mardi 22 octobre 2019

Ouvrage: Faire face aux risques en agriculture


Heureux d'avoir contribué au livre Faire face aux risques en agriculture. 

Dans le chapitre intitulé "Il faut savoir quitter la table de jeu, au bon moment!", je m'intéresse à la stratégie des entreprises agroalimentaires confrontées à une demande déclinante, plus particulièrement aux zones d'incertitude auxquelles ces entreprises doivent faire face. En effet, dans certains industries la stratégie de sortie est limpide, alors que dans d'autres situations elle est particulièrement délicate en raison d'une forte incertitude. L'incertitude est un risque qui n'est pas mesurable.

Je vous invite à parcourir la table des matières et prendre connaissance des chapitres écrits par mes collègues.


Ce livre est disponible chez Amazon.com (format broché ou kindle) ou chez l'éditeur L'Harmatan (format broché, pdf ou epub).


Court Résumé du chapitre:

"Il faut savoir quitter la table de jeu, au bon moment!" 

En suivant la perspective développée par E. Morin sur la relation entre l'incertitude et la stratégie (« Alors que l'ignorance de l'incertitude conduit à l'erreur, la certitude de l'incertitude conduit... à la stratégie » - Morin, 1986), je m'attache à mieux identifier les causes et les zones d'incertitudes associées à la sortie d'une entreprise dans une industrie déclinante. Pour cela j'utilise comme colonne vertébrale, le modèle développé par Ghemawat et Nalebuff (1985) dans l'industrie du raffinage du minerais d'aluminium que j'applique, après des adaptations substantielles des structures de coûts des établissements, au secteur de la viande bovine. La zone d'incertitude en phase terminale est délimitée par l'existence d'un équilibre unique (sous-jeux) vs l'existence de deux équilibres de Nash. Nous aboutissons à la première conclusion que la similitude de la taille des établissements est la principale source d'incertitude. En général, les établissements les moins efficients (habituellement les établissements de petite taille) sont les derniers à sortir s'ils sont confrontés à des établissements de grande taille. Le système initial est ensuite élargi pour prendre en considération :

  1. La phase de désinvestissement au cours de laquelle les entreprises ferment certains de leurs établissements pour s'ajuster à une demande déclinante. Cette phase précède la phase terminale. La recherche d'efficience, en éliminant les établissements les moins productifs, produit un affrontement incertain dans la phase terminale. 
  2. Les relations verticales que les entreprises entretiennent avec leurs fournisseurs et avec leurs clients. Le maillon le plus faible d'une chaine limite la force de l'ensemble de la chaine. La fermeture d'un établissement de taille importante dans un maillon de la chaine de valeur produit des effets sur les entreprises des autres maillons. Plus particulièrement, elle force les entreprises dont la taille est la plus grande à quitter la table du jeu. Cette observation débouche sur des possibles stratégies d'alliance entre clients et fournisseurs. 

Cette modélisation suggère que les entreprises qui souhaitent gérer de manière idéale leur sortie doivent former des alliances verticales et s'attacher à gérer un dilemme lors de la phase de désinvestissement, entre éliminer leurs établissements les plus efficients pour se placer en position de sortir plus tardivement ou de tirer des bénéfices immédiats en éliminant leurs établissements les moins efficients. Cette décision est, elle-même, affectée par des jeux complexes d'interactions horizontales et verticales.

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