Buycott vs Boycott

On est familier avec l'idée de boycott, cette action qui consiste à sanctionner un comportement indésirable en décidant de ne plus acheter un produit ou à cesser toute relation avec un individu ou un pays. Historiquement (1880), le terme boycott provient d'une mise à l'écart par les ouvriers agricoles irlandais de Charles C. Boycott qui avait profité d'un conflit portant sur le montant du fermage que quelques fermiers avaient avec leur propriétaire pour récupérer le droit d'exploiter leurs terres. Charles C. Boycott, le temps des récoltes venu rechercha vainement des ouvriers agricoles pour l'aider aux moissons.

On garde en mémoire le boycott organisé par les USA des Jeux olympiques de Moscou à la suite de l'invasion de l'Afghanistan par les troupes de l'URSS et celui initié par l'URSS quatre ans plus tard lors des Jeux olympiques de Los Angeles. Dans les années 1980, les produits des entreprises qui avaient investi en Afrique du Sud on régulièrement fait l'objet de boycott pour sanctionner leur acceptation implicite du régime de l’apartheid.

Par contre, on connait moins bien le buycott, l'action contraire qui consiste à soutenir un comportement vertueux d'une entreprise par l'achat de ses produits et des campagnes de communication organisée par des citoyens qui veulent, au-delà de leurs achats, récompenser l'entreprise. C'est ainsi que l'association d'origine américaine « Carrotmob » a récemment essaimé en France. Cette association propose dans la mobilisation citoyenne de remplacer le bâton par la carotte. Les membres de l'association accompagnent par leur pouvoir d'achat des initiatives louables ou les promesses d'initiative. Ainsi, le gérant d'un supermarché d'Anvers avait accepté d'allouer 50 % des ventes d'une journée à l'achat d'équipements économes en énergie. Ce jour-là, 600 consommateurs ont dépensé plus de 4000 €. À l'issue d'un audit énergétique, le supermarché a décidé d'investir dans un éclairage plus économe et il a ajusté le fonctionnement la température des chambres froides.