Innovations technologiques, nouvelles tendances, etc. de la fourche à la fourchette ...des idées à cultiver!
Olivier Fourcadet
Professeur à l'ESSEC Business School
mercredi 10 février 2016
samedi 6 février 2016
un cocktail dangereux : Zika, le moustique tigre, la perte de la biodiversité et le changement climatique
Aujourd'hui, c'est l'article du Dr John Ross (Harvard Medical School) qui a attiré mon attention. John Ross constate que depuis quelques années de nouvelles épidémies se propagent dans le monde. La dernière en date est celle du virus Zika qui partant de l'Amérique du Sud s'est propagée vers le Nord. Elle est transmise par le moustique tigre (Aedes albopictus) et depuis quelques jours les épidémiologistes du Texas suspectent également une transmission par les voies sexuelles. Avant cette épidémie, le monde a été (et il est toujours) confronté à la dengue et au Chikungunya. Le vecteur : toujours le fameux moustique Aedes.
Avec l'accroissement du commerce international -- les containers peuvent abriter le moustique -- et du tourisme -- des personnes contaminées peuvent servir de réservoir -- le phénomène ne fait que s'amplifier. Cependant, commerce et tourisme n'expliquent pas la totalité du phénomène. Pour le Dr John Ross, il faut compléter le tableau en y incluant les effets de la perte de la biodiversité dans les territoires d'où ces maladies virales sont natives. Lorsque la biodiversité s'effondre, les insectes piquent une moins grande diversité de réservoirs naturels (oiseaux, rongeurs, etc.). Une grande diversité augmente les chances de tomber sur des animaux résistants aux virus. Le cycle de transmission serait cassé plus.
Les épidémiologistes risquent fort de ne pas être en accord avec les explications du Dr Ross. Cependant, l'hypothèse de l'effet de la réduction de la biodiversité sur la taille du réservoir a maintenant le mérite d'être exposée. Richar Osfeld qui travaille sur la transmission de la maladie de Lyme pense que la diminution de la population des certaines espèces résistantes à la maladie de Lyme comme l'opossum et l'accroissement de la population d'autres espèces non résistantes serait un facteur aggravant. Autre élément déterminant : le changement climatique. Le changement climatique déplace les géographies propices à l'épanouissement des populations moustiques vers le Nord. Ces trois ingrédients seraient à l'origine de la globalisation des infections virales que l'on observe depuis quelques décennies maintenant.
mercredi 3 février 2016
S'inspirer de la Mer avec Idriss Aberkane
Venez assister à la conférence
"Quand la mer nous inspire : le nouvel horizon du biomimétisme"
et échangez avec le Dr Idriss J. ABERKANE
Le mercredi 10 février, 19h30
à la Maison des Océans
195 rue Saint Jacques - 75005 Paris
Retrouvez le programme complet des conférence à venir ici
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La ferme des 36 000 vaches
Le numéro daté du premier février du magasine Américain Fortune consacre 6 pages (soit 10% de l'espace) à une ferme laitière: Fair Oaks Farms. Cette ferme, localisée au nord-ouest de l'Indiana, à une centaine de kilomètres au sud de Chicago, héberge 36 000 vaches laitières. Elle appartient à une dizaine de familles d'éleveurs qui se sont associés pour mettre en commun leurs moyens et peser sur le prix du lait, lequel est habituellement déterminé par les puissants clients de l'agroalimentaire ou de la distribution.
Cette ferme est, d'après Wayne Pacelle le président et directeur de l'Humane Society of the United States, un modèle de bien-être animal. Mais, le coeur de l'article de Fortune porte sur le traitement des déjections, lesquelles affectent grandement l'empreinte écologique de la ferme. Les déjections des vaches sont collectées trois fois par jour et elles sont placées dans des digesteurs. Au cours des semaines suivantes, les déjections sont transformées par des bactéries en méthane. Une partie du gaz est brulé pour produire l'électricité et la chaleur. Cette énergie sert à comprimer le gaz pour assurer le fonctionnement des camions de livraison. Le gaz naturel comprimé a été utilisé en France lors de la Seconde Guerre mondiale et après dans le sud-ouest de la France à proximité du gisement de Lacq.
Les résidus de la digestion, sous une forme solide ou liquide, sont utilisés pour fertiliser les champs de la ferme. Après 30 ans de développement, et plusieurs dizaines d'innovations, le cycle est bouclé.
Bien-être animal -- le directeur de la ferme est un vétérinaire de formation -- productivité, empreinte écologique, prix équitable, etc. tous ces paramètres sont au vert. Quoi que l'on pense, avec la taille viennent des moyens. Et les moyens offrent des possibilités d'améliorations, elles-mêmes génératrices de valeurs. Un cercle vertueux !
En période de crise de l'élevage en France, on imagine combien une nouvelle forme d'organisation horizontale de la production, c'est à dire entre les exploitations, pourrait contribuer à faire bouger les lignes.
Je vous invite à lire mon billet sur le site de Saf Agr'idées.
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