mardi 8 octobre 2013

Biocénose - un concept intéressant pour l'agroalimentaire ?

Le terme biocénose a été introduit par le biologiste allemand Karl Auguste Mobius à la fin du 19e siècle pour décrire les associations (animales ou végétales ou les deux) que l'on rencontre dans un milieu particulier (le biotope). Étudier ces associations est particulièrement intéressant parce que cela permet d'éventuellement identifier des interactions entre espèces qui sont (plus ou moins) essentielles à la vitalité des différentes espèces dans le biotope. Une espèce qui ne trouverait pas dans un biotope donné la biocénose appropriée devrait migrer vers un autre biotope ou bien elle serait en situation de péril. [De nos jours et dans le domaine des entreprises, on évoque ce mécanisme sous le vocable de délocalisation!]

Les différentes interactions entre deux espèces que l'on observe dans la nature peuvent être structurées autour de trois types d'effets d'une espèce sur l'autre. Les effets nets de l'espèce 1 sur l'espèce 2 peuvent être négatifs, positifs ou neutres. C'est aussi le cas pour les effets de l'espèce 2 sur l'espèce 1. On mesure l'effet net sur l'évolution de la population d'une espèce lorsque l'autre population est éliminée du biotope. 

  1. Compétition - L'espèce 1 est nuisible à l'espèce 2 et réciproquement. Supprimer l'une des deux espèces bénéficie à l'autre.
  2. Prédation / Parasitisme - L'espèce 1 (le prédateur / parasite) est nuisible à l'espèce 2 (proie ou hôte). Mais l'espèce 2 est bénéfique à l'espèce 1. Supprimer l'espèce 2 est problématique pour l'espèce 1. Supprimer l'espèce 1 est bénéfique pour l'espèce 2.
  3. Amensalisme - L'espèce 1 est nuisible à l'espèce 2, mais l'espèce 2 n'est ni bénéfique ni nuisible à l'espèce 1.
  4. Commensalisme - L'espèce 1 est bénéfique à l'espèce 2, mais l'espèce 2 n'est ni bénéfique ni nuisible à l'espèce 1.
  5. Symbiose / Mutualisme - L'espèce 1 est bénéfique à l'espèce 2 et réciproquement. Dans la symbiose il y a une dépendance entre les deux espèces. L'une ne peut exister sans l'autre et réciproquement. Le mutualisme est une relation facultative. On parle aussi de coopération.
  6. Neutralisme - L'espèce 1 et l'espèce 2 sont neutres l'une envers l'autre. 


Le concept de biocénose pose la question des associations que l'on doit privilégier entre les entreprises, industrielles ou commerciales, sur un territoire (un biotope). Les zones commerciales (ou les centres commerciaux) sont des biocénoses particulièrement intéressantes. Elles abritent une mosaïque de commerces, de restaurants et de services qui attirent et maintiennent le chaland. Le concept de biocénose peut être utilisé pour optimiser les échanges de matières ou de services entre les différentes entreprises d'une petite région (ou d'une ville) et attirer des entreprises complémentaires (pour activer des interactions de type commensalisme, symbiose ou mutualisme). Pour une entreprise, la question consiste essentiellement à s'interroger sur les meilleurs moyens de valoriser ses flux, dont ses "déchets", auprès des autres entreprises du territoire, de tirer parti des flux de ses voisins dans son processus de production et de mutualiser ce qui peut l'être.

Aux États-Unis, dans l'état du Wisconsin, la coopérative Fifth Season progresse dans cette direction en cherchant à former un système alimentaire complet. Il s'agit d'une coopérative avec de multiples parties : elle est composée de producteurs agricoles, groupements de producteurs, de transformateurs, de distributeurs et d'acheteurs de la région. Les membres de la coopérative représentent l'ensemble des acteurs clés du système alimentaire au niveau local. Leur objectif est de construire "un système alimentaire régional robuste dans un environnement sain, une économie forte et des collectivités locales prospères !" Les acheteurs sont par exemple les cantines des écoles de la région. La dynamique de la coopérative consiste à identifier les besoins locaux et à y satisfaire réalisant des conversions de production où en attirant d'autres membres. On peut penser que les producteurs agricoles partagent plus que système de distribution... et que les déjections animales des élevages sont utilisées par les maraîchers et .... les restes des repas des écoles sont réincorporés dans le cycle de production.

Conceptuellement, la rupture est intéressante puisqu'il s'agit d'échapper au concept de filière pour entrer dans celui de réseau local. Le concept de filière est un concept très prégnant dans le domaine agroalimentaire. Il est intellectuellement difficile de s'en échapper. Mais on peut dire sans trop se tromper que si les filières n'apportent plus les avantages attendus à tous leurs membres, il semble logique que d'autres systèmes émergent. Quels sont aujourd'hui les étages des filières qui capturent la valeur ? Est-elle équitablement distribuée ?  Quel est le degré d'efficacité des filières à servir les attentes des clients et des consommateurs ? Quel est le degré d'efficience avec lequel elles fonctionnent ? Quel niveau de sécurité apportent-elles aux consommateurs ? Il n'est pas certain que les filières seront demain la meilleure forme d'organisation du système alimentaire ! Il est très probable que l'on s'oriente vers un système dual, composé de filières et de systèmes locaux. D'un côté, une agriculture pour nourrir les métropoles et pour l'export, de l'autre, une multitude de clusters locaux, plus ou moins perméables, et l'agriculture urbaine venant parsemer les villes.

A méditer !

jeudi 3 octobre 2013

Google dans le business de la Viande ?

Hier le Président de la République française, François Hollande, a, parait-il, été hué par des éleveurs lors du sommet de l'élevage de Clermont-Ferrand.... Certes, le prix des aliments du bétail est maintenant élevé et les négociations avec la distribution sont toujours difficiles... mais ce n'est pas là la plus grande menace qui pèse sur l'élevage français...  

Voici probablement la photo du premier burger synthétique.
Dans des billets précédents, nous évoquions la viande synthétique comme de la pure Science Fiction. La première production expérimentale réalisée par le Pr Mark Post de l'Université de Maastricht a été subventionnée (€ 250 000) par Sergey Brin... qui est, entre autres, le fondateur de Google ! Cette entreprise deviendra-t-elle bientôt le premier producteur mondial de viande... un steak labellisé Google bientôt commercialisé sur Amazon.com

Une vidéo qui permet d'expliquer l'investissement de Sergey. 

mercredi 2 octobre 2013

Réforme de la PAC et évolution des droits à produire - SAF

La SAF et l’AFDR organisent les Rencontres de droit rural sur le thème
 
Réforme de la PAC et évolution des droits à produire
Jusqu’où déréguler les marchés ?
Jeudi 21 novembre 2013
9h30 – 16h30
Accueil participants 9h00
Amphithéâtre Bourgogne-H. Morize – 8, rue d’Athènes – 75009 Paris
 
Journée validée au titre de la formation professionnelle
 
Les principaux thèmes traités lors de cette journée seront :
- Les droits à produire : évaluation du système
- Les aides découplées dans la nouvelle PAC
- La fin programmée des droits de livraison de betteraves sous quota sucre
- Droits de plantation : mobilisation autour de leur maintien
- Lait, du quota au contrat : quel bilan ?
- Valorisation des droits : difficultés pratiques rencontrées par les acteurs économiques (Table ronde)
 
Pour consulter le programme et s’inscrire en ligne cliquez ici !
Pour tous renseignements complémentaires, contactez la SAF à saf@saf.asso.fr
 
 
Cet évènement est soutenu par
 

Vos carottes ... c'est vos oignons !

J'ai le plaisir de vous présenter Mon Potager (MonPotager.com). Cette nouvelle entreprise se propose de vous transformer en maraîcher en vous louant une parcelle de 10 m² (potager solo) à 150 m² (potager familial). La taille des potagers proposés permet de couvrir les besoins d'un foyer selon le nombre de ses membres. Une fois sélectionnée la taille de la parcelle, vous ferrez le choix des légumes que vous souhaiteriez déguster. Vous recevrez des images de votre parcelle au fur et à mesure et vous pourrez ainsi voir comment se portent vos plantations....et quelques semaines plus tard vous serez livré chez vous.... 

Pour 15 € TTC par mois (abonnement d'un an), vous disposerez d'un potager solo de 10 m²  (4 m² pour les légumes d'été, 5 m² pour les légumes d'hiver et 1 m² pour les fruits). Ce forfait inclut 8 livraisons par an.

Pas de besoin de vous déplacer pour cultiver votre potager. Des professionnels s'en occupent. Respects des saisons, sélection des variétés, protection biologique intégrée, techniques culturales amicales avec l'environnement, etc.

Une belle idée pour de bons produits ....et de grands plaisirs !.

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