mardi 26 juin 2012

OGM - Nouvelles formes de résistance ?



Les chercheurs de l'Université de l'Arizona ont découvert que les insectes de ravageurs du coton avaient développé de nouvelles formes de résistance aux cotonniers génétiquement modifiées. Ces cotonniers produisent une toxine dérivée du Bacillus Thuringiensis (Bt). Elle possède une activité très spécifique. Elle n'est efficace que sur certains types de ravageurs sans pour autant être toxique vis-à-vis d'autres espèces animales.


Cette toxine a été utilisée dès les années 1930 sous la forme de spray et à partir de la fin des années 1990 sous la forme d'organismes génétiquement modifiés. C'est ainsi que des cotonniers génétiquement modifiés sont maintenant abondamment utilisés dans toutes les grandes zones de production. La proportion des cotonniers génétiquement modifiés est différente cependant dans ces grandes zones de culture.

Il est très fréquent qu'un organisme s'adapte aux effets néfastes d'une molécule chimique et qu'il devienne ainsi résistant. Il s'agit d'un processus d'adaptation commun à toutes les espèces. Les chercheurs s'attendaient donc à ce phénomène et ils avaient identifié les mécanismes de résistance de différents insectes ravageurs du coton dans un environnement de laboratoire. L'objectif est d'avoir toujours "un quart d'heure d'avance" sur les ravageurs.

  Mais cette stratégie a été battue en brèche par la nature. Dans les zones de culture où les cotonniers génétiquement modifiés sont utilisés en abondance relativement à des zones ou ils sont moins utilisés, d'une part le nombre des ravageurs résistants est plus important, mais surtout certaines résistances sont différentes de celles observées au laboratoire. Plus particulièrement les résistances observées dans la nature sont souvent génétiquement dominantes, alors que celles observées au laboratoire sont essentiellement récessives. Les résistances génétiquement dominantes sont beaucoup plus problématiques que les résistances récessives.   Sur le plan génétique, un caractère est dominant s'il suffit que l'organisme possède un seul des deux allèles pour que celui-ci s'exprime. Le caractère est récessif si les deux allèles sont nécessaires. Le problème est pratiquement important essentiellement parce que la technique des refuges n'est pas aussi performante.Cette technique consiste à augmenter la proportion des insectes qui sont sensibles en leur offrant en bordure des champs avec des cotonniers génétiquement modifiés des cotonniers sans Bt. On maintient ainsi avec ces plants de cotonniers non génétiquement modifiés une population d'insectes en proportion plus riche en insectes non résistants. Ces insectes non résistants "diluent génétiquement" alors dans la population totale les insectes résistants. Cette stratégie est efficace lorsque les résistances sont récessives. L'histoire est totalement différente si la résistance est dominante puisque dans cette situation-là un insecte résistant transmettra toujours sa résistance à la totalité de sa descendance. Les cotonniers génétiquement modifiés sont fréquemment utilisés aux USA (75% des cotonniers) et en Chine du Nord (90%). Pour l'instant les insectes résistants sont en nombre insuffisamment élevé pour causer des problèmes.... 

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