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mardi 30 janvier 2024

De nouvelles marques alimentaires centrées sur les bénéfices pour les consommateurs et le climat.


 2030. Nous sommes dans le futur. Mais aujourd'hui, le site de la Fondation Ellen MacArthur nous propose une marque alimentaire du futur. La fondation met, ces derniers jours, en avant les produits de Regenerate à la marque Climate Crunch.  Pour les lecteurs français, dénommer une marque "Crise Climatique" peut paraitre surprenant. Mais, en Anglais le mot Crunch possède différent sens. L'adjectif crunchy correspond en français aux adjectifs croustillant ou croquant, ce qui pourrait faire référence aux qualités organoleptiques des produits. Mais finalement, ces produits nous invitent à contribuer, par leur achat et leur consommation, à la lutte contre le changement climatique. D'ailleurs, sur le site de la fondation, on apprend que d'une bouchée à l'autre, les consommateurs contribuent à une forme d'agriculture propice à la lutte contre le changement climatique. Les agriculteurs peuvent, par leur pratique, les champions de la lutte contre le changement climatique. Les consommateurs peuvent leur donner un coup de pouce en achetant leurs produits. 


Il n'est pas surprenant de mettre en avant des produits favorisant une cause. Habituellement, cette approche repose sur un label. C'est par exemple, le cas pour les poissons issus de pêcheries gérées de manière durable avec le label MSC. C'est aussi parfois le cas lors de campagne auxquelles une marque peut s'associer, comme c'est le cas avec l'approche CRM (Cause-Related Marketing). Nous pouvons penser aux campagnes de Volvic avec l'UNICEF. Lors des journées Ruban Rose (journées de sensibilisation à la prévention du cancer du sein), certaines marques affichent le ruban sur leurs produits, par exemple Yoplait. 


Par contre, il est plus rare que la marque soit le support principal de la cause. C'est par exemple le cas d'une marque bien connue des consommateurs et des professionnels de l'agroalimentaire français: qui est le patron?  La marque fictive présentée dans le blog de la Fondation Ellen MacArthur pourrait bien devenir une approche dominante dans le domaine de la production et de la consommation alimentaire.





















lundi 22 décembre 2014

Adaptations au changement climatique : le risque de fausse route ! Les vertus de l'approche systémique.

Une équipe de chercheurs de l'International Institut for Applied System Analysis et d'instituts partenaires, pilotée par David Leclère, s'est interrogée sur les impacts du changement climatique sur la production agricole. Mais, ils ont également intégré les possibles réponses des systèmes agricoles à ces mêmes changements et les effets de ces adaptations.

Ils soulignent, dans un article publié récemment dans Environmental Research Letters, les possibles risques de transformations inadéquates des systèmes agricoles au changement climatique. Elles pourraient réduire les chances d'ajustements ultérieurs supérieurs aux évolutions du climat à moindre coût . Ces risques de "fausse route" pourraient, par ailleurs, retarder les adaptations des systèmes agraires. Ainsi, en ne voulant pas faire des erreurs d'ajustement qui pourraient être erronées (et coûteuses à modifier ultérieurement) on peut aussi décider de ne rien faire dans le court terme. Cette posture est également dangereuse !

Ainsi, la réponse à un accroissement de la sécheresse pourrait être l'irrigation. Cependant, cette réponse peut s'avérer inadaptée si la sécheresse persiste trop longtemps. L'exemple de la Californie et du Texas (voir mon billet sur le sujet) peut effectivement donner à penser que l'équipe de David Leclère a raison de nous suggérer de mieux penser à nos solutions en cultivant une approche en système complexe.


Voir la vidéo de présentation des résultats.

samedi 3 mai 2014

La couleur du temps ! Climat et vins.

Quels sont les effets potentiels du changement climatique sur la composition du raisin? Depuis quelques années, en partant de l'observation du comportement de la vigne aux conditions météorologiques, on spécule sur les effets du climat. Des chercheurs espagnols ont cherché à produire en serre les effets du changement climatique sur la production d'une variété de vigne, le Tempranillo. Ce cépage est particulièrement connu en Espagne et dans les pays d'Amérique du Sud. Il est utilisé pour élaborer les fameux Riojas, des vins rouges que l'on produit dans le nord de l'Espagne. En serre, plusieurs conditions ont été contrôlées (température, taux de CO2, humidité) et les résultats ont été comparés avec ceux des vignes en conditions naturelles.

Les chercheurs ont mis en évidence plusieurs effets. Le degré de maturité (taux de sucre), qui signale habituellement le moment le plus propice à la récolte, a été avancé de 9 jours. À ce moment-là, on observe sur les raisins exposés aux conditions du changement climatique un découplage entre plusieurs paramètres qui font la qualité d'une récolte. Les spécialistes de la vigne considèrent plusieurs degrés de maturité : la teneur en sucre et l'acidité du mout (maturité technologique), la couleur de la peau (maturité polyphénolique),  la teneur aromatique, etc.

Une variété est bien adaptée à un climat si ces différents paramètres coïncident dans le temps. Dans le cas contraire, la qualité du vin peut être affectée. Par exemple, l'acidité du mou affecte la capacité de garde du vin. Les chercheurs ont observé un découplage entre la teneur en sucre, le pH du mout, la coloration. Les implications de ces résultats sont particulièrement importantes pour le travail des viticulteurs, la vinification et le maintien de la qualité et de la typicité des vins. Il faudra faire des choix entre la couleur, la durée de garde, la saveur, etc. Les spécialistes de la génétique de la vigne pourraient avoir un rôle important en proposant de nouvelles variétés plus adaptées aux nouvelles conditions. Une autre option : jouer sur les associations de cépages.

Les travaux de cette équipe complètent (par une méthode expérimentale) les anticipations sur la qualité des vins de Jones et col. ou ceux de Diffenbaugh et col. obtenues à partir des observations de terrain.  

lundi 21 octobre 2013

Conférence : « Comment concilier ambitions climatiques et énergétiques et compétitivité ? »


« Comment concilier ambitions climatiques et énergétiques et compétitivité ? »


Le Club ESSEC Acteurs Institutionnels et ESSEC International ont le plaisir de vous convier à une conférence-débat sur le thème : 

Comment concilier ambitions climatiques et énergétiques
et compétitivité ?


avec des exemples concrets de la zone méditerranéenne

Le jeudi 24 octobre 2013 à 19h
à la Maison des ESSEC
 Avec la participation de :
  • Eric Mamer (E90), Chef de cabinet adjoint au Commissaire Européen de l'Energie
  • Michel Thiolliere, Commissaire à la commission de régulation de l'Energie (CRE), Vice-président du conseil des régulateurs européens de l'énergie, Président de MedReg (association regroupant 21 pays de la Méditerranée dans les domaines de la régulation de l'électricité et du gaz).
Au plaisir de vous accueillir nombreux le 24 octobre à la Maison des ESSEC.
Ricardo Perez-Nuckel (E00)
Responsable Club
ESSEC Acteurs-Institutionnel
Aline Rutily (E99)
Responsable ESSEC Business International
Philippe Pasdelou (E85)
Président 
ESSEC International

vendredi 22 février 2013

Des microbes au service des plantes ....

Dans l'image populaire, les microbes, bactéries, microchampignons ou virus, sont indésirables, à l'exception de quelques variétés sélectionnées par l'homme à son avantage, comme les fameux Bifidus.
Cette image négative risque d'être encore une fois écornée. 


C'est ce que nous apprend Marilyn Roossinck, chercheur à Penn State University et spécialiste de la pathologie des plantes et la microbiologie des plantes. Comme les Bifidus ou les Lactobacillus de nos yogourts, les plantes ont, elles aussi, leurs bactéries amicales et utiles. Marilyn et ses collègues ont découvert des synergies intéressantes entre des microbes et les plantes qui augmentent la résistante de celle-ci aux variations climatiques. Les chercheurs ont inoculé quatre types de virus à différentes plantes (riz, tomate, courge et betterave). Ils ont découvert que l'infection améliore la résistance de ces plantes à la sécheresse et, dans certains cas, au froid.

Ces résultats obtenus au laboratoire confirment des observations réalisées en milieux hostiles. Par exemple, une plante résiste admirablement bien aux conditions extrêmes rencontrées dans le parc de Yellowstone à proximité des geysers. Cette plante est infectée par des champignons. Mais si l'on sépare la plante des champignons, alors les deux ne survivent plus à cette température élevée.     

jeudi 10 janvier 2013

Changement climatique : quelques pistes pour en atténuer les effets sur la production agricole !

L'article du Financial Times du 3 janvier sur l'estimation des coûts associés au changement climatique de Louise Lucas m'a particulièrement interpellé.

D'après la Nationale Farmers' Union, c'est une perte de plus de 1.3 milliard de livres sterling (1,5 milliard d'€) que les évènements extrêmes, imputables au changement climatique, ont causé à l'agriculture anglaise. Ainsi, le rendement du blé a été de 15 % plus faible que celui de la moyenne des cinq dernières années ; celui de la pomme de terre a été égal à 75 % de celui de l'année 2011 et le plus bas depuis 1976. La Grande-Bretagne est devenue un importateur net de blé, un évènement rare depuis de nombreuses années.

Alors que l'on discute les contours d'une nouvelle politique agriculture commune, il me parait judicieux de suggérer à nos représentants de favoriser la mise en oeuvre de dispositifs permettant d'atténuer les effets du changement climatique sur la production agricole. Rappelons que le changement climatique est caractérisé par une évolution lente des moyennes (par exemple une augmentation de la température moyenne), mais surtout par un accroissement de la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes (lire mon billet à ce sujet).




Il existe plusieurs moyens pour atténuer les effets du changement climatique. Alors qu'il est difficile d'envisager de changer le climat dans le court terme, c'est contre ses effets qu'il faut se protéger.

La première démarche consiste à favoriser une agriculture moins sensible au climat. Pour certaines productions, une migration vers une agriculture en environnement totalement (ou partiellement) contrôlé peut être envisagée. Mais ce n'est pas le cas pour les grandes cultures que l'on ne peut mettre sous serre qu'avec un coût exorbitant (sauf à inventer de nouvelles technologies ou bien démultiplier la productivité). Pour celle-ci, l’hétérospécificité des choix culturaux peut offrir une possibilité d'assurance contre des pertes de production importantes.

L'hétérospécificité des choix culturaux est une démarche qui consiste à optimiser les choix des cultures et des variétés compte tenu de la typologie des sols et de l'anticipation que l'on forme sur la distribution des évènements climatiques dans une région. Il n'y a là rien de nouveau. Mais alors que l'optimisation est habituellement réalisée pour obtenir le rendement moyen (que l'on prend seul en considération) le plus élevé pour une exploitation. Lorsque le risque est d'amplitude et de fréquence faibles, on peut faire abstraction de sa variation. Mais lorsque le risque est important en amplitude et en fréquence, on ne peut plus ne pas le prendre en compte. La démarche habituelle est altérée sur deux aspects :
  1. En premier lieu, on prend en compte le rendement moyen ET sa variation imputable au changement climatique. La technique mise en oeuvre ici n'est substantiellement pas différente de l'approche proposée par Harry Markowitz, prix Nobel d'économie en 1990, pour la gestion des portefeuilles financiers composés de produits financiers.
  2. En second lieu, le modèle prend en compte l'intérêt de l'association entre des agriculteurs exposer de manière différente au risque climatique. La nature de la différence d'exposition est ici un critère important pour le succès de la mitigation des risques.
Comme cette technique n'est pas encore déployée, il est difficile d'obtenir des données de terrain. Cependant, le recours à des simulations souligne l'intérêt de l'hétérospécificité des choix culturaux. Pour en savoir plus sur cette technique lire un article sur ce sujet (suivre ce lien).

L'agroforestry, association entre les cultures agricoles et la production de bois, présente également des pistes intéressantes d'atténuation des effets climatiques.

Finalement, on peut toujours suggérer de compenser les pertes imputables aux évènements extrêmes. Cette solution apparaît la plus facile à mettre en oeuvre, mais elle présente quelques problèmes. Il est concevable de mettre en oeuvre une politique s'il y a redistribution entre la production et la consommation. Les politiques agricoles qui favorisent la production permettent aux consommateurs de bénéficier de prix bas. Il s'agit d'un gain pour le consommateur. Il n'apparaît pas injuste de récompenser l'agriculture sous la forme de subvention.

Dans le cas de pertes de production imputables au changement climatique, le prix à la consommation augmente. Le consommateur comme l'agriculteur sont pénalisés. Les gains de l'un ne peuvent compenser le manque à gagner de l'autre, puis les effets sont négatifs sur les uns comme sur les autres.

samedi 26 mai 2012

Événements climatiques extrêmes - le cas du Midwest

Le rapport du Rocky Mountain Climate Organization, une association dont l'objet est la protection de la nature des régions de l'Ouest américain, sur l'évolution climatique dans le Midwest est particulièrement intéressant. Il montre l'évolution en un demi-siècle des événements climatiques extrêmes. Nous avions déjà évoqué ce sujet dans un billet précédent. Ce rapport met dans une perspective historique cette évolution dans une des régions agricoles les plus importantes des USA.

Le rapport focalise notre attention sur les pluies intenses, celles de plus de 1 pouce (soit 2,54 cm) par jour et les états de l'Illinois, de l'Indiana, de l'Iowa, du Michigan, du Minnesota, du Missouri, de l'Ohio et du Wisconsin. Les comparaisons entre périodes de 10 ans sont réalisées à partir des relevés de plus de 200 stations météorologiques de l'U.S. Historical Climatology Network.

Entre 1960 et 2010, les précipitations ont augmenté de 24 %, le nombre de jours avec des précipitations de 10 %, le volume des précipitations par jour de pluie de 12 %. Derrière ces valeurs moyennes se cache cependant une réalité plus problématique :
  • La fréquence des pluies de plus de 3 pouces par jour a augmenté de 104 %.
  • La fréquence des pluies de 2 à 3 pouces par jour a augmenté de 81 %.
  • La fréquence des pluies de 1 à 2 pouces par jour a augmenté de 34 %.
  • La fréquence des pluies de moins de 1 pouce par jour a augmenté de 8 %.
Par ailleurs, le volume des précipitations de chacune des classes a également augmenté dans des proportions similaires à celle des fréquences.

Dans le Wisconsin, un état cher à mon cœur, la fréquence des pluies de plus de 3 pouces par jour a même augmenté de 204 % (243 % en volume). Les conséquences de ces pluies intenses sont nombreuses et importantes aussi bien pour les infrastructures que pour les sols agricoles, et les personnes. Les plus intenses des pluies produisent des inondations qui affectent l'ensemble des activités et des habitants.

Ces effets sont imputables aux activités humaines d'une part parce qu'elles affectent le climat et en second lieu parce que les infrastructures exacerbent les effets de ces pluies. Par exemple, les routes ne sont pas propices à la percolation des eaux de pluie vers les nappes phréatiques. Le rapport propose quelques pistes pour modérer les effets de ces pluies.

Pour la France Météo France dispose d'un site internet spécifique pour les pluies extrêmes avec de nombreuses cartes interactives.


mercredi 18 avril 2012

Changement climatique - La France Agricole touchée

On trouvera sur le site de la France Agricole (le magazine) un carnet sur la sécheresse qui affecte la France en ce moment. Même si la pluie domine presque partout en France en cette semaine de mi-avril 2012. Mais cette semaine est trompeuse. Au 16 avril, 14 départements ont pris des arrêtés de restriction des usages de l'eau.































On trouvera également sur le même site une interview Vidéo de Philippe Pinta, le président de l'Association Générale des Producteurs de Blé et d'autres céréales (AGPB) sur les effets de la période de gel en février 2012 et les attentes des adhérents de l'AGPB.

Pour ceux qui douteraient encore de l'existence du changement climatique, la presse se régulièrement l'écho d'études sur le sujet. Ainsi, dans les échos du 26 mars 2012, Paul Molga évoque les risques d'avalanche de glaciers dans les Alpes. ....



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