samedi 11 novembre 2017

Ce soir, des criquets au menu !

Depuis plusieurs années, à la suite d'un rapport de la FAO, les élevages d'insectes à vocation alimentaire fleurissent dans différents pays. Jusqu'à présent, les rumeurs courraient que les experts de la consommation (le sont-ils vraiment ? ) pensaient que l'acceptation des consommateurs serait un frein à la diffusion des produits. Les producteurs d'insectes semblaient leur donner raison en ne proposant que des produits à base de farine d'insectes, comme des barres nutritives ou des pâtes alimentaires. Les insectes possèdent de nombreux avantages. Ils sont riches en protéines. Ainsi, 30 gr de farine de criquet contiennent, d'après les producteurs, 20 gr de protéines alors que la viande de boeuf n'en apporte que 8 environ. S'agissant de la production, elle est particulièrement efficiente puisque la production de 30 gr de viande de boeuf nécessite 38 fois plus de terres que la production de la même quantité de farine d'insectes. 

Certes !  Mais, les consommateurs sont-ils prêts à accepter de manger un plat de criquets grillés et d'en tirer du plaisir ? Mohammed Hussen Alemu, étudiant doctoral à l'Université de Copenhague, semble avoir montré que les consommateurs kenyans sont plutôt enclins à accepter et à apprécier les produits à base d'insecte qu'ils ont goutés. L'attrait des consommateurs pour les produits à base d'insectes possède une dimension sociale important, puisque les consommateurs semblent être fortement influencés, et négativement, par les réactions négatives de leurs pairs. 

La culture alimentaire des consommateurs kenyans est possiblement plus propice à la nouveauté alimentaire que les cultures alimentaires des Européens ou des Américains. Cependant, la seconde information concernant l'acceptation des insectes qu'il me semble intéressant de partager avec vous vient des USA. Elle a été publiée dans le très réputé magazine Fortune. Le Directeur Général d'une société produisant des insectes pensait, comme très probablement le plus grand nombre d'entre nous, que les insectes ne seraient acceptés que sous la forme d'ingrédients dans des préparations alimentaires. "J'avais tord" dit-il ! Les clients plébiscitent les criquets entiers et grillés (Photo du produit ci-dessous). 


John Chambers, l'ancien CEO de Cisco, est l'un des investisseurs de l'entreprise Aspire, le producteur de produits à base de criquets et de criquets entiers grillés à la marque Aketta. Il explique que 95 % des personnes sont prêtes à tester les criquets et que 9 personnes sur 10 aiment le produit. Le criquet serait-il en train de suivre les traces du Homard ?

Nota : La législation Française (Européenne) interdit la commercialisation d'insectes pour l'alimentation humaine.  Cependant, certains produits sont disponibles à l'achat auprès de producteur français.

Voir également : l'état des lieux réalisés par l'ANSES.





dimanche 15 octobre 2017

L'innovation en agroalimentaire: Conférence Club ESSEC Agroalimentaire 26 octobre à 18 heures

L'innovation en agroalimentaire
 Le club ESSEC Agro-Business a le plaisir de vous convier à une conférence sur le thème de :

L'innovation en agroalimentaire
Jeudi 26 Octobre 2017 à 18h00
à l'ESSEC Executive Education
Amphithéâtre 104
CNIT - 92053 Paris La Défense


Nous aurons le grand plaisir d’accueillir Mme Carmen Arruda, directrice de la recherche et du développement du groupe Lesaffre. Mme Arruda nous parlera d’innovation au 21ème siècle dans un groupe agroalimentaire familial de tout premier plan. Cette conférence sera suivie d’un cocktail pour favoriser les échanges et le networking.

Tarifs : 
ESSEC Alumni et autres : 10€
Etudiants : gratuit
Cordialement,

Bernard Duchamp (A88)
Responsable ESSEC Agro-Business 

Pour vous inscrirre suivre le lien ci-dessous :


Pour plus di'nformations:

mardi 19 septembre 2017

Vert c'est bon, rouge on évite de manger le produit !

J'avais publié il y a plusieurs mois un billet en défaveur de l'étiquetage nutritionnel selon un système de feux tricolores. J'ai personnellement plaidé contre ce système dans un billet publié sur le site ESSEC Knowledge.  Je trouvais que ce système s'opposait à l'éducation nutritionnelle qui me semble une bien meilleure option pour permettre à nos concitoyens de faire des choix alimentaires en toute connaissance de cause et en toute liberté. N'est-ce pas là le principe essentiel d'une bonne éthique personnelle : faire des choix en toute connaissance. 

Aujourd'hui, j'ai pris connaissance de l'interview sur BFMTV du directeur de la société Cryolog. Celle-ci propose des étiquettes fonctionnelles permettant d'assurer aux consommateurs qu'un produit est encore consommable. Vert c'est Bon, rouge on évite de manger le produit. La Date Limite de consommation a bien des avantages, mais elle a aussi quelques inconvénients. Cher Consommateur, imaginez que vous achetez un produit dans une grande surface avec une DLC de 4 jours. Mais, que rentrant à la maison, vous décidez de faire un détour pour rencontrer l'un de vos amis... la conversation, passionnante, s’éternise. Votre ami vous invite à partager son repas… Et vos courses sont restées plus longtemps que prévu dans le coffre de votre voiture....Vos produits sont-ils toujours bons ? Comment le savoir ? Les jeter (par précaution) et vous regretterez les instants de grande convivialité avec votre ami... Les consommer n'est ce pas prendre un risque ! 

Les étiquettes développées par la société Cryolog peuvent vous apporter une réponse... Cette étiquette change de couleur pour vous informer que la chaîne de froid a été interrompue... (cela vous le savez déjà !)... et que cette interruption a été problématique (ou ne l'a pas été) pour la qualité sanitaire de votre produit. Comment cela fonctionne-t-il ? Je vous invite à le découvrir en écoutant l'interview du directeur de Cryolog sur BFMTV en suivant ce lien.





vendredi 4 août 2017


Date, heure et lieu de l'événement :

Mardi 17 octobre 2017 de 18:30 à 22:00 (heure d’été d’Europe centrale heure : France)

Bpifrance Le Hub
8 Boulevard Haussmann
75009 Paris-9E-Arrondissement
France

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L'événement FoodTech du Club AgroAlia !

Venez à la rencontre des start-ups, entreprises et partenaires du Club régional AgroAlia.

Programme prévisonnel :

19h15-19h30 : Qu’est-ce que la Foodtech ?
19h30 - 20h30 : 3 table-rondes autour de la thématique FoodTech avec témoignages des entreprises et partenaires
20h30 – 22h00 : Parcours découverte des entreprises, cocktail et networking

Un événement organisé en partenariat avec Bpifrance.
Informations sur le Club AgroAlia : lien

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Nous espérons que vous pourrez venir !

À très bientôt,
L'éuipe AgroAlia

Acidification des Océans : quels effets sur le comportement des poissons ?

LOST AT SEA ! Tel est le titre de l'article publié en Juin 2017 dans le magazine Scientific American par Danielle L. Dixson, professeur de sciences marines. Il témoigne de l'effet probable de l'acidification des océans sur le comportement des poissons et en fin de compte sur leur comportement et leur survie. Le comportement des poissons, par exemple leur aptitude à se réfugier dans un récif ou un herbier pour éviter les prédateurs ou bien encore leur capacité à sentir les effluves d'une proie sont des dimensions critiques de leur survie dans leur milieu.

Sans les océans qui absorbent 30 à 40 du CO2 atmosphérique, l'accroissement de ce gaz à effet de serre dans l'atmosphère serait bien plus important. Pour rappel, on estime que la concentration de CO2 dans l'atmosphère est passée de 280 ppm au début de la période d'industrialisation à 400 ppm aujourd'hui.  La capture du CO2 par les océans se traduit par leur acidification. On estime que celle-ci s'est accrue de 150 % pendant la même période.  Si les effets de l'acidification sur les mollusques et le plancton avaient été testés au laboratoire - Ils affectent le développement des espèces, la grande majorité des scientifiques pensaient que les poissons qui disposent de mécanismes de régulation plus sophistiqués seraient en mesure de s'adapter. Les expériences réalisées au laboratoire avec différents niveaux d'acidification montrent que ce n'est pas le cas. 


Le poissonclown, le très fameux Nemo du studio Walt Disney, es-t un petit poisson qui au stade juvénile migre pendant la nuit afin d'éviter les prédateurs de la pleine mer vers les récifs où il trouvera un abri dans une anémone. Pour trouver son chemin dans l'obscurité, il dépend de la qualité de son ouïe. Les récifs et leurs habitants produisent des sons qui guident les poissons clowns vers des zones où ils trouvent leurs refuges.

Lorsque les chercheurs testent, en journée, les effets des sons des récifs, les juvéniles, les poissons s'éloignent de la source sonore. C'est ce comportement qui leur permet d'éviter les prédateurs qui sont actifs pendant la journée en bordure des récifs. Par contre lorsqu'ils ont soumis des juvéniles élevés pendant leur courte vie dans une eau 60% plus acide (le taux d'acide probable en 2030),  ils ont observé que presque 50% des juvéniles étaient attiré par les sons. Ils ont répété cette expérience avec différents niveaux d'acidité est observé des phénomènes similaires. Si la vie des poissons n'est pas directement affectée, leur capacité à capturer les signaux de leur environnement et leur comportement sont modifiés. 

Danielle L. Dixon a réalisé d'autres expériences. Par exemple, elle s'est intéressée à estimer l'effet de l'acidification sur l'odorat des prédateurs. L'odeur des proies attire les poissons prédateurs ou des requins. Ils ont découvert aux laboratoires que des requins perdaient leur intérêt pour les effluves d'une proie lorsque l'acidité augmentait, et lorsque celle-ci était trop élevée la même odeur avait une caractéristique répulsive.

Conclusions : le comportement des proies et celui des prédateurs risque d'être profondément altéré par l'acidification des océans. Les effets pourraient être dévastateurs. Cependant, ces tests ne permettent pas d'explorer les capacités d'adaptation du comportement des populations de poissons lorsque l'acidification s'accroit de manière faible mais continue sur une longue période. Espérons !



vendredi 28 juillet 2017

Quel FoodSystem dans 20 ans ? (Video de la ferme digitale)

Table Ronde animée par Marie-Laure Hustache de la Saf Agr'Idée


AvecArmelle Delaage (United Kitchens), Robin Placet (Foodentropie), Jérémie Prouteau (DigitalFoodLab), Stefano Volpi (Connecting Food) 

jeudi 20 juillet 2017

Guerre des mots - Riz de Chou-fleur et autres dénominations - Arrêt de la Cour Européenne de Justice

Depuis quelques années, de nouveaux produits alimentaires utilisent des dénominations traditionnellement réservées à d'autres produits. L'affaire a fait grand bruit aux États-Unis : l'entreprise Hampton Creek a lancé, avec succès, une mayonnaise sans oeuf. Ce produit possède la saveur de la mayonnaise, il est utilisé comme une mayonnaise, mais il ne possède pas les défauts que tout un chacun a tendance à associer à une vraie mayonnaise, à savoir : trop de cholestérol ! Pour l'amateur de mayonnaise authentique, il découvrira avec surprise que Just-Mayo - tel est le nom du produit d'Hampton Creek - contient des protéines de pois et, parait-il, un cocktail de plusieurs extraits végétaux. On estime que le coût de production est d'environ 20 % moins élevé que celui d'une mayonnaise authentique. Ce produit est distribué dans plus de 20000 magasins, dont ceux de la chaine Whole Food et sur Amazon.com. 

Mais un produit peut-il emprunter le nom de mayonnaise s'il ne contient pas d'oeuf ? Pour le groupe Unilever, l'un des premiers producteurs de mayonnaise (Hellmann's), comme pour l'association américaine des producteurs d'oeufs, la réponse est négative ! (Le groupe a d'ailleurs déposé une plainte en 2014). La Food and Drug Administration a quelques mois plus tard autorisé Hampton Creek à conserver son nom de marque. Il est probable que l'opinion publique a placé la FDA devant un dilemme dans l'application de la règle Wording-Meaning. Les allégations sont soumises à cette règle. Alors que les mots peuvent exprimer avec précision les bénéfices d'un produit (Wording), l'élément le plus important est ce que le consommateur comprend (Meaning). Si la dénomination officielle de la mayonnaise impose la présence d'oeuf, les attentes des consommateurs ont primé. Il semble que maintenant la mayonnaise (avec de l'oeuf) soit dénommée "Real Mayonnaise", laissant la porte ouverte à toute une série de produits qui ressemble, ont la saveur et la texture, de la vraie mayonnaise sans cependant en être.

Aux États-Unis, plus récemment, les producteurs de riz se sont plaints de la concurrence déloyale que les entreprises proposant du riz de chou-fleur leur faisaient. En fait, il ne s'agit pas de riz, mais de bien de chou-fleur présenté sous la forme de grain de riz. Comme les pétales de maïs (corn flakes) autre fois, les Américains ont mis sous la forme de grain de riz des têtes de chou-fleur. Cela est le moyen d'améliorer la praticité culinaire du produit et de le rendre plus appétissant. Le succès de ce produit est tellement important que certaines enseignes ont été obligées de mettre un quota sur le nombre de sacs que leurs clients peuvent acheter par jour (pas plus de deux par jour chez Trader Joes). Le riz de chou-fleur a fait des émules, puisque l'on trouve aussi du riz de brocoli. Mais, la raison pour laquelle les producteurs de riz sont furieux est le positionnement de ces nouveaux riz : ils sont lowcarb ! (pauvre en glucides) Ce qui n'est bien sûr pas le caz du riz. Ainsi les Américains désireux de faire un régime sans trop de glucides - ils sont nombreux - ont la possibilité d'acheter deux types de riz : un riz riche en glucides (28 grammes pour 100 grammes) - le vrai riz - et un riz (de légume) pauvre en glucides (5 grammes pour 100 grammes). Aujourd'hui on voit apparaitre sur les blogs... des critiques du vrai riz : trop riche en glucides et des propositions telles que : vous aimez le riz, tester le riz de chou-fleur.

En Europe, les laits de soja, d'amande, de noix de cajou, de coco, de macadamia - tous les laits végétaux - et les yoghourts aux sojas... ne pourront plus prétendre à la dénomination de lait ou de yoghourt. Celle-ci est, le rappelle la cour de justice de l'Union Européenne, réservée aux produits d'origine animale dans son communiqué de presse du 14 juin 2017.

Les produits purement végétaux ne peuvent pas, en principe, être commercialisés avec des dénominations qui, telles les dénominations « lait », « crème », « beurre », « fromage » ou « yoghourt », sont réservées par le droit de l’Union aux produits d’origine animale.


Cela vaut également si ces dénominations sont complétées par des mentions explicatives ou descriptives indiquant l’origine végétale du produit en cause. Il existe toutefois une liste d’exceptions.

Aux Etats-Unis les boissons à base d'amandes peuvent être dénommées lait et personne n'envisagerait d'appeler le beurre de cacahouète autrement. Avec l'apparition anticipée de produits innovants issus du monde végétal, il est fort à parier les guerres de dénomination seront encore plus fréquentes. Si le législateur Européen reste aujourd'hui encore attaché aux textes de loi et règlements divers, on peut cependant imaginer que sous la pression des consommateurs il adoucisse sa position et soit plus enclin à s'attacher à l'esprit de la loi.

 * *

L'histoire nous apprend aussi que le lait d'amande était au moyen âge plus apprécié que le lait d'origine animale... il se conservait mieux et il était très utilisé en cuisine... 

mardi 18 juillet 2017

Lutte biologique : 20 millions de moustiques stériles relâchés en Californie par Google

Les moustiques, et plus particulièrement l'aedes aegypti, sont les vecteurs de nombreuses maladies, dangereuses et transmissibles à l'homme, et pour lesquelles aucun traitement efficace n'existe. Citons la Dengue, le chikungunya, la fièvre jaune ou encore le virus Zika. La transmission par les moustiques de maladie à l'homme n'est pas récente, mais le phénomène semble s'amplifier. Et certains scientifiques anticipent son accroissement.

Protéger l'homme consiste donc à éliminer les moustiques. Habituellement, réduire la population des moustiques nécessite l'épandage d'insecticides chimiques. Mais, ces épandages ont quelques effets secondaires négatifs et ne sont pas toujours efficaces sans mesure complémentaire comme la suppression des espaces humides dans lesquels les moustiques peuvent se reproduire. Plus récemment, j'ai évoqué un procédé photonique pour lutter contre la psylle asiatique, un ravageur des vergers d'agrumes. Mais, le procédé mis en oeuvre par Google Life Sciences (Verily) repose sur des lâchés massifs de moustiques mâles "stériles". Les moustiques mâles ne piquent pas, ce qui est une bonne chose pour les populations humaines des zones où ils sont relâchés. Par ailleurs, ils sont "stérilisés" par l'intermédiaire d'une bactérie (Wolbachia) qui n'est pas transmissible à l'homme par la piqûre de moustique ni pathogène pour l'homme. Cette bactérie empêche les oeufs d'éclore. Les mâles contaminés par la bactérie et relâchés en grand nombre entrent en compétition avec les autres mâles pour féconder les femelles. Ainsi, progressivement, la population d'insecte est réduite.

Ce processus est en fait un concentré de technologies. D'une part, il faut élever les moustiques et cultiver la bactérie. Il faut ensuite contaminer les insectes et également séparer les mâles des femelles. D'autre part, il faut être en mesure de cibler les zones avec une grande densité de moustiques naturels, mesurer l'évolution de la population dans ces zones afin d'optimiser les largages de moustiques d'élevage.


Découvrir le projet Debug de Verily





samedi 8 juillet 2017

Approvisionnements : anticiper les transformations stratégiques !

Le monde change, les technologies le transforment. Des positions, autrefois bien établies, sont susceptibles demain de vaciller. Les startups participent de ce phénomène. Le secteur agricole n'est pas épargné. C'est plus particulièrement le cas des relations privilégiées que les agriculteurs entretenaient avec la division approvisionnement de leur coopérative. Celle-ci représente d'ailleurs souvent un élément essentiel de l'équilibre économique d'une coopérative. Ses conseillers recommandaient aux adhérents des solutions à leurs problématiques et ceux-ci s'y approvisionnaient en semences, engrais, produits phytosanitaires, etc. Donnant-donnant ! 

Cette relation est aujourd'hui challengée. Lors d’une discussion récente sur les transformations en mouvement dans le secteur agricole, une de mes connaissances évoquait la montée en puissance dans les services d’acteurs déjà présents de longue date dans l’écosystème de l’exploitation. Il a mentionné le semencier DEKALB. Cette entreprise se propose d'apporter à ses clients agriculteurs des conseils personnalisés dans le choix de leurs semences, par exemple de maïs, une spécialité de la maison avec le colza! Il est vrai que leur offre est large -- j'ai dénombré 45 possibilités d'achat de maïs grain dans leur catalogue. pour satisfaire à des conditions pédo-climatiques variées. Les entreprises comme DEKALB nourrissent leur expertise de milliers de données de terrain qu'elles accumulent auprès de leurs clients et des techniques analytiques modernes. Elles permettent d'interpréter les données afin ensuite de mieux accompagner tous leurs clients quelque soit leur localisation géographique par une prescription adaptée. DEKALB avec DK PREVI accompagne ainsi ses clients tout au long du cycle de production : sélection de la variété, moment idéal pour semer, l'irrigation et le moment optimum de la récolte. 

Les coopératives sont à la peine lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre les techniques du BigData et, sauf à s'associer entre elles, elles ne disposeront probablement pas du volume et surtout de la variété de données suffisant pour assurer la même qualité de conseil que celle d'un grand producteur de semence  international. La proximité géographique, par une connaissance supérieure du terrain, était souvent perçue comme une source d'avantage concurrentiel. Mais le BigData déplace aujourd'hui les lignes. Les coopératives réalisent souvent des essais de terrain avant de proposer les semences des obtenteurs à leurs adhérents. Ces essais sont réalisés dans le périmètre de la coopérative, dans son terroir pédoclimatique. Mais ce concept a-t-il encore une valeur, si l'on considère les incertitudes imputables au changement climatique. Une zone large pour conduire les essais sera demain un plus. Un obtenteur comme DEKALB peut réaliser ses tests sur un espace étendu. Par exemple, son maïs fourrage DKC 3640 a été testé en Bretagne, dans le nord de la France, mais aussi en Allemagne. Il peut ainsi apprécier la réaction de son maïs lorsqu'il est soumis à des situations nombreuses et variées.

Voir la vidéo ci-dessous.


Je m'interroge sur l'intérêt, avec le changement climatique, à chercher à sélectionner la variété qui donnera en moyenne le meilleur résultat plutôt que la variété qui garantira un rendement agricole, quelles que soient les conditions météorologiques. La résilience (la fiabilité) d'une semence me semble un critère de choix de plus en plus important lorsqu'une exploitation est soumise aux incertitudes du climat.

Si les positions des coopératives sont challengées dans le domaine du conseil aux  agriculteurs par les semenciers, ce n'est pas pour autant qu'elles ne pourraient pas jouer un rôle dans la distribution physique des intrants. Mais là aussi leurs positions sont attaquées par des plateformes en ligne de distributeurs. Elles se retrouvent dans la même situation que celle des libraires, petits ou grands, il y a quelques années, lorsque Amazon a fait son apparition. Les seules librairies de l'ancienne économie qui se sont développées sont celles qui ont joué le jeu du commerce en ligne. Il existe bien ça et là des petites librairies de quartier, mais pour combien de temps encore ! Ces distributeurs modernes n'ont même plus besoin d'acheter les produits qu'ils distribuent. Ils servent de vitrine et de logisticiens aux fournisseurs moyennant une commission ou le paiement d'une prestation. On parle de Market place. Le risque de mévente n'est donc pas un problème pour ses sociétés puisqu'elles ne sont pas propriétaires des produits qu'elles commercialisent. Elles peuvent ainsi proposer une offre très large de produits.

Si l'on combine les deux points de mon propos, conseils optimisés et distribution en ligne, le challenge auquel les coopératives seront confrontées est immense. Mais, comment réagir ? Voici un des sujets stratégiques que nous traitons dans les programmes de formation que l'Essec met en œuvre avec l'institut de la Coopération agricole, Coop de France et Dirca pour les dirigeants (Aristée) ou les administrateurs de coopératives agricoles (Sénèque). La prochaine session d’Aristée débutera en Janvier 2017. 


Excellente période estivale.

jeudi 6 juillet 2017

Abonnez-vous gratuitement à "La lettre des États Généraux de l'Alimentation" de l'Agence Shan

Quelques jours avant l'ouverture officielle des États Généraux de l'Alimentation annoncés et pilotés par le gouvernement, l'agence de communication stratégique Shan lance "La Lettre des États Généraux de l’Alimentation", une note bimensuelle de suivi et de décryptage des débats et des prises de parole à destination des décideurs du secteur.

A compter du 05 juillet, puis un mercredi sur deux, les dirigeants d’entreprises agricoles, agroalimentaires et de la distribution clients de l’agence Shan et de ses partenaires recevront gratuitement la lettre des États Généraux de l’Alimentation.
Cette note sera également adressée aux leaders d’opinion, aux politiques et aux administrations, aux directions de la communication et des relations institutionnelles des entreprises agricoles et agroalimentaires, aux associations, et à tout acteur de référence impliqué dans ces débats qui en fera la demande*.
La lettre se présente sous un format court et visuel de 5 pages, en version électronique. Elle décrypte sans parti-pris les annonces, les propositions, les prises de parole des acteurs impliqués et l’écho médiatique des débats. Elle permettra également à différents acteurs et observateurs de s’exprimer dans ses colonnes.
« Les Etats Généraux de l’Alimentation suscite un intérêt important de la part des acteurs du secteur alimentaire français et du monde associatif. SHAN a décidé de mettre son expertise à leur service afin de leur apporter l’information essentielle et utile. » explique Amaury Bessard, Directeur du pôle Agriculture et Agroalimentaire de l’agence Shan.
* Abonnement gratuit (sous réserve d’acceptation par l’agence Shan) :http://bit.ly/2tFOzVb


2° Forum Régional Alimentaire de l'ARIA Ile de France

C'est avec plaisir que j'ai représenté hier l'ESSEC (mercredi 5 juillet 2017) au 2° forum Régional Agroalimentaire organisé par l'Association Régionale des Industries Agroalimentaires de l'ile de France. 


Avec Sandrine Cayeux de Kantar World Panel, Nicolas Marchard de Pourdebon, Eric Chemouny de Mirakl et Guillaume Caffin, ESSEC Alumni, et fondateur de Les Deux Gourmands, nous avons tenté d'éclairer les PME et TPE sur les challenges du Cross-Canal et les moyens de les surmonter.

Introduction de L'atelier Cross-Canal
(c) AlimAvenir
Au programme 4 ateliers (Aborder le défi du cross-canal, dépoussiérer ses pratiques pour gagner en performance, anticiper les tendances en agroalimentaire, piloter l'information) et une table ronde sur l'agroalimentaire de demain.

Une journée riche de débats, découvertes et rencontres. Merci A Catherine Le Dantec (Déléguée Générale) et à son équipe pour l'organisation de ce 2° Forum Régional Alimentaire, un événement qui attire chaque de plus en plus d'entreprises.





mardi 27 juin 2017

Atelier ANIA - Contrefaçon, comment se défendre ? Mardi 4 juillet 2017



Mardi 4 juillet 2017 à 14h30 à l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA)



Le secteur des industries alimentaires n’est pas épargné par le fléau de la contrefaçon, qui touche aussi bien les produits de consommation courante que les produits du luxe. Ces contrefaçons peuvent porter atteinte à la santé des consommateurs et à la compétitivité des entreprises.

Comment protéger vos créations et vos innovations ? Vous avez identifié une contrefaçon potentielle, mais vous ne savez pas comment vous défendre ? Des solutions existent.

L’ANIA et la direction générale des entreprises ont le plaisir de vous convier à un atelier d’information sur les moyens de protection juridiques et techniques, afin de prévenir et tenter d’enrayer la progression du trafic de contrefaçons.



PROGRAMME


  • 14h00 – 14h30 : Accueil des participants
  • 14h30 – 14h35 : Présentation de l’atelier – ANIA
  • 14h35 – 14h45 : La contrefaçon de produits agroalimentaires : état des lieux – UNIFAB
  • 14h45 – 16h30 : L’action de l’Etat en matière de lutte contre la contrefaçon : enjeux et solutions offertes aux entreprises: 


    • La lutte contre la contrefaçon : enjeux et chiffres – Direction générale des entreprises (DGE)
    • Les outils et la stratégie de propriété industrielle – Institut national de la propriété industrielle (INPI)
    • Les moyens d’action de la douane : retenue en douane et demande d’intervention – Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI)
    • La saisine du médiateur des entreprises – Médiation des entreprises



    • Questions – réponses



  • 16h30 – 16h45 : L’action en justice des titulaires de droits de propriété intellectuelle UNIFAB
  • 16h45 – 17h00 : Questions – réponses




INSCRIPTION ET CONTACT:

Atelier gratuit sur inscription : S'inscrire en suivant ce lien

Date limite d’inscription : 30 juin 2017

dimanche 23 avril 2017

Le futur des écosystèmes océaniques: Conférence de Chris Bowler (Institut de Biologie de l'ENS) au Radcliffe institute for Advanced Studies Harvard University

Ce soir : Reportage sur la Folie du Couscous (France 5)

Coping with risks in agriculture: what challenges and prospects? Call For Papers




CALL FOR PAPERS

                                                                                  February 22-23, 2018
Collège des Bernardins, Paris, France

Coping with risks in agriculture: what challenges and prospects?

CHALLENGES AND CONTEXT
Agriculture is a particularly complex sector due to multiple risks and uncertainties farmers face at different levels (farm level, international level…). Farmers are confronted to risks whose likelihood and frequency increase:
·       Price volatility is a major issue for farmers with the liberalization of agricultural markets and the CAP reform;
·       Quality and price requirements of the agri-food, mass retailing sectors, and an increasingly restrictive legislation reduce farmers’ room to maneuver and their bargaining power;
·       Global warming represents a substantial challenge in developed and developing countries. This phenomenon causes an increase in the frequency of extreme events (floods, drought…) which lead some countries to offer crop insurance (e.g. France) or other instruments (microfinance…);
·       Agriculture adopts new technologies (robots, GMOs, nanotechnologies, big data…) that can represent new risks and opportunities for farmers.

OBJECTIVES
The objective of this international symposium is to bring together international researchers in social sciences (economics, management, law, sociology, anthropology, history, geography, political science, philosophy, agronomy…) and agricultural professionals (farmers, agricultural chambers, cooperatives, ministries and other public authorities, insurance companies, agricultural experts, unions, banks, agribusiness firms…) to answer several questions that arise in agriculture. What is the offer and demand of risk management instruments? How do farmers perceive risks today? What different strategies do they develop to handle risks (on-farm instruments or market instruments such as insurance or futures markets)? How do farmers manage risks ex ante (diversification, marketing and production contracts, insurance…) and ex post (adaptation strategies following the occurrence of an event)? How can farms become more robust and resilient to overcome extreme events? What should the role of agricultural policy as regards agricultural risk management be? What do we make of the past agricultural policies in various countries of the globe?
This symposium will allow an update on the state-of-the-art in risk management in agriculture, with the feedback and experience of agricultural professionals and research results from international academics of the social sciences. The goal of this conference is to contribute to a joint reflection on the challenges farmers are facing today in terms of risks and how they cope. This symposium aims at providing guidance to farmers and policy-makers for a more viable and resilient agriculture.
The conference will be in English and French languages (simultaneous interpretation service will be available for the plenary sessions).
SCIENTIFIC TOPICS
All conference proposals on risks in agriculture are welcome. Contributors are encouraged to develop proposals on sensitive issues and emerging challenges on risks in agriculture in developed or developing countries. Proposals may focus on the following themes (but are not limited to this list):
·       Risk management instruments and actors (agricultural cooperatives, insurance companies, contracts, futures…)
·       Risk and diversification strategies (wood sector, agricultural methanization, biofuels, agrotourism, short supply chains…)
·       Risk, public policy and regulatory development (CAP, CETA, TAFTA…)
·       Risk and uncertainty linked to the complexity of the farming sector
·       Farmers’ risk perceptions, attitudes and aversion
·       Organization of agro-food sectors and price and quality risks for farmers
·       Agricultural crisis/es and learning process
·       New technologies, opportunities and risks
·       Quality and food safety in food chains
·       Liberalization of agricultural markets and price volatility
·       Mitigation and adaptation strategies to climate change in developing and developed countries
·       Agriculture, risks and natural resource management (water, soils…)
·       Occupational risks in agriculture
·       Adaptation to risk and resilience in agriculture
·       Risks and urban agriculture
·       Complementarity between agricultural systems and risk management

CALENDAR
Communications and proposals for workshops
Deadline
Proposals for workshops
1-2 pages, including theme, the name of the Coordinator, the summary of the workshop (300 words maximum) and the list of contributors and their respective contributions
1er July 2017
The Scientific Committee's response: 1St August 2017
Proposals for communications
2-3 pages, including about 1000 words + 10 bibliographic references (in French or in English)
1St September 2017
The Scientific Committee's response: October 15, 2017
Communications (20 pages maximum) and workshops in their final format
January 15, 2018
Symposium
February 22-23, 2018

ORGANIZATION
Format of contributions: no specific format is required. Papers must be based on a theoretical or epistemological, conceptual (with or without mathematical modeling) or empirical approach (case studies, field studies, econometrics, computational methods). Papers based on case studies, on a state of empirical knowledge or a literature review are also welcome. Contributions may be written by researchers (Scientific contributions) or professionals (Studies).
* Studies focus on an empirical analysis (case studies, empirical surveys, sharing of experience) on risks in agriculture. They will be evaluated on the quality of the collected data/material, the originality, implications, coherence, and ability to have a critical eye on the results.
* Scientific contributions focus on a theoretical, conceptual and/or empirical approach based on scientific references regarding risks in agriculture. They shall be appraised according to the originality of the method and analysis, quality of results, theoretical and/or empirical input compared to existing literature.
Apart from individual papers, we also encourage:
Ø  Workshops: a coordinator proposes a workshop theme whose program and animation will be under his/her responsibility. The workshop proposal must mention the theme, name of coordinator, a summary of the workshop (500 words maximum) and a list of speakers, their laboratory/university/school/institution, and the title of their respective contributions. Each workshop lasts 2 hours maximum.
Publication: the best contributions will be selected for publication (peer-reviewed journals) that will be further specified.
Participants: the conference is open to all scholars, professionals, PhD students, and students interested in the theme of the symposium on registration.

REGISTRATION
The registration for the Conference will be recorded after payment. Fees cover coffee breaks and lunch. Gala fees (evening of the 22nd of February) represent 50 euros extra.

Ø  'Early bird' registration until December 10, 2017: 120 euros (students) and 240 euros (researchers and professionals)
Ø  Students (after December 10, 2017) registration fee: 150 euros
Ø  Researchers and professionals (after December 10, 2017) registration fee: 300 euros

ORGANIZING COMMITTEE:  Sylvie Lupton (INTERACT, UniLaSalle), Nalini Rakotonandraina (INTERACT, UniLaSalle), Loïc Sauvée (INTERACT, UniLaSalle), Hanitra Randrianasolo (University of Paris-Sud, UniLaSalle), Michel Dubois (INTERACT, UniLaSalle), François Delaisse (Groupama Paris Val de Loire), Estelle Escamilla (Groupama Paris Val de Loire), Thierry Dechêne (Groupama Paris Val de Loire)
SCIENTIFIC COMMITTEE: Zohra Bouamra-Mechemache (Toulouse School of Economics, INRA), Ben  Bradshaw (University of Guelph), Jean Cordier (AgroCampus Ouest), Toni Darbas (CSIRO), Yann De Mey (ILVO, Wageningen University), Michel Dubois (INTERACT, UniLaSalle), Muriel Figuié (CIRAD, UMR MOISA, Montpellier), Robert Finger (ETH Zürich), Alberto Garrido (Universidad Politécnica de Madrid), Françoise Gérard (CIRAD, UPR GREEN, Nogent-sur-Marne), John Brian Hardaker (University of New England), Raymond Jussaume (Michigan State University), Richard Just (University of Maryland) , Sylvie Lupton (INTERACT, UniLaSalle), Bill Malcolm (University of Melbourne), Nadine Marshall (CSIRO), Miranda Meuwissen (Wageningen University), Hanitra Randrianasolo (University of Paris-Sud, UniLaSalle), Daniel Rodriguez (University of Queensland), Carla Roncoli (Emory University), Pascal Salembier (Tech-CICO, Université de Technologie de Troyes), Loïc Sauvée (INTERACT, UniLaSalle), Nicola Shadbolt (Massey University), Ganesh Shivakoti (Arizona State University, AIT Bangkok), Vincent Smith (Montana State University), Inès Sneessens (ICEDD), Joshua Woodard (Cornell University), Bryan Wynne (Lancaster University), Milad Zarin-Nejadan (University of Neuchâtel)


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CONTACT: for questions about this conference, please contact Sylvie Lupton, sylvie.lupton@unilasalle.fr

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