure d'avance" sur les ravageurs.
Mais cette
stratégie a été battue en brèche par la nature. Dans les zones de culture où
les cotonniers génétiquement modifiés sont utilisés en abondance relativement à
des zones ou ils sont moins utilisés, d'une part le nombre des ravageurs
résistants est plus important, mais surtout certaines
résistances sont différentes de celles observées au laboratoire. Plus
particulièrement les résistances observées dans la nature sont souvent
génétiquement dominantes, alors que celles observées au laboratoire sont
essentiellement récessives. Les résistances génétiquement dominantes sont
beaucoup plus problématiques que les résistances récessives. Sur le plan génétique, un caractère
est dominant s'il suffit que l'organisme possède un seul des deux allèles pour
que celui-ci s'exprime. Le caractère est récessif si les deux allèles sont
nécessaires. Le problème est pratiquement important essentiellement parce que
la technique des refuges n'est pas aussi performante.Cette technique consiste à
augmenter la proportion des insectes qui sont sensibles en leur offrant en
bordure des champs avec des cotonniers génétiquement modifiés des cotonniers sans
Bt. On maintient ainsi avec ces plants de cotonniers non génétiquement modifiés
une population d'insectes en proportion plus riche en insectes non résistants.
Ces insectes non résistants "diluent génétiquement" alors dans la
population totale les insectes résistants. Cette stratégie est efficace lorsque
les résistances sont récessives. L'histoire est totalement différente si la
résistance est dominante puisque dans cette situation-là un insecte résistant
transmettra toujours sa résistance à la totalité de sa descendance. Les
cotonniers génétiquement modifiés sont fréquemment utilisés aux USA (75% des
cotonniers) et en Chine du Nord (90%). Pour l'instant les insectes résistants
sont en nombre insuffisamment élevé pour causer des problèmes....
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