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mardi 9 septembre 2025

Insectes ravageurs: un changement de paradigme de la protection des plantes ? Vrai ou faux ? à Creuser !

Je ne suis pas agronome ou agriculteur. Ma capacité d'appréciation est donc limitée lorsqu'il s'agit de porter un jugement sur des faits scientifiques ou énoncés comme tels. Dans mon esprit, et jusqu'à présent, les insectes s'attaquent à une culture, quelle que soit la santé des plantes. Disons que j'imaginais que les insectes avaient même tendance à se repaître sur des plantes plutôt appétissantes et donc en bonne santé, gorgées de nutriments. Certes, en arboriculture, l'effet des ravageurs sera d'autant plus important sur l'arbre que celui-ci présente des fragilités. Mais, il s'agit de l'effet. L'attaque nécessitait donc d'appliquer des traitements pour protéger les plantes des insectes ravageurs. Plusieurs stratégies sont mises à la disposition des agriculteurs pour protéger leurs cultures des insectes ravageurs comme les insecticides, les prédateurs des ravageurs ou équivalents (lutte biologique) ou bien encore des substances produisant une confusion sexuelle. Dans le domaine de la lutte contre les moustiques, susceptibles de transmettre à l'homme des maladies graves, d'autres méthodes sont employées. 


Dans mon esprit, tout cela faisait sens. Mais je suis tombé, par hasard, sur une histoire différente qui me semble constituer, pour partie, un changement de paradigme. Les laboratoires Dykstra (le Dr Thomas Dykstra est entomologiste de formation avec un doctorat de l'université de Floride) mettent en avant, ce que faute d'autres supports scientifiques je qualifie d'hypothèse, l'idée selon laquelle seules les plantes en mauvaise santé sont attaquées par des insectes ravageurs. Comment peut-on savoir si une plante est en bonne santé? Une analyse de la sève ou bien une mesure du Brix des feuilles permet d'apprécier la santé d'une plante, au moins partiellement. Un réfractomètre d'une trentaine d'euros permet de mesurer le Brix des feuilles qui est, en grande partie, de l'appréciation de la teneur en sucre dans les feuilles. Le sucre est produit par la photosynthèse. La teneur en sucre permet donc d'apprécier le fonctionnement de la photosynthèse d’une plante. Un Brix est équivalent à 1 g de sucre pour 100 g de solution.


Revenons aux insectes. Le Dr Thomas Dykstra observe que les plantes dont le Brix est supérieur à 12 ne sont pas les cibles des ravageurs. Selon les familles d'insectes, les attaques vont dépendre du niveau du Brix. Les insectes de la famille des sauterelles et des criquets s'attaquent aux plantes dont le Brix se situe entre 10 et 12. Les coléoptères et les lépidoptères ne s'attaquent pas aux plantes avec des valeurs supérieures à 9 ou à 11 (selon les familles d'insectes). Les cicadelles, les thrips et les autres insectes suceurs perdent un intérêt pour les plantes dont les valeurs sont au-dessus 7-9. Et pour les pucerons et ceux de la famille des Coccidés, ils opèrent pour des valeurs encore plus faibles.  Le Dr Tom Dykstra indique que les insectes sont un très bon indicateur du niveau du Brix et réciproquement.


Et alors? Il faut bien traiter! Et bien, peut-être pas! Pour protéger les plantes des insectes ravageurs, il serait suffisant de faire passer le taux de sucre au-dessus de 12 Brix. Et pour cela, il est nécessaire de se demander pourquoi il est parfois inférieur à 12. Pour le Dr Tom Dykstra, la cause principale est une forme de déficience des sols en certains minéraux. En supplémentant les sols avec différentes solutions, et par triangulation, il serait possible de déterminer lesquels des minéraux sont déficitaires. Une analyse de la sève pourrait guider les pas de ceux qui chercheraient à identifier les minéraux déficients dans le sol. 


Les travaux du Dr Tom Dykstra laissent penser qu'il serait envisageable d'envisager de substituer les insecticides par une supplémentation sélective des sols. L'hypothèse du Dr Tom Dykstra n'est pas invraisemblable. De nombreux travaux montrent que les plantes développent des systèmes de défense efficaces pour parer aux attaques des insectes. Certaines protéines semblent jouer un rôle dans les mécanismes de défense. Les déficiences minérales, des sols et par effet ricochet celles des plantes, pourraient affecter la production de ces protéines, mais également la photosynthèse et donc le taux de Brix. La faiblesse en sucre de la plante n'est donc probablement la raison pour laquelle les insectes s'attaquent aux plantes, mais un des signes du dysfonctionnement d'un ou de plusieurs cycles physiologiques des plantes, celui de la production de sucres, de protéines ou bien encore d’autres types de molécules. Certaines de ces molécules semblent jouer un rôle dans la protection des plantes contre les insectes. Elles peuvent être toxiques pour les insectes ou être simplement repoussantes. La recherche sur la biochimie de la production de ces molécules dans les plantes est encore limitée. Si l’on procède par analogie et si l’on considère donc la production par les plantes de molécules agissant sur la santé humaine, comme le lycopène des tomates, l’hypothèse d’une relation entre la santé des plantes et le taux de molécules insecticides ou repoussantes pour les insectes n’est plus totalement farfelue.


Est-il moins coûteux de supplémenter un sol que d'appliquer des insecticides? À creuser! 


Pour en savoir plus:



Lire aussi: 
Plant Insecticidal Toxins in Ecological Networks
Sébastien Ibanez 1, Christiane Gallet 2, Laurence Després 3,*




samedi 4 mars 2017

Une barrière photonique pour lutter contre les insectes ravageurs

Habituellement dans les champs ou les vergers, la chimie est utilisée pour lutter contre les insectes ravageurs. Il est possible que les produits chimiques de traitement des cultures soient bientôt définitivement remisés au bénéfice d'une technologie alliant la reconnaissance par traitement d'image digitale d'un insecte couplé avec un faisceau laser destructeur. Encore de la science-fiction ! 

En fait non ! Les premiers tests du système de destruction par faisceau laser d'Intellectual Ventures seront bientôt effectués en Floride. Il s'agit d'éviter la contamination d'une parcelle par psylle asiatique des agrumes (Diaphorina citri). Cet insecte suce la sève des arbres et détruit des cultures. En Floride, la bataille contre ce ravageur, livrée jusqu'à présent avec des produits chimiques couplés à la destruction des arbres infectés, est restée sans succès.  La psylle asiatique fait des incursions de plus en plus fréquentes dans les vergers californiens. À terme, c'est la production d'agrumes des USA qui est menacée, mais aussi probablement la production mondiale. 

La barrière photonique d'Intellectual Ventures est donc la bienvenue dans les vergers américains. Ce système a été initialement conçu pour détruire les moustiques et réduire la prévalence de la malaria ou de Zika. Mais, il est inspiré par les projets antimissiles de la défense. Les inventeurs pensent pouvoir établir une barrière de 100 mètres.      
    
Le système fonctionne en trois phases:

1. Le capteur distingue les Psylles des autres insectes en mesurant les caractéristiques discriminantes de la cible, comme la taille ou la fréquence de battement des ailes). Une psylle asiatique mesure 4 mm de long.

2. Le système de sécurité confirme qu'il n'y a pas d'autres insectes qui pourraient être touchés par le laser.

3. Le Laser tire une dose léthale qui handicape ou détruit la psylle.

Les trois étapes nécessitent 100 ms.

Les premières étapes de la validation du processus, réalisées au laboratoire, ont démontré la valeur opérationnelle de ce processus.




Dans le domaine agroalimentaire, les entreprises comme Coca et Pepsi, deux entreprises qui commercialisent des jus d'orange, ont montré une intérêt pour cette innovation.  

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