55% du territoire néo-zélandais est utilisé par l’agriculture, dont plus de 90% par des pâturages. Nul besoin ici d’une « agriculture urbaine », quand on sait que la densité moyenne de la Nouvelle-Zélande est de 16 habitants au km2…. soit 4 millions de Kiwis, ce qui correspond au huitième du nombre de moutons qui paissent sur les terres volcaniques de l’île. Cependant, les élevages laitiers ne sont pas en reste, et on compte aujourd’hui deux fois plus de vaches que d’habitants (8 millions). Se lancer dans la production laitière bovine est d’ailleurs considéré comme un ascenseur social selon les éleveurs ovins. Ces derniers ont vu leur nombre baisser de 60% en 30 ans pour afficher un nombre de têtes inférieur à celui de la Grande-Bretagne en 2011: on est bien loin des 70 millions de moutons atteints en 1982. A l’inverse, les élevages bovins laitiers ont le vent en poupe et arborent une augmentation des exportations de 73% depuis 2007 (12,5 milliards NZD), soutenue par une inflation mondiale du cour des produits laitiers (beurre, poudre de lait, fromage et caséine). Cette volonté de croissance, estimée à 3% par an selon le gouvernement, détrône peu à peu le monopole qu’occupait l’industrie de la laine. Le lait est à la Nouvelle-Zélande ce que la bourse est à New-York, elle fait la pluie et le beau temps sur les marchés internationaux puisqu’elle représente à elle seule 40% des échanges mondiaux de produits laitiers, se plaçant au rang de premier exportateur net mondial.
Chiffres étonnants car la Nouvelle-Zélande adopte un système de production unique et orignal: « La production par vache? On ne connait pas. » Ici, on se cale sur la pousse de l’herbe pour synchroniser les vêlages, il y a beaucoup de lait par hectare mais peu de lait par vache. Pourtant, il semble bien que cet or blanc compense l’absence d’or d’une toute autre couleur des sols de cette île volcanique, dont l’agriculture représente 5% du PIB (contre moins de 2% en France). Alors, moutons ou vaches? Après tout, qu’importe, la Nouvelle Zélande reste un modèle pastoral et cette stratégie semble porter ses fruits (vous avez dit kiwi?). Le seul frein actuel réside dans la gestion de l’environnement et notamment les émissions de méthane inhérentes à la présence de nombreuses exploitations. Sans cela, on pourrait bientôt voir apparaitre la notion « made in New Zealand » sur notre prochaine bouteille de lait…! La vache détrônera-t’elle à la fois moutons et kiwis?
Marion BOSSY