Il y a quelques années, un ami m'avait offert un ouvrage intitulé "Et si ça venait du ventre?" de Pierre Pallardy. L'auteur clamait que notre ventre est notre second cerveau et que fatigue, dépression, maux de dos, insomnie, problèmes sexuels... ces troubles fonctionnels sont liés directement à la mauvaise santé de notre ventre. Quand on a mal au ventre, notre cerveau souffre. Et réciproquement.
L'absence de références scientifiques, un titre sous la forme d'une question, des promesses trop belles et abondantes... Cet ouvrage m'avait donc à l'époque semblé être une belle histoire que l'on raconte des gens trop crédules. Et je l'avais remisé dans ma bibliothèque.
Dans un article intitulé "Ingestion of Lactobacillus strain regulates emotional behavior and central GABA receptor expression in a mouse via the vagus nerve" et publié dans PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) le 29 aout 2011, les auteurs ont testé sur des rats l'effet d'une souche de lactobacille sur l'anxiété et la dépression.
Les auteurs ont découvert qu'une alimentation enrichie en Lactobacillus rhamnosus pouvait altérer l'expression des récepteurs du GABA, l'un des plus importants neurotransmetteurs du système nerveux central, et affecter une anxiété et une dépression induite chez le rat. Par ailleurs, les auteurs ont montré que le nerf vague assurait probablement la transmission entre le système digestif au sein duquel les bactéries agissent et le cerveau.
Il semblerait donc que cette souche permet de traiter une anxiété chronique ou une dépression induite, mais on ne connait pas leur rôle dans la prévention de ces deux troubles. On peut penser que cette étude va relancer l'intérêt que l'on porte au yogourt... et remettre au goût du jour le livre de Pierre Pallardy.
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