jeudi 20 octobre 2011

L'effet dose remis en question par une recherche de l'INRA

L'Institut Nationale de la Recherche Agronomique (INRA) a publié hier les résultats de travaux de leur unité de recherche mixte "toxicologie alimentaire" de Toulouse. L'étude réalisée sur des souris adultes recherchait une meilleure compréhension des répercussions sur le foie d'une exposition prolongée à de faibles doses de Bisphénol A, c'est à dire jusqu'à 10 fois inférieure à la dose journalière admissible.

L'INRA nous apprend que le Bisphénol A est considéré comme un perturbateur endocrinien, car il est capable de miner en partie l'action des oestrogènes, les hormones sexuelles féminines. Des études récentes montrent qu'il est également capable de stimuler la production d'insuline par le pancréas et de favoriser le développement de tissu adipeux. Il serait donc non seulement un perturbateur endocrinien, mais également un perturbateur du métabolisme énergétique.

Les chercheurs ont découvert que, contrairement au dogme de l'effet dose, les effets des expositions à de faibles doses sont supérieurs à ceux obtenus avec des doses plus importantes.

Ces travaux établissent que la mesure des effets métaboliques de ces perturbateurs endocriniens, à faible dose, constitue un complément opportun aux procédures d’évaluation et de surveillance de ces produits, pour évaluer plus complètement les risques associés aux expositions de l’Homme et des animaux.

Le Bisphénol A est considéré comme un contaminant alimentaire. L'INRA nous apprend que le Bisphénol A (BPA) est un composant largement utilisé dans la fabrication industrielle des récipients en plastique de type polycarbonate, tels certains biberons. On le retrouve également dans les résines des revêtements intérieurs de boîtes de conserve pour aliments ou canettes de boissons. Or le BPA peut migrer de ces plastiques et résines vers l’aliment contenu, spontanément à très faibles doses et surtout si ce dernier est chaud. On le retrouve dans les urines, le sang et le liquide amniotique d’une grande majorité de la population européenne. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) –aujourd’hui Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES)- ont à ce propos défini une dose journalière acceptable (« DJA ») de 0,05 milligramme/kg de poids corporel. Il pénétrerait également l'organisme par la peau. Le Bisphénol A est présent dans les tickets de caisse et les reçus des cartes de crédit.

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