lundi 31 décembre 2012

Les repas familiaux : un bon moyen pour augmenter la consommation des enfants en fruits et des légumes


Le 20 décembre 2012, les chercheurs de l'Université de Leeds ont publié  dans le Journal of Epidemiology & Community Health les résultats d'une étude sur l'alimentation des enfants en âge d'aller à l'école primaire. Leur étude est particulièrement focalisée sur la consommation des cinq portions de fruits et de légumes (400 g) recommandées par l'Organisation Mondiale de la Santé chez les enfants de Grande Bretagne.

Les statistiques réalisées sur 2 400 enfants environ montrent que 63% des enfants ne consomment pas les quantités recommandées par l'OMS. Cependant, les quantités de fruits et légumes consommées varient substantiellement selon plus paramètres:
  1. Les enfants qui mangent à table en famille consomment en moyenne 125 g de plus que les enfants qui ne mangent jamais en famille.
  2. Dès lors que les enfants mangent un ou deux repas en famille à table par semaine alors leur consommation est supérieure de 95 g à celle des enfants qui ne mangent jamais à table en famille.
  3. Dans les familles où les parents déclarent consommer des fruits et des légumes tous les jours, les enfants consomment 80 g de plus que leurs homologues issus des familles qui déclarent consommer rarement des fruits et des légumes.
  4. Les enfants dont les parents coupent les fruits et les légumes consomment une portion de plus que les autres enfants.
Les repas pris en famille apparaissent donc comme un excellent moyen de favoriser une consommation alimentaire équilibrée chez de jeunes enfants précise le Professeur Cade, l'un des chercheurs. Cet aspect est d'autant plus important que l'on suspecte que les habitudes alimentaires, bonnes ou mauvaises, s'établissent à cet âge là. D'autres études montrent qu'il existe bien une forme de mimétisme entre les convives. Encore fait-il que l'on copie un bon modèle alimentaire !

Le résultat le plus surprenant est l'effet de levier qu'un très petit nombre de repas à table pris en famille pourrait avoir sur la consommation de fruits et légumes des jeunes enfants:

“Modern life often prevents the whole family from sitting round the dinner table, but this research shows that even just Sunday lunch round the table can help improve the diets of our families,” said Dr Meaghan Christian, who conducted the study as part of her PhD.

samedi 29 décembre 2012

Boutiques éphémères : un moyen intéressant de mettre en valeur vos produits !

J'ai appris qu'il y a quelques semaines que sa résidence parisienne d'un acteur français, bien connu du public et récemment résident en Belgique, avait servi le temps d'une soirée d'espace à la dégustation-découverte du saké (voir la vidéo de cet évènement). Si vous êtes amateur la galerie itinérante Brumaire pourra organiser dans votre appartement le temps d'un soir un accrochage éphémère auxquels vous pourrez convier vos amis et connaissances (lien vers le site de la galerie).

Si vous désirez mettre en valeur vos produits le temps d'un instant, My Pop Up Store, le créateur français de magasin éphémère, vous offrira une solution intéressante:

"Monté pour quelques jours ou plusieurs semaines, le magasin éphémère permet à votre marque de profiter d’une saisonnalité, célébrer un grand évènement, lancer une nouvelle gamme ou se repositionner."


Les marques alimentaires y trouvent là le moyen abordable de s'exposer dans un environnement plus propice à la découverte que le hall d'exposition d'une grande surface.  

My Pop Up Store a également, à la demande de la Confédération Nationale de la Triperie Française, monté un restaurant éphémère pour remettre les produits tripiers au goût du jour auprès du public et des professionnels.

Un concept intéressant pour mettre en valeur le temps d'une soirée, d'une semaine ou d'un mois, une marque, des nouveaux produits ou bien encore permettre au public de tester des prototypes, etc. 







vendredi 28 décembre 2012

Grandeur et misère des allégations "Sans" !

Depuis quelques années, les allégations « sans » font une belle concurrence aux allégations « avec » en France comme à l'étranger. Sans gluten, sans sucre ajouté, sans huile de palme, etc. Cependant, bien que les deux formes d'allégations apportent aux consommateurs des informations sur le contenu des produits, et s'il s'agit de produits carnés parfois sur celui de l'alimentation des animaux, la problématique des allégations « sans » est plus complexe que celles des allégations « avec ». Nous nous essayons dans ce billet à en tracer les contours.


  1. Bien informer les consommateurs. Les allégations « sans » répondent à un désir de bonne information du consommateur. C'est l'argument qui est, en général, mis en avant par les pouvoirs publics, certaines marques et certaines enseignes. Il est socialement et éthiquement désirable que les choix des consommateurs soient correctement informés. En absence d'information sur la présence ou l'absence de gluten d'un produit sans gluten, une personne souffrant d'une intolérance au gluten s'abstiendrait très probablement d'en consommer. L'allégation « sans gluten » permet l'existence d'un marché des produits sans gluten qui autrement n'existerait pas.
  2. L'information doit être complète et pertinente. Les opposants aux allégations « sans » sont en général en parfait accord avec l'argument de la bonne information. Ils mettent en avant, à juste titre, qu'une bonne information doit être juste, mais elle doit aussi être la plus complète possible. Souvent, aucune autre information complémentaire ne vient compléter une allégation « Sans ». Ainsi, le consommateur ne peut faire la différence entre plusieurs situations substantiellement différentes.

    On notera l'exception notoire de l'allégation « sans OGM » des produits issus de l'agriculture biologique. Ces produits ne contiennent déjà pas d'OGM. Le législateur souhaite qu'à cette allégation « sans » soit ajoutée une mention du type « conformément à la législation des produits bio. »  Cette mention rappelle aux consommateurs qu'un produit issu de l'agriculture biologique ne contient pas d'OGM. On ne peut induire en erreur le consommateur qui n'ayant pas connaissance de ce fait pourrait à tort considérer qu'il y a deux types de produits issus de l'agriculture biologique, ceux avec des OGM et ceux sans OGM.

    Bien des controverses pourraient être évitées si le législateur, garant de la bonne information des consommateurs, demandait que la mention « sans » soit complétée d'autres informations pertinentes, c'est-à-dire d'informations utiles pour prendre une décision en totale connaissance de cause. L'objectif n'est pas la véracité de l'information en tant que telle, mais ce qu'elle permet de faire, à savoir prendre une bonne décision. Je vais préciser cet aspect-là dans les points 3 et 4.
  3. L'information ne doit pas être trompeuse. Une information peut être juste et trompeuse à la fois. C'est pour cette raison que le législateur a souhaité que l'on mentionne qu'il n'y a pas d'OGM dans les produits issus de l'agriculture biologique. L'allégation eau minérale « sans matière grasse » serait à l'évidence juste et trompeuse. Elle est juste parce que c'est effectivement le cas. Elle est trompeuse parce qu'elle laisse penser aux consommateurs que d'autres eaux minérales pourraient contenir ou contient effectivement des matières grasses, alors que ce n'est pas le cas. L'allégation « sans l'ingrédient A » n'est trompeuse que si le produit de référence ne contient jamais l'ingrédient A. On pourrait encore la considérer comme trompeuse si le produit de référence ne contient généralement pas l'ingrédient A ou si la législation interdit déjà l'ingrédient A. Certes il y a des cas intermédiaires où des produits peuvent contenir l'ingrédient A, par exemple, de manière fortuite.
  4. L'information ne doit pas porter préjudice à tiers. Une allégation « sans l'ingrédient A » peut suggérer que l'ingrédient A est néfaste, par exemple pour la santé du consommateur, alors que ce n'est effectivement pas le cas. Lorsqu'il existe déjà une controverse de notoriété publique, l'allégation « sans » apporte implicitement un soutien à l'un des camps, sauf si les termes de la communication sont choisis avec soin.

    Lorsque l'ingrédient n'est pas bien connu ou lorsqu'il est présenté sous une forme inconnue du public, l'allégation « sans » peut être très préjudiciable, même si l'ingrédient ne présente aucun danger. On se rappellera l'expérience portant sur l'interdiction ou non d'interdire le DHMO (le dihydrogène monoxyde ; pour en savoir plus sur le DHMO visiter le site et lire la note de bas de page de ce billet). Si l'ingrédient A présente un danger pour le consommateur, il appartient au législateur de l'interdire. Si ce n'est pas le cas, les risques de préjudice sont potentiellement considérables pour les producteurs de l'ingrédient A comme pour ceux qui utilisent cet ingrédient. Certaines affaires viennent devant la cour. Une controverse avérée modère l'importance d'un éventuel préjudice. On pourra alors invoquer le principe de précaution.
        
  5. Une bonne information, mais aussi de bonnes connaissances. On confond souvent information et connaissance. On peut être bien informé, sans pour autant savoir donner du sens à une information. La connaissance permet d'accéder au sens de l'information. Seul celui-ci permet de faire un bon usage de cette information. Au début des années 2000, mon collègue Frédéric Oble avait testé la perception des consommateurs quant à l'enrichissement de jambons secs en Oméga 3 et 6. Une grande majorité des personnes interrogées était défavorable à cet enrichissement et une minorité était en faveur de l'enrichissement. Le déterminant principal de l'attitude des consommateurs vis-à-vis de leur produit reposait leur connaissance de ces deux acides gras. Le dicton « dans le doute abstiens-toi » était appliqué à la lettre par les personnes défavorables. Sans de bonnes connaissances, beaucoup d'informations peuvent apparaître comme particulièrement effrayantes.

    La fragilité des connaissances et la crédulité sont deux facteurs importants dans cette affaire. La transparence ne consiste pas à dire si une chose est saine ou si elle ne l'est pas, mais à dire avec précision pourquoi on considère qu'elle l'est ou qu'elle ne l'est pas. Pour ma part, je suis enclin à considérer qu'une bonne éducation scientifique permettrait alors aux consommateurs de tirer un meilleur parti de toutes informations qui leur seraient fournies.
              
  6. Crédibilité, légitimité et expertise. Dans cette affaire, celui qui parle en défaveur de l'ingrédient A a toujours les faveurs du public et des médias. Sa crédibilité est d'emblée assurée et cela d'autant plus qu'une emphase est donnée à l'exposition des arguments. On parlera « d'affaire », « d'omerta », et de « révélations » pour donner plus d'attrait à la chose. La personne sera considérée comme lanceur d'alerte ! La vraisemblance est alors suffisante. Le public sera enclin à demander à l'autre camp de prouver que l'ingrédient A est sain. Pour affronter avec succès la vraisemblance, on devra fournir des évidences. Dans ce que l'on pourrait appeler une guerre de l'information, le combat est bien inégal.

    Cette asymétrie se double parfois d'une question de légitimité. Autrement dit et en l'occurrence, la légitimité est le droit conféré à une personne de s'exprimer sur un sujet. Il s'agit pour dénier implicitement le droit à une personne de s'exprimer sur un sujet, même s'il s'agit en la matière d'un expert, d'insinuer que ses intérêts personnels sont implicitement de soutenir l'ingrédient A. La parole de l'expert devient, par l'intermédiaire d'un conflit d'intérêts présupposé ou réel, alors illégitime. Au cours des dernières années, les procédures mêmes d'évaluation ont été mises en cause dans les médias. Sans experts légitimes et sans procédures crédibles, l'allégation « sans » a de fortes chances de devenir roi. 

Je conclurai ce billet en soulignant que les allégations « sans » bien que répondant à une demande sociale indéniable ne sont pas le seul des moyens de bien y répondre. Les autres moyens, à savoir l'éducation scientifique des consommateurs en association avec l'énoncé clair par le législateur des raisons pour lesquelles un produit est autorisé ou une allégation autorisée, devraient contribuer à redonner de la sérénité aux consommateurs et lui permettre de décider en connaissance de cause. Cela permettrait également aux entreprises d'investir dans des domaines qui en valent vraiment la peine.          



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Note : Faut-il interdire le DHMO ?
Cette molécule est impliquée dans de très nombreux phénomènes inquiétants, des pluies acides aux empoisonnements. Elle est inodore et sans saveur, deux caractéristiques qui rendent une détection particulièrement difficile... Voici en substance des données parfaitement véridiques qui ont conduit des millions de personnes à demander l'interdiction de cette molécule dans les aliments en Europe et ailleurs dans le monde. Malgré ces faits et de très nombreuses pétitions, le législateur n'a pas bougé... et pour cause le DHMO est plus familièrement connu sous la forme H2O. Il s'agit tout simplement de l'eau.      
           

samedi 22 décembre 2012

Xerfi - L'agroalimentaire une citadelle assiégée ?

"Excédent commercial record, production en hausse, perspectives d’activité positives. Non, il ne s’agit pas de l’industrie automobile allemande, mais bel et bien des industries agroalimentaires en France, les IAA..." Alexandre Mirlicourtois, directeur des études de Xerfi nous parle de la conjoncture des IAA.



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