mercredi 29 août 2012

Observatoires des prix de Familles Rurales


Il y a quelques jours, je montrais que dans le cadre du recensement de la flore commune française organisé par les chercheurs du Muséum National d'Histoire Naturelle les petites rivières font les grands fleuves. Le recensement ne pourrait pas se faire sans l'implication de centaines de botanistes amateurs qui quelques jours par an apportaient le précieux concours à cette initiative. L'effet Google !



C'est aussi le cas de l'observatoire des prix de Familles Rurales. Cette association a créé en 2005 son propre observatoire des prix « afin de s'approcher au mieux de la réalité quotidienne des familles du milieu rural ». Ainsi plus de quarante bénévoles issus d'une vingtaine de départements effectuent des relevés de prix de 35 produits de consommation courante dans les commerces pour lesquels ils relèvent les prix de quatre types de produits : marque nationale, marque de distributeur, premier prix, prix hard discount. Familles Rurales est le premier mouvement familial de France avec 3000 associations locales et 180 000 familles.



À ce premier observatoire, Familles Rurales a ajouté en période estivale (juillet et août) un observatoire des prix des fruits et des légumes. Il fonctionne de la même manière que le premier, mais il prend en considération les prix de sept fruits et de huit légumes. Cet été, 76 personnes ont participé à la collecte des prix des fruits et des légumes dans 37 départements.



Les résultats sont publiés en exclusivité dans le journal La Croix d'aujourd'hui. Mais Familles rurales donne quelques indications sur son site internet. Elles sont reprises ci-dessous.


Les relevés "mettent en évidence :


  • Après une baisse des prix des fruits et légumes en 2011, cette année ils augmentent: + 3% pour les fruits et + 5 % pour les légumes.
  • Les produits les moins chers du panel sont pour moitié d’origine France et pour l’autre d’origine étrangère.
  • C’est sur les marchés que les produits sont les plus chers, et les hard-discounts les moins chers.
  • Les produits bio sont plus chers que les conventionnels (62% plus chers pour les fruits bio et 75% pour les légumes bio) mais un écart qui se resserre (85 % pour 2011).

  • Comme chaque année, une baisse des prix entre les relevés effectués en juin et juillet : - 2.4%pour les fruits, - 6.6% pour les légumes.
Alors que la consommation de fruits et légumes diminue depuis quelques années en France, Familles Rurales encourage le consommateur à manger des fruits et légumes frais, achetés localement."

A l'évidence on peut, à plusieurs, déplacer des montagnes. Cette initiative, comme Vigie-flore, le démontre. 
  

mardi 28 août 2012

Le retour de la pauvreté en Europe : vers les petits ou les grands conditionnements...

Le buzz médiatique dans l'univers agro-alimentaire ces derniers jours, c'est l'annonce du responsable Europe d'Unilever, Jan Zijdevreld, d'adapter les conditionnements des produits de cette entreprise au retour de la pauvreté en Europe.

Difficile effectivement d'acheter le conditionnement familial, bien qu'il soit souvent le moins cher de tous les formats au poids, d'un produit lorsque l'on a que quelques euros en poche. Rendre accessibles les produits consiste alors à proposer des conditionnements de petite taille et de moindre valeur faciale. Cette démarche est souvent critiquée par certains esprits parce que le prix du produit, en € / kg, est plus important pour un petit conditionnement que pour un grand format. Certes... mais cela reflète essentiellement le fait qu'un conditionnement de petite taille est souvent plus coûteux à produire et/ou à distribuer, même lorsque l'on change le type de packaging.


Dans les groupes internationaux, les petits formats existent souvent déjà. Ils sont commercialisés dans les pays émergents en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique. Dans le cadre des pays émergents où la proportion de la population avec un faible revenu est forte, on parle souvent de démocratisation de la consommation. (Lire l'article sur la démocratisation des produits laitiers frais au Maroc par la Centrale laitière - Danone). Danone et son partenaire ont mis sur le marché au milieu des années 2000 un yaourt de 60 GR à 1 dirham en vente à l'unité. Cette offre a alors ouvert les portes de la consommation des produits laitiers frais à des consommateurs qui n'en avaient pas alors les moyens.

À la stratégie des petits conditionnements que les grandes marques mettent en oeuvre, on peut opposer celle des achats groupés par l'intermédiaire de club de voisins ou d'amis ou même encore au sein des familles. Les produits sont alors reconditionnés par les membres en fonction des demandes individuelles. Ce mécanisme est proche de l'esprit et compatible avec celui-ci des Systèmes d'Échanges Locaux (SEL) et des mécanismes de l'économie solidaire. Les SEL sont le moyen de créer une économie locale en échangeant des biens et des services entre "particuliers." Aux États-Unis, au Japon, et ailleurs, il existe des coopératives qui achètent en gros des produits alimentaires et les vendent à leurs adhérents souvent en vrac. Chacun peut alors se procurer les quantités qu'il souhaite ou que son budget lui autorise.       

    

Consommation alimentaire : des disparités géographiques !

Le journal du Net a établi une carte interactive qui affiche par département les 10 produits alimentaires les plus achetés par rapport à la moyenne nationale. Les données ont été fournies par Nielsen et les chiffres affichés portent sur la moyenne de l'année 2011. Seules les catégories dont les ventes dépassent les 10 millions d'euros par an sont comptabilisées. Lien vers la page pour découvrir les produits les plus achetés dans votre département. 

Cette carte montre combien la France, ce pays aux 258 fromages disait le Général de Gaulle, est toujours une mosaïque de cultures alimentaires. Cette carte reflète probablement aussi un peu les dynamiques démographiques territoriales (achat de produits infantiles), le savoir faire culinaire, etc.   



lundi 27 août 2012

Produire du sucre à l'aide de bactéries ?

En janvier 2012, j'avais publié un billet intitulé de la viande synthétique bientôt dans nos assiettes en précisant qu'il faudra attendre au moins 10 ans pour voir le produit arriver effectivement dans nos assiettes. En ce qui concerne le sucre, cela pourrait arriver plus rapidement. Jeffrey Way et d'autres chercheurs du Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering de l'Université d'Harvard ont développé une cyanobactérie qui produit du sucre et de l'acide lactique par photosynthèse. Cette nouvelle méthode permettrait de réduire les coûts de production du sucre. Aujourd'hui, on produit du sucre principalement à partir de la canne à sucre, de la betterave et d'autres sources agricoles.

Le dispositif industriel utilisant la cyanobactérie mise au point par les chercheurs du Wyss Institute pourrait être mis en place à proximité des centres de consommation et des sources de CO2. La photosynthèse nécessite, entre autres, du CO2, de l'eau et de l'énergie solaire. La maîtrise de la photosynthèse semble intéresser de nombreuses équipes de recherche. En effet celle-ci est une voie qui permet d'accéder à l'énergie solaire, laquelle est particulièrement abondante et gratuite. Rappelons que l'éthanol peut être obtenu par fermentation et que la réaction produit du CO2. Les cyanobactéries ouvrent probablement également une voie intéressante à la production de biocarburants.

L'acide lactique est une molécule dont l'usage est courant en chimie industrielle. Il peut en particulier être utilisé pour produire des polymères ou pour diverses applications dans le domaine alimentaire, l'industrie cosmétique, etc.

Ce processus est-il un nouveau challenge pour les filières agricoles traditionnelles ? La route vers l'industrialisation est encore longue ! Cependant, le découplage de la production avec la terre agricole est un avantage potentiel indéniable, comme la fonction de capture du CO2 produit à proximité du centre de production. Mais cette vision d'une micro-bio-raffinerie sera-t-elle techniquement et économiquement efficiente ?

Rappelons qu'en février 2010, des chercheurs du CNRS (Victoria Flexer et Nicolas Mano) avait mis  au point une biopile insérée dans un cactus. L'objectif : mesurer la photosynthèse! Cependant, cet outil de mesure produisait, à l'aide du cactus, de l'énergie électrique directement à partir de l'énergie solaire.
     Voir une vidéo de Jeffrey Way ci-dessous




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