vendredi 27 juin 2014

Changement climatique - quels effets sur la production de blé ?

Le centre de recherche agricole et alimentaire Finlandais MTT a estimé les probables effets du changement climatique sur la production du blé en Europe. Dans l'imaginaire populaire, le changement climatique consiste en une légère augmentation de la température moyenne ou bien encore dans une élévation de l'eau des océans.  Mais le changement climatique consiste surtout en un accroissement des évènements extrêmes (lire mon billet sur le sujet), en fréquence, mais également en intensité.  Un évènement extrême est, par exemple, une période de sécheresse. Les agriculteurs européens ont déjà été confrontés à des périodes de sécheresse. La France a connu en 1976 une longue et intense période de sécheresse. L'été 2011 a été également particulièrement chaud. Mais, depuis quelques années la fréquence de ces sécheresses augmente. C'est aussi le cas pour les périodes de pluies abondantes, de gels ou de frimas, de grands froids, etc. 

Les chercheurs de MTT ont effectué, en prenant en considération ces prévisions, des simulations sur la production de blé en Europe. Leurs résultats, quoique partiels, sont particulièrement alarmants pour la sécurité alimentaire mondiale. La production européenne représente un tiers de la production mondiale de blé. MTT suggère que l'Europe engage des ressources dans une recherche innovante sur de nouvelles semences plus adaptées aux conditions climatiques futures. 

Cependant, produire de nouvelles semences nécessite plusieurs années. En attendant ces nouvelles et prometteuses variétés, il convient de se prémunir contre les effets du changement climatique. J'ai effectué moi-même quelques travaux sur le sujet. Je propose une approche fondée sur la répartition des risques par une utilisation intelligente sur de vastes territoires des variétés existantes. Il s'agit de gérer comme pour un portefeuille financier le risque climatique. La gestion optimale d'un portefeuille financier consiste à assembler dans un portefeuille différents produits financiers de telle sorte à obtenir une rémunération la plus grande possible pour un niveau de risque donné. Cette approche peut être utilisée en agriculture. Elle consiste à combiner de manière optimale, à partir d'un ensemble de variétés disponibles, les décisions de planter sur une région agricole ou entre plusieurs régions (voir le billet et l'article de recherche sur ce sujet).  
     

jeudi 19 juin 2014

PsychoFood 12 : Les couverts affectent-ils notre perception du goût d'un aliment ?

Une manière d'explorer l'alimentation, de la fourche à la fourchette, consiste aussi à s'interroger sur la relation psychologique que nous entretenons tous avec notre alimentation et son environnement. J'ai l'intuition qu'il y a sur ce sujet de belles découvertes à partager.  Les couverts affectent-ils notre perception du goût d'un aliment ? C'est à cette question que Vanessa Harrar et Charles Spence ont cherché des réponses. L'enjeu de cette étude est de pouvoir éventuellement affecter le comportement du mangeur, plus particulièrement celui des personnes en surpoids, en utilisant un type de couverts plutôt qu'un autre. 

On sait depuis plusieurs années qu'il existe un effet de la taille de l'assiette sur la consommation alimentaire. Une petite assiette bien remplie assure une consommation à la fois moindre et procure une satisfaction plus grande qu'une grande assiette dotée d'une portion d'aliment plus grande, mais qui semble moins remplie. La perception visuelle affecte donc notre sentiment de satiété et de satisfaction. Un grand nombre d'études montre que la présentation des plats affecte notre perception de la qualité ou du goût.

L'étude de Harrar et Spencer porte sur les effets des couverts sur la perception des convives. Deux théories entrent souvent en concurrence pour expliquer les effets. La première est la médiation par les émotions. Si une couleur induit une émotion positive ou négative et si celle-ci est présentée à côté d'un aliment par exemple par les couverts alors l'émotion peut être transférée à l'aliment (hypothèse du transfert des émotions). La seconde est fondée sur la familiarité d'une association entre une couleur et une perception organoleptique. Les fraises rouges sont habituellement plus sucrées que des fraises moins rouges. Si une personne a l'habitude de manger des produits salés dans des assiettes rouges, il est probable que sa perception du côté salé d'un aliment sera altérée s'il est présenté dans une assiette rouge (Hypothèse de la familiarité).

Les couverts restent largement un territoire inexploré. Dans une première expérience, les auteurs ont utilisé trois types de cuillères en plastique (café, soupe et une dont le design laisse penser qu'elle n'est pas en plastique). Une des deux cuillères à café (et à soupe) en plastique a été lestée. Le poids de la première est de 2.35 GR et celui de l'autre est 6.57 GR. Le même yogourt a été proposé avec l'une ou l'autre des cuillères. L'appréciation des convives a été appréciée sur plusieurs paramètres, comme la densité, la valeur pécuniaire, le caractère sucré ou le degré d'appréciation. 

Le poids des cuillères a altéré de manière substantielle la perception des convives sur différents paramètres. Il semble que le poids des cuillères œuvre par contraste. Les cuillères les plus légères donnent l'impression que les yogourts sont plus denses et plus riches. Ce résultat est plutôt en accord avec l'hypothèse de la familiarité. Un produit dense et riche, comme une crème, devrait naturellement donner l'impression que les couverts sont moins lourds que l'aliment est plus léger, comme une mousse (effet de contraste / Familiarité ). 


Les billets de la série PyschoFood mettent en relation l'alimentation et la psychologie.

lundi 16 juin 2014

Xavier, Philippe & Jean-Philippe écrivent à Manuel !

Xavier Beulin (président de la FNSEA), Philippe Mangin (président de Coop de France) et Jean-Philippe Girard (Président de l'ANIA) ont, la semaine dernière, interpellé le Premier de nos ministres, Manuel Vals, dans une lettre qui dénonce la guerre des prix, la réduction des marges, la destruction des emplois, etc. 

Exclusivité de LSA. Retrouvez leur interview sur le site de LSA en suivant les liens ci-dessous.

Malheureusement, ces lettres confirment mes observations et prévisions : Lire mon billet du 7 septembre 2012, intitulé Attention, filières Agroalimentaires en Danger ?

dimanche 15 juin 2014

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