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mercredi 28 novembre 2012

USA - La montée en puissance du "Sans OGM" - Boycott du bio ?

L'article de Linda Gilbert sur le site Sustainable Brands sur la montée en puissance du « Sans OGM » a attiré mon attention. Les données du tableau ci-dessous montrent l'évolution des attentes des consommateurs sur une décennie. 

Linda Gilbert — Sustainable Brands

Mais le point essentiel de l'article de Linda ne réside pas dans cette évolution, mais sur l'effet que le « Sans OGM » peut avoir sur les marques de produit issu de l'agriculture biologique les plus appréciées des consommateurs. Du point de vue de nombreux consommateurs, ces marques ont trahi leur confiance. Le boycottage n'est plus loin !

Mais de quelle trahison parle-t-on ici ? Le cahier des charges de l'agriculture biologique est différent chez nous et aux États-Unis. Les consommateurs américains ont découvert que les produits labellisés « Naturel » ou « biologique » qu'ils consommaient abondamment n'étaient pas tous « sans OGM ». Déception, tromperie...

La leçon de cette histoire est qu'un label doit, pour pouvoir conserver la fidélité de ses clients, s'assurer que les représentations mentales que ceux-ci forment sur les caractéristiques du label sont en accord avec les caractéristiques réelles du label. Le consommateur n'aime pas les surprises ou les dissonances. S'il les découvre, alors il peut penser qu'il a été trahi ! 

Il y a quelques jours j'ai réalisé des petites expériences sur le « sans OGM ». Certaines des personnes interrogées m'ont indiqué que, pour elles, le « Sans OGM » était le moyen de favoriser les vrais paysans, ceux qui sont en lutte contre une certaine agriculture moderne. Autrement dit, ils perçoivent le « sans OGM » comme le témoignage d'une lutte du petit contre le gros, du travail contre la machine et la technique... Quelle serait donc leur réaction s'ils apprenaient que de grandes exploitations, dotées de moyens techniques puissants, font aussi dans le « sans OGM »? 
             
Vous me direz que le consommateur est lui même plein de contradictions ! Certes, mais c'est lui qui détient les cordons de la bourse et s'il accepte ses propres contradictions, ils n'acceptent pas toujours celles des autres.     

samedi 17 novembre 2012

Sans OGM bientôt un nouveau logo ?

En janvier, le gouvernement français a promulgué un décret relatif à l'étiquetage des denrées alimentaires issues des filières qualifiées sans OGM. L'objectif de décret, qui est entré en vigueur le premier juillet 2012, est d'améliorer l'information des consommateurs. Il y a quelques jours c'est la proposition 37 sur l'étiquetage des produits contenant des OGM que la Californie a rejetée.

Plusieurs mentions sont autorisées :

  1. "Sans OGM" pour les Ingrédients d'origine végétale
  2. "Nourri sans OGM (<0.1%)" ou "Issu d'animaux nourris dans OGM (<0.1%)" 
  3. "Nourri sans OGM (<0.9%)" ou "Issu d'animaux nourris dans OGM (<0.9%)" si l'alimentation est composé d'aliments non soumis aux obligations d'étiquetage du règlement du 22 septembre 2003.
  4. "Sans OGM dans un rayon de 3 Km" pour les produits de l'apiculture.
Les seuils de 0.1% et de 0.9% correspondent à des seuils particuliers. En dessous de 0.1% on peut détecter des OGM, mais pas quantifier leur présence. En dessous de 0.9% on considère que la contamination d'un lot sans OGM est purement fortuite. 

Pour les produits issus de l'agriculture biologique qui ne contiennent pas d'OGM, les mentions sans OGM peuvent être apposées sous réserve de compléter par l'indication "conformément à la réglementation relative à la production biologique".


Par ailleurs, le décret rappelle que la mention "sans OGM" ne peut pas être utilisée pour désigner des végétaux dont aucune espèce génétiquement modifiée n'a fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché de l'Union européenne.

On peut penser sans trop de risque de se tromper que les mentions seront bientôt accompagnées d'un logo d'une forme ou d'une autre !

Celui présenté à gauche devra se mettre en accord avec la réglementation.

vendredi 9 novembre 2012

OGM toxicité long terme (3 et fin)


Dans mon billet de jeudi 20 septembre, je suggérais de laisser les spécialistes décortiquer le protocole expérimental de l'expérience des chercheurs de l'université de Caen sur la toxicité d'un OGM sur des rats. 

Les  six Académies Nationales, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement, et du travail ont expertisé le travail de l'étude de Séralini et al. Leurs conclusions sont sans appel : les résultats de ce travail ne remettent pas en cause les évaluations réalisées dans le cadre de la réglementation.

L'ANSES recommande de mettre en oeuvre des études sur la possible toxicité dans le long terme des OGM puisque l'on manque d'étude de ce genre.

Le rapport des six Académies Nationales est plus cinglant. Elles s’interrogent aussi sur la forme de la communication: concomitance de la sortie de deux livres, d'un film et d'un article scientifique avec exclusivité sur le contenu accordé à un hebdomadaire...ce qui constitue une rupture flagrante du code déontologique scientifique qui consiste à favoriser une analyse libre et en connaissance de cause. Les académies font comme l'ANSES quelques recommandations....(dont celle de demander aux hommes politiques de faire preuve d'un plus grand discernement.) 
 

samedi 22 septembre 2012

OGM toxicité de long terme (2)

Dans mon billet de jeudi 20 septembre, je suggérais de laisser les spécialistes décortiquer le protocole expérimental de l'expérience des chercheurs de l'université de Caen sur la toxicité d'un OGM sur des rats. Les premières critiques ont été émises par Monsieur Gérard PASCAL (Directeur Honoraire de Recherche à l'INRA) et recueillies par Audrey Garric pour le Monde.fr.

Le protocole semble être entaché de quelques défauts rédhibitoires :
  1. La souche de rat utilisée est habituellement bannie des études visant à estimer le pouvoir cancérigène d'un produit parce que les rats de cette souche développent des tumeurs avec des fréquences très élevées.
  2. Le nombre des animaux est insuffisant pour permettre une comparaison statistique de qualité.

Affaire à suivre !

jeudi 20 septembre 2012

Toxicité long terme des OGM

Ces derniers jours, les résultats d'une étude sur la toxicité de long terme sur des rats d'un maïs transgénique résistant à un herbicide...sont repris par la grande presse. Voici les graphiques de mortalité extrait de l'article publié dans la revue "Food and Chemical Toxicology" par Gilles-Eric Séralinia, Emilie Claira, Robin Mesnagea, Steeve Gressa, Nicolas Defargea, Manuela Malatestab, Didier Hennequinc, Joël Spiroux de Vendômoisa (University of Caen & University of Verona) et intitulé Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize.

Je laisse le soin aux spécialistes de décortiquer le protocole et les résultats. En attendant, je constate que chez les rats de laboratoire, les femelles vivent plus longtemps que les mâles. Une similitude que nous, les humains, on partage avec ces rongeurs !   



Fig. 1. Mortality of rats fed GMO treated or not with Roundup, and effects of Roundup alone. Rats were fed with NK603 GM maize (with or without application of Roundup) at three different doses (11, 22, 33% in their diet: thin, medium and bold lines, respectively) compared to the substantially equivalent closest isogenic non-GM maize (control, dotted line). Roundup was administrated in drinking water at 3 increasing doses, same symbols (environmental (A), MRL in agricultural GMOs (B) and half of minimal agricultural levels (C), see Section 2). Lifespan during the experiment for the control group is represented by the vertical bar ± SEM (grey area). In bar histograms, the causes of mortality before the grey area are detailed in comparison to the controls (0). In black are represented the necessary euthanasia because of suffering in accordance with ethical rules (tumors over 25% body weight, more than 25% weight loss, hemorrhagic bleeding, etc.); and in hatched areas, spontaneous mortality.

mardi 26 juin 2012

OGM - Nouvelles formes de résistance ?



Les chercheurs de l'Université de l'Arizona ont découvert que les insectes de ravageurs du coton avaient développé de nouvelles formes de résistance aux cotonniers génétiquement modifiées. Ces cotonniers produisent une toxine dérivée du Bacillus Thuringiensis (Bt). Elle possède une activité très spécifique. Elle n'est efficace que sur certains types de ravageurs sans pour autant être toxique vis-à-vis d'autres espèces animales.


Cette toxine a été utilisée dès les années 1930 sous la forme de spray et à partir de la fin des années 1990 sous la forme d'organismes génétiquement modifiés. C'est ainsi que des cotonniers génétiquement modifiés sont maintenant abondamment utilisés dans toutes les grandes zones de production. La proportion des cotonniers génétiquement modifiés est différente cependant dans ces grandes zones de culture.

Il est très fréquent qu'un organisme s'adapte aux effets néfastes d'une molécule chimique et qu'il devienne ainsi résistant. Il s'agit d'un processus d'adaptation commun à toutes les espèces. Les chercheurs s'attendaient donc à ce phénomène et ils avaient identifié les mécanismes de résistance de différents insectes ravageurs du coton dans un environnement de laboratoire. L'objectif est d'avoir toujours "un quart d'heure d'avance" sur les ravageurs.

  Mais cette stratégie a été battue en brèche par la nature. Dans les zones de culture où les cotonniers génétiquement modifiés sont utilisés en abondance relativement à des zones ou ils sont moins utilisés, d'une part le nombre des ravageurs résistants est plus important, mais surtout certaines résistances sont différentes de celles observées au laboratoire. Plus particulièrement les résistances observées dans la nature sont souvent génétiquement dominantes, alors que celles observées au laboratoire sont essentiellement récessives. Les résistances génétiquement dominantes sont beaucoup plus problématiques que les résistances récessives.   Sur le plan génétique, un caractère est dominant s'il suffit que l'organisme possède un seul des deux allèles pour que celui-ci s'exprime. Le caractère est récessif si les deux allèles sont nécessaires. Le problème est pratiquement important essentiellement parce que la technique des refuges n'est pas aussi performante.Cette technique consiste à augmenter la proportion des insectes qui sont sensibles en leur offrant en bordure des champs avec des cotonniers génétiquement modifiés des cotonniers sans Bt. On maintient ainsi avec ces plants de cotonniers non génétiquement modifiés une population d'insectes en proportion plus riche en insectes non résistants. Ces insectes non résistants "diluent génétiquement" alors dans la population totale les insectes résistants. Cette stratégie est efficace lorsque les résistances sont récessives. L'histoire est totalement différente si la résistance est dominante puisque dans cette situation-là un insecte résistant transmettra toujours sa résistance à la totalité de sa descendance. Les cotonniers génétiquement modifiés sont fréquemment utilisés aux USA (75% des cotonniers) et en Chine du Nord (90%). Pour l'instant les insectes résistants sont en nombre insuffisamment élevé pour causer des problèmes.... 

lundi 16 janvier 2012

Une pétition : label sans OMG aux USA


Nous avions en octobre évoqué en octobre dans un carnet intitulé « Information nutritionnelle vers un système de type Energy Star ou A B C D E ? La proposition de modifier l’étiquetage nutritionnel des produits pour rendre l'information nutritionnelle plus facile d'utilisation. Aujourd'hui, c'est l'effort des citoyens américains pour obtenir un étiquetage mentionnant clairement la présence d'OGM dans les aliments que nous souhaitons porter à votre attention. Cet étiquetage est obligatoire en Europe depuis plusieurs années (et dans presque 50 pays), mais il ne l'est pas encore aux USA. Cette initiative, qui se concrétise autour d'un site internet justlabelit.org, n'a pas pour objectif de s'opposer aux OGM, mais s'efforce de prôner la transparence et finalement la liberté de choix des consommateurs. Cette initiative citoyenne prend la forme d'une pétition à la FDA sur internet dont le texte est ci-dessous. En janvier 2012, il y avait plus de 500 000 pétitionnaires. L'objectif est d'atteindre 1 million de pétitionnaires avant le printemps.

Dear Commissioner Hamburg,

I am writing to urge the FDA to require the mandatory labeling of genetically engineered foods. I have a right to know about the food I eat and what I feed my family.

In America, we pride ourselves on having choices and making informed decisions. Under current FDA regulations, we don't have that choice when it comes to GE ingredients in the foods we purchase and feed our families. Labeling is essential for me to choose whether or not I want to consume or feed my family genetically engineered foods.

Genetically engineered foods are required to be labeled in the 15 European Union nations, Russia, Japan, China, Australia, New Zealand, and many other countries around the world. As an American, I firmly believe I should also have the right to know if my foods have been genetically engineered.

A recent poll released by ABC News found that 93 percent of the American public wants the federal government to require mandatory labeling of genetically engineered foods. As ABC News stated, « Such near-unanimity in public opinion is rare. »

I hope you will listen to me and the other 93 percent of the American public who want mandatory labeling. Please show your support for the interests of the American people by labeling genetically engineered foods.





Quelle est la position de la FDA ?

Les producteurs peuvent prendre l'initiative d'étiqueter leurs produits, cependant la FDA ne souhaite pas imposer une quelconque forme d'étiquetage dans la mesure où l'agence ne dispose d'aucun élément scientifique lui permettant de considérer qu'un produit alimentaire contenant des OGM présente une différence substantielle avec les produits alimentaires similaires sans OGM ou un niveau de dangerosité différent.

Dans la mesure où les conditions de son action légale ne s'appliquent pas, la FDA ne peut imposer un étiquetage. Elle s'est cependant engagée dans une démarche d'élaboration d'un ensemble de règles pour un étiquetage volontaire des produits. Comme on pouvait s'y attendre, la question centrale tourne autour d'un étiquetage trompeur ou insuffisant. La politique d'étiquetage volontaire proposée par la FDA semble être, à ce stade, en harmonie avec les attentes des consommateurs. En particulier, elle apparaît respectueuse d'une appréciation de la qualité de l'étiquetage empirique, c'est à dire réalisés par des tests auprès des consommateurs. On oppose en effet souvent une démarche centrée sur le « wording » à la démarche (plus exigeante ?) du « meaning ». La première s'efforce de trouver les mots justes, alors que la seconde se fonde sur la compréhension de l'étiquetage par les consommateurs qui n'ont pas toujours une connaissance scientifique suffisante pour bien comprendre les subtilités d'une expression savante des choses. Il est d'ailleurs intéressant de noter combien l'industrie agroalimentaire est en avance à ce sujet par rapport à d'autres industries où les « mentions légales » restent en général hermétiques et elles ne sont même pas toujours comprises des vendeurs.

Ainsi des groupes de consommateurs ont fait des suggestions intéressantes à la FDA pour rendre les mentions plus compréhensibles et informatives. En effet au-delà de la bonne compréhension de l'étiquetage, c'est aussi le contenu de l'information qui intéresse le consommateur et plus particulièrement la raison pour laquelle l'organisme a été génétiquement modifié. Deux cas ne manqueront pas de surgir : ceux qui offrent un bénéfice pour le consommateur ou pour la planète, comme une réduction de la matière grasse, un enrichissement en vitamine, etc. ; et ceux qui améliorent la performance économique comme un meilleur rendement.

Si la question de l'étiquetage des produits qui contiennent des OGM ne semble pas poser des difficultés insurmontables, c'est celle des produits qui ne contiennent pas d'OGM qui peut s'avérer plus problématique pour plusieurs raisons. Certaines raisons sont de nature technique et d'autres raisons sont de nature conceptuelle. Il a toujours été difficile de définir l'absence de quelque chose, surtout si cette chose est multiple. À titre anecdotique, le zéro est une invention bien plus récente que les nombres entiers. La seconde raison est le risque de donner l'impression qu'un produit « sans » est de meilleure qualité qu'un produit « avec ». Chose qui dans l'état de la science n'a pas été encore observée.

Finalement, la FDA rappelle que la « substantiation » est la règle. À savoir, la véracité de l'étiquetage doit pouvoir être supportée par des preuves. Si le produit ne contient pas d'OGM, l'industriel doit être en mesure d'en apporter la preuve.

Pour conclure : La FDA rappelle que les consommateurs qui souhaitent acheter des produits sans OGM peuvent déjà le faire, puisque selon la législation, les produits « Bio » sont sans OGM. Le problème de « substantiation » des produits « sans » est donc déjà réglé par la législation « Bio. »

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