mardi 29 janvier 2013

PsychoFood 3 - La pêche ça donne la pêche !

Une manière d'explorer l'alimentation, de la fourche à la fourchette, c'est de s'interroger sur la relation entre psychologie et alimentation. J'ai l'intuition qu'il y là de belles découvertes à partager. Ce troisième billet de la série met en relation le régime alimentaire et les émotions.

Manger plus de fruits et légumes peut rendre les jeunes plus calmes, plus heureux et plus énergiques dans leur vie quotidienne. Ce sont les résultats d'une nouvelle étude de l'Université d'Otago, en Nouvelle Zélande. Le Dr Conner Tamlin, chercheur dans le département de psychologie, et le Dr Caroline Horwath et Bonnie White du département de nutrition humaine, ont étudié quotidiennement la relation entre les émotions et de la consommation alimentaire. L'étude est publiée dans le British Journal of Health Psychology.

Un total de 281 jeunes adultes (avec un âge moyen de 20 ans) ont complété un journal alimentaire sur Internet  pendant 21 jours consécutifs. Les participants ont également rempli un questionnaire donnant des détails sur leur âge, leur sexe, leur ethnie, leur poids et leur taille. Ceux avec un trouble de l'alimentation ont été exclus. Tous les soirs les participants indiquaient comment ils se sentaient en utilisant neuf adjectifs positifs ou neuf adjectifs négatifs. Les participants ont été invités à indiquer le nombre de portions consommées de fruits (sauf jus de fruits et fruits secs), les légumes (sauf les jus de fruits), et plusieurs catégories d'aliments malsains comme les biscuits / biscuits, chips et gâteaux / muffins. Les résultats ont montré une forte relation entre l'humeur (positive) et la consommation de fruits et de légumes, mais de relation avec la consommation des autres aliments.

«Les jours où les gens mangeaient plus de fruits et légumes, ils ont déclaré se sentir plus calme, plus heureux et plus énergiques que d'habitude", a déclaré le Dr Conner.

Pour tenter de comprendre s'il existe une mécanisme de cause et affet, le Dr Conner et son équipe effectué des analyses supplémentaires. Elle a constaté que la consommation de fruits et légumes prédit l'amélioration de l'humeur positive le lendemain, ce qui suggère que les aliments sains peuvent améliorer l'humeur. Ces conclusions sont indépendante de l'IMC des individus.

"Après une analyse approfondie, nous avons démontré que les jeunes ont besoin de consommer environ sept à huit portions totales de fruits et légumes par jour afin de remarquer un changement positif significatif. (Une portion de fruits ou de légumes est d'environ une demi-tasse)."  explique le Dr Conner.

Elle ajoute que, bien que cette recherche montre un lien prometteur entre des aliments sains et des ambiances saines, des recherches supplémentaires sont nécessaires et les auteurs recommandent le développement d'essais contrôlés randomisés évaluant l'influence de la forte teneur en fruits et légumes sur l'humeur et le bien-être. 

Pour plus d'informations, sur cette étude contactez:

Dr Conner Tamlin
Département de psychologie de l'Université d'Otago
Tel 03 479 7624
Mob 021 984 332
E-mail tconner@psy.otago.ac.nz

dimanche 27 janvier 2013

Les mots du plaisir gourmand : croustillant

Les billets de la série Les mots du plaisir gourmand ont pour vocation d'aiguiser nos sens en nous remémorant quelques mots qui décrivent les saveurs, les textures, etc. des produits alimentaires.


Le dictionnaire de l'Académie Française nous apprend :


CROUSTILLANT, -ANTE adj. XVIIIe siècle, au sens de « plaisant ». Participe présent de croustiller. Qui croque sous la dent comme une croûte bien cuite. Du pain croustillant. Des beignets croustillants. Fig. et fam. Léger, piquant, un peu licencieux. Une anecdote croustillante. Un récit émaillé de détails croustillants.

CROUSTILLER v. intr. XVIIe siècle. Emprunté du provençal croustilha, « croustiller », dérivé de crousta, « croûte ».


Croustillant aux Framboises
Cependant cet adjectif est devenu un nom de préparation culinaire : les croustillants au chocolat sont des gâteaux ; il existe plusieurs recettes substantiellement différentes de ce gâteau (il s'agit probablement d'une forme réduite de la forme des gâteaux croustillants au chocolat).

Tuile croustillante au fromage et sésame



Si on en croit le nombre des astuces proposées sur internet pour rendre plus croustillante une préparation alimentaire (bacon, frites, pain, chips, fromage, fritures, beignets, etc.), le croustillant est bien apprécié à la condition de ne pas être trop dur. Il doit être léger, éthéré, aérien... sinon on bascule dans le croquant. Et là, c'est une autre affaire! Le croustillant s'apprécie aussi bien en bouche qu'avec l'oreille.  

Les sens de l'adjectif croustillant dépassent aujourd'hui l'univers de la gastronomie...  






jeudi 24 janvier 2013

Nutella....bientôt une victime collatérale ?

Sur le marché anglais, le miel et les pâtes à tartiner se partage un marché d'environ 150 millions de livres sterling. Le miel de Rowse est en première position devant, respectivement, la Marmite d'Unilever et Hartley's de Hain Celestial et Nutella de Ferrero.

L'ASA (Advertising Standards Authority) a indiqué à Rowse que son allégation « Slow Release Energy » était problématique parce qu'elle ne suivait pas les règles édictées par le législateur européen. La publicité incriminée ne peut donc plus être diffusée. Le miel est un aliment riche en fructose, lequel a un Indice Glycémique (IG) plus intéressant que celui du sucre. En fait l'IG du miel semble très variable entre les miels. Il est entre 30 et 80. L'IG est un indicateur de la rapidité avec laquelle les sucres contenus dans un aliment apparaissent dans le sang. La référence est de 100 pour le glucose (le plus rapide). On préférera des aliments dont l'IG est faible. Ils délivrent l'énergie qu'ils contiennent de manière plus lente et donc pour une même quantité d'énergie sur une plus longue période. C'est par exemple pour cette raison que l'on conseille aux coureurs de fond de manger des pâtes. Les nutritionnistes nous disent que les « sucres lents » posent moins de problèmes chez des personnes dont la fonction de régulation des sucres est perturbée (prédiabète).

La critique de l'agence porte essentiellement sur l'absence d'évidence spécifique. Si le miel est riche en fructose et si le législateur européen accepte l'allégation selon laquelle les aliments sucrés riches en fructose ont un indice glycémique faible (« sucre lent »), il reste cependant à s'assurer que le miel de Rowse possède un IG satisfaisant et aussi à en informer le consommateur. 

Shane Starling (de Nutraingredients.com) a recueilli les commentaires d'un des dirigeants de Rowse à l'annonce de la sanction de l'ASA. Celui-ci a indiqué être surpris que l'ASA ne sanctionne pas aussi les publicités de Nutella qui implicitement suggère que ce produit apporte l'énergie nécessaire aux activités des enfants tout au long de la journée. Deux poids, deux mesures ? 

Rien n'est pire qu'une agence régulatrice explicitement accusée d'une forme d'iniquité ! On peut parier qu'elle ne manquera pas à agir pour démontrer en la matière son impartialité. Une affaire qui risque d'affecter, là-bas, mais ici aussi, l'image de Nutella. Que l'ASA retoque la publicité de Nutella et l'on se demandera ce que font les pouvoirs publics français ? Et....          

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