REDD est l'acronyme de Reduction of Emission from Deforestation and forest Degradation. C'est aussi le nom d'un
programme des Nations Unies dont l'objectif est de lutter contre le changement
climatique en limitant la déforestation qui est une des premières sources de
production de gaz à effets de serre. Les scientifiques pensent que la
déforestation produit 20 % des émissions de GES, soit plus que les émissions
imputables aux transports. Voir le graphique Emissions des GES en France par
secteur en France. Le lecteur notera que les sources d'émission de GES sont
différentes d'un pays à l'autre. La production d'énergie occupe souvent la
première place. Une grande partie de l'énergie produite en France est d'origine
nucléaire.
Lors du déboisement, les bois qui se décomposent ou sont
brûlés dégagent du dioxyde de carbone. Par ailleurs, de grandes quantités de
carbone sont stockées dans les sols de certaines forêts (forêts sur tourbières).
Ce carbone s'échappe alors du sol lorsque l'on coupe les arbres. Finalement, les
arbres capturent et stockent le CO2. On estime qu'ils capturent 5 milliards des
32 milliards de tonnes de CO2 émises par les activités humaines.
La raison principale de la déforestation est
l'utilisation de l'espace forestier à d'autres fins, lesquelles sont
rémunératrices. Alors que la valeur des forêts sur pied est capitale pour la
lutte contre le réchauffement climatique, la valeur marchande de leur
conservation est (quasiment) nulle. Autrement dit, les services environnementaux
des forêts sont supérieurs à leur valeur monétaire négociable. L'objectif du
programme REDD est de rendre au moins aussi rentable la conservation que la
déforestation. Plusieurs aspects sont critiques comme la mesure du potentiel
carbone de la forêt, l'attribution d'un prix et la réalisation des transferts
monétaires, le contrôle de la conservation effective.
J'avais, en mai 2007, publié dans un cahier de
Perspectives en Agroalimentaire un article intitulé "Marchandisation des ressources naturelles : Un nouveau mode de valorisation ?" dans lequel je
soutenais l'idée selon laquelle une ressource naturelle a d'autant plus de
chance d'être préservée qu'elle devient une "marchandise". Il y a quelques
jours, on apprenait que les Indiens Surui avaient bénéficié des services de
Google Earth Engine pour contrôler l'espace forestier dont ils sont les
propriétaires au Brésil. Un premier pas vers la marchandisation de la portion de
la forêt dont ils sont propriétaires. Un moyen pour les entreprises de compenser un bilan carbone déficitaire.
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