Innovations technologiques, nouvelles tendances, etc. de la fourche à la fourchette ...des idées à cultiver!
Olivier Fourcadet
Professeur à l'ESSEC Business School
jeudi 31 mai 2012
Conférence : Les défis des chefs d'entreprise agricole demain
mercredi 30 mai 2012
Manger coûte cher - Objectivons donc les choses !
Je suis parfois admiratif des travaux des Américains. Il y a quelques jours, je présentais sur ce blog une partie de leurs recherches sur le prix des aliments. Aujourd'hui, je vous propose d'explorer une autre partie de leurs travaux : le prix d'une alimentation équilibrée.
Depuis 1994, le ministère de l'agriculture américain calcule le coût d'achat d'une alimentation équilibrée, moins après moins. Le système actuel a été mis en oeuvre en 2006-2007. Les calculs ne prennent pas en considération les repas achetés et consommés à l'extérieur du foyer. Mais quatre « plans » alimentaires sont utilisés selon le prix des aliments incorporés : formule économique, formule à faible coût, plan à coûts modérés et plan « libéral »). Les calculs sont effectués pour toutes les classes d'âge et les deux sexes. Ils prennent en considération deux types de familles : les familles de deux et les familles de quatre personnes pour différentes compositions d'âge. On retiendra que le plan à faible coût correspondrait en France à une bonne maîtrise du budget alimentaire de la famille alors que le plan « libéral » correspondrait à des dépenses sans contraintes, mais sans excès. Dans tous les cas, les formules alimentaires choisies sont équilibrées sur le plan nutritionnel et elles sont diversifiées.
Ces différentes formules sont utilisées dans plusieurs cas. La formule économique sert de base à la politique de distribution des coupons alimentaires. Les plans alimentaires faibles coûts, coûts modérés et « libéral » sont utilisés par les avocats lors d'un divorce pour fixer le montant de la pension alimentaire et plus généralement par les systèmes judiciaire et exécutif.
Au-delà des données chiffrées, ces informations permettent d'objectiver les choses. Ce n'est malheureusement pas le cas en France où l'information est souvent réduite à quelques maigres données dont le sens reste souvent caché pour l'homme de rue. Les Français alloueraient, parait-il, 14 à 15 % de leur budget à l'alimentation. So what ! (Et alors !) Ainsi aux USA, les débats sont sensiblement différents de ceux qui animent l’hexagone. On cherchera à s'assurer que tous les citoyens américains, quartier par quartier, ont bien accès à la formule alimentaire à faible coût, qu'ils connaissent la pyramide alimentaire (aujourd'hui l'assiette). Il y a certes quelques controverses aux USA autour du prix de l'alimentation. Mais elles restent confinées aux discussions privées, car elles pourraient apparaître comme politiquement incorrectes et les débatteurs seraient probablement mis à l'index. Parfois, elles font irruption dans la sphère publique, pour aussitôt disparaître. En effet, certains suggèrent que si de nombreux Américains sont obèses c'est justement parce que le prix de l'alimentation est trop faible aux USA. Une thèse qui tranche avec celle qui domine dans notre pays où l'on pense souvent que les aliments bons pour la santé sont inabordables.
Certains estiment de l'autre côté de l'Atlantique qu'il conviendrait alors de taxer lourdement tous les aliments dont le profil nutritionnel n'est pas bon et qui, d'un faible prix, sont consommés en abondance. Mais cette approche n'est pas en accord avec l'idée que d'autres Américains se font de la justice. Il conviendrait de taxer directement ceux qui sont en surcharge pondérale. En effet, pourquoi faire payer l'addition à tous ceux qui consomment ces produits avec modération ? Chacun est libre de ces choix ! Et chacun doit donc en supporter seul la responsabilité. Le concept de « déterminisme » ne me semble pas posséder la même force ici et là-bas. Le déterminisme ici est remplacé par les facteurs déterminants là-bas, facteurs qui exercent une influence statistiquement significative.
On découvrira qu'au mois d'avril 2012, un couple avec deux enfants (6-8 et 9-11 ans) devait dépenser un minimum de 820 $ (650 €) par mois pour se nourrir de manière équilibrée. Le coût du plan « libéral » était lui de 1300 $ (1040 €).
mardi 29 mai 2012
Ecoutez les poulets ! Ils vous diront comment ils vont !
Les poulets, comme une grande majorité des oiseaux, vocalisent. Les chercheurs de l'université de Géorgie aux États-Unis et de l'institut de technologie de ce même état, se fondant sur les allégations de certains éleveurs qui pensent comprendre ce que les volatiles expriment, ont cherché à « craquer le code ». L'intérêt d'une telle recherche : apprécier le degré du bien-être des animaux. Cela permettrait alors d'améliorer la productivité des exploitations en restaurant les conditions du bien-être des oiseaux.
Extraire des informations de la vocalisation des poulets dans un environnement lui-même perturbé par de nombreux bruits offre de véritables challenges techniques. A l'aide des données sonores et vidéo recueillies lors de plusieurs expériences au cours desquelles les chercheurs ont fait évoluer les conditions de l'élevage, il a été possible de corréler le discours des volailles avec le niveau de stress qu'elles subissaient alors de leur environnement.
Les chercheurs sont aujourd'hui en mesure de comprendre de manière précise ce que les volatiles pensent de leur environnement. Ces travaux permettront de réduire le coût d'exploitation en remplaçant de capteurs particulièrement onéreux, comme les capteurs d'ammoniaque, par des microphones et un système d'analyse vocale. Les données vidéo n'ont jusqu'à présent rien révélé.
samedi 26 mai 2012
Événements climatiques extrêmes - le cas du Midwest
Le rapport du Rocky Mountain Climate Organization, une association dont l'objet est la protection de la nature des régions de l'Ouest américain, sur l'évolution climatique dans le Midwest est particulièrement intéressant. Il montre l'évolution en un demi-siècle des événements climatiques extrêmes. Nous avions déjà évoqué ce sujet dans un billet précédent. Ce rapport met dans une perspective historique cette évolution dans une des régions agricoles les plus importantes des USA.
Le rapport focalise notre attention sur les pluies intenses, celles de plus de 1 pouce (soit 2,54 cm) par jour et les états de l'Illinois, de l'Indiana, de l'Iowa, du Michigan, du Minnesota, du Missouri, de l'Ohio et du Wisconsin. Les comparaisons entre périodes de 10 ans sont réalisées à partir des relevés de plus de 200 stations météorologiques de l'U.S. Historical Climatology Network.
Entre 1960 et 2010, les précipitations ont augmenté de 24 %, le nombre de jours avec des précipitations de 10 %, le volume des précipitations par jour de pluie de 12 %. Derrière ces valeurs moyennes se cache cependant une réalité plus problématique :
- La fréquence des pluies de plus de 3 pouces par jour a augmenté de 104 %.
- La fréquence des pluies de 2 à 3 pouces par jour a augmenté de 81 %.
- La fréquence des pluies de 1 à 2 pouces par jour a augmenté de 34 %.
- La fréquence des pluies de moins de 1 pouce par jour a augmenté de 8 %.
Par ailleurs, le volume des précipitations de chacune des classes a également augmenté dans des proportions similaires à celle des fréquences.
Dans le Wisconsin, un état cher à mon cœur, la fréquence des pluies de plus de 3 pouces par jour a même augmenté de 204 % (243 % en volume). Les conséquences de ces pluies intenses sont nombreuses et importantes aussi bien pour les infrastructures que pour les sols agricoles, et les personnes. Les plus intenses des pluies produisent des inondations qui affectent l'ensemble des activités et des habitants.
Ces effets sont imputables aux activités humaines d'une part parce qu'elles affectent le climat et en second lieu parce que les infrastructures exacerbent les effets de ces pluies. Par exemple, les routes ne sont pas propices à la percolation des eaux de pluie vers les nappes phréatiques. Le rapport propose quelques pistes pour modérer les effets de ces pluies.
Pour la France Météo France dispose d'un site internet spécifique pour les pluies extrêmes avec de nombreuses cartes interactives.
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