Affichage des articles dont le libellé est santé. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est santé. Afficher tous les articles

lundi 2 janvier 2017

PsychoFood 14 : Messieurs, en 2017, pour être attirant il faut raser votre barbe et manger de l'ail !

J'ajoute ce billet à la série psycho-food. Une manière amusante d'explorer l'alimentation, de la fourche à la fourchette, c'est de s'interroger sur la relation psychologique que nous entretenons avec notre alimentation. J'ai l'intuition qu'il y a là de belles découvertes à partager.

Nous connaissons tous l'odeur désagréable que la consommation de l'ail donne à l'haleine et les propriétés de cette consommation ou de son usage pour la santé. Par exemple, Louis Pasteur avait montré que l'ail avait des propriétés bactériostatiques, lesquelles furent autrefois utilisées pour lutter contre la gangrène. 

Nous connaissons probablement moins le rôle que jouent les odeurs corporelles sur l'attirance entre partenaires. Le secteur de la parfumerie nous le rappelle cependant. Trois chercheurs (Jitka Fialová, Jan Havlíček et S. Craig Roberts) se sont intéressés à l'effet de la consommation d'ail sur la perception des odeurs corporelles (essentiellement les odeurs des aisselles). Pour cela, ils ont monté plusieurs expériences au cours desquelles des hommes consommaient de l'ail sous plusieurs formes et un panel de femmes appréciait les odeurs corporelles. Les hommes répartis en deux groupes consommaient une tranche de pain avec du fromage et 6 grammes d'ail (la dose journalière recommandée) pour ceux du premier groupe et sans ail pour ceux du second groupe. La dose a été augmentée à 12 grammes dans une seconde expérience et remplacée par une gélule de 100à mg d'extrait d'ail (une dose équivalente à 12 grammes d'ail frais) lors d'une troisième expérience. Tous les participants devaient ne pas boire d'alcool, manger des produits susceptibles d'interférer avec l'expérience, de se parfumer, d'utiliser des désodorisants, etc. 

Les odeurs corporelles ont été recueillies par l'intermédiaire de tampons de démaquillage en coton placés sous leurs aisselles. Les tampons ont ensuite été présentés en paire (un issu d'un mangeur d'ail et l'autre d'un non-consommateur d'ail). Pour chacune des variables mesurées, les évaluatrices, toutes des femmes, devaient donner deux notes non identiques aux deux tampons (méthode des choix forcés). Les odeurs ont été évaluées sur les quatre descripteurs suivants: plaisant, attirant, masculin et intense. 



Les odeurs d'aisselle des mangeurs d'ail ont été considérées comme significativement plus plaisantes et attirantes que celles des non-mangeurs d'ail et la masculinité (virilité) et l'intensité moins forte. Comment expliquer ces résultats ? La perspective évolutionniste apporte une possible explication à ces notations. Si la sélection d'un partenaire sexuel (ici par les femmes) est centrée sur la recherche d’un partenaire qui prend soin de leur santé, l'odeur corporelle produite par la consommation d'ail peut être un signal de ce comportement. 

Messieurs, osez l'aventure ... mangez de l'ail... 




Les billets de la série PyschoFood mettent en relation l'alimentation et la psychologie.

vendredi 20 décembre 2013

Le Neuromarketing et la Santé

Vous trouverez ici un lien vers un article Quartier Libre du Journal des Grandes Ecoles et des Universités sur le lien entre le Neuromarketing et la Santé.

J'évoque dans cet article le IAT (Implicit Attitude Test) : lien vers le projet Implicit d'Harvard.

lundi 29 juillet 2013

Le pin maritime Français : un eldorado nutritionnel ?

Qui a déjà entendu parler du Pycnogénol ? Il s'agit en fait d'une combinaison de molécules extraites de l'écorce pin maritime (pinus pinaster). Cette combinaison est riche en tanins (procyanidines), flavonoïdes et acides organiques. Comme l'indique le logo ci-contre, il s'agit d'un super antioxydant naturel ! Cette combinaison est extraite des pins de la fameuse forêt landaise. D'après Stephen Daniells (nutraingredients.com) ce produit est déjà utilisé dans plus de 700 produits diététiques, cosmétiques, aliments fonctionnels et boissons. 

Ses bénéfices pour la santé font l'objet de nombreuses études (280) depuis plus de 40 ans. Récemment, ce sont les effets positifs du Pycnogenol sur le syndrome métabolique lorsqu'il est associé à un exercice physique et un régime alimentaire équilibré sur une période de 6 mois.  Cette combinaison est une production du laboratoire Horphag

lundi 14 janvier 2013

CES 2013 : des idées pour l'agro-alimentaire?

L'édition 2013 du Consummer Electronic Show (CES) de Las Vegas nous offre une belle palette de produits pour la santé. L'émergence du digital dans l'univers des entreprises agroalimentaires et de la distribution n'est pas récente. C'est aussi le cas dans nos vies. Aujourd'hui on peut par l'intermédiaire de son smartphone passer commande en scannant la photo de produits dans les couloirs du métro de Séoul ou le hall d'une gare française. 

Il y a quelques jours j'évoquais la multiplication de l'offre de podomètres, ces petits appareils qui nous permettent de contrôler le nombre des pas réalisés dans une journée et, indirectement, notre dépense énergétique. Plus récemment encore, c'est la fourchette intelligente que je présentais. Elle permet aussi de mieux contrôler la vitesse à laquelle on mange. Il existe, parait-il, un lien entre cette vitesse et notre santé. Cette fourchette a été présentée au CES 2013.

J'ai identifié plus de 250 entreprises présentes au CES 2013 dans le domaine de la santé et du fitness. Certains des produits présentés ne sont pas en relation directe avec la santé par l'alimentation, mais ils signalent l'importance que l'électronique prend aujourd'hui dans nos vies. On y découvrira, par exemple, des systèmes de sécurité pour les personnes âgées dont l'esprit est défaillant. Ils permettent à leur famille de les géolocaliser en permanence et de recevoir une alerte si la personne sort d'un périmètre prédéterminé.


L'offre de BodyMedia, entre autres, permet à chacun un système de monitoring de ses activités, de son sommeil ou de ses dépenses caloriques. C'est jusqu'à 5 000 données par minutes qui sont capturées et dont le système rend ensuite compte par l'intermédiaire d'une interface avec un ordinateur, une tablette ou un téléphone portable. On peut dire qu'il s'agit là de l'entrée en force des capteurs dans nos vies. Alors que des sociétés déjà bien connues, comme Masino, s'adressent à des professionnels de la santé depuis fort longtemps, les capteurs se démocratisent. Continua health alliance assure la continuité entre les systèmes d'enregistrement et les professionnels de santé. Ainsi, un médecin pourra contrôler à distance, par l'intermédiaire des produits de Continua, la respiration, la glycémie ou la qualité du sommeil de ses patients. Des systèmes experts lui permettront de détecter les écarts par rapport aux valeurs idéales de ces paramètres et suggérer une prise en charge adaptée. On peut imaginer que dans quelques années nous serons tous équipés d'un système personnel de capteurs en relation avec une équipe de praticiens.

Voir une vidéo sur les quelques produits du domaine de la santé qui sont présentés au CES 2013.



On découvrira également des systèmes permettant d'accompagner les clients dans des magasins dans le magasin ou à distance. Il s'agit d'un petit robot qui permet à un iPad de se déplacer dans un magasin. Voir la vidéo ci-dessous.
  



  

mardi 11 décembre 2012

Noteo - Système de notation des produits en 4 + 1 notes

Noteo éclaire vos choix de consommation. A partir de 4 + 1 notes Noteo se propose de vous guider dans la jungle de l'information. Difficile de vous forger une opinion sur l'impact environnemental d'un produit! Consultez Noteo. Les données sont accessibles sur votre portable.

4 notes (Santé, Environnement, Social et Budget) sont agrégées pour former un note globale. En savoir plus sur le système de notation de Noteo

On découvre que certains produits de grandes marques obtiennent un zéro dans le domaine de la santé (Que fait donc le gouvernement?). On y découvre aussi que le Yaourt activia nature a une note santé 8,1 (16 pots), mais elle chute à 7,5 (dans le version x 12). Cherchez l'erreur !  

Noteo éclaire vos choix conso from Noteo on Vimeo.

lundi 26 novembre 2012

Bio or not Bio ! Quels effets sur les aliments ?

Crystal Smith-Spangler, MD, MS; Margaret L. Brandeau, PhD; Grace E. Hunter, BA; J. Clay Bavinger, BA; Maren Pearson, BS; Paul J. Eschbach; Vandana Sundaram, MPH; Hau Liu, MD, MS, MBA, MPH; Patricia Schirmer, MD; Christopher Stave, MLS; Ingram Olkin, PhD; and Dena M. Bravata, MD, MS... sont les auteurs d'une récente revue systématique des évidences sur le sujet épineux des avantages relatifs des produits issus de l'agriculture biologique par rapport à ceux issus de l'agriculture conventionnelle. Ils ont cependant limité leur étude aux aspects santé et sécurité des aliments issus de l'agriculture biologique. (lire le résumé sur le site du journal Annals of Internal Medecine)

Les auteurs ont essayé de répondre à cette question en reprenant les résultats de plus de 200 études publiées sur ce sujet en langue anglaise. 17 de ces études portent sur des sujets humains et 223 études portent sur les aliments eux-mêmes. Elles sont toutes fondées sur des comparaisons entre des produits bio et leurs équivalents conventionnels.

Les auteurs ont constaté trois différences majeures :
  1. Le taux en phosphore est significativement supérieur pour les produits bio.
  2. Le risque de contamination par les résidus de pesticides détectables sont de 30% plus faibles pour les produits issus de l'agriculture biologique. Mais, les niveaux de contamination supérieurs aux limites autorisées sont en petit nombre.
  3. Les germes susceptibles de contaminer les aliments carnés (poulet et porc) semblent plus résistants aux traitements antibiotiques lorsqu'ils sont isolés sur des produits conventionnels. La différence en niveau de risque est de 33%.
Les auteurs concluent :


The published literature lacks strong evidence that organic foods are significantly more nutritious than conventional foods. Consumption of organic foods may reduce exposure to pesticide residues and antibiotic-resistant bacteria.

Note:
Le risque relatif peut être particulièrement trompeur. Ici on indique une différence de risque de 30%. Voici un exemple qui montre combien cette différence de risque induire en erreur. Les médicaments A et B ont des effets secondaires dans certains cas. En prenant le médicament A on a deux fois plus de chance d'être affecté par les effets secondaires qu'avec le médicament B (Différence 100%). Cependant le risque est de 1 pour 1 000 000 dans le cas du médicament B et donc de 2 pour 1 000 000 traitements. Le risque absolu donne une autre perspective.  

  


dimanche 25 novembre 2012

Mangeons des fibres ! et engageons nous avec nutrinet.


Les derniers résultats de l'étude Nutrinet nous indiquent que les Français ne mangent pas suffisamment de fibres. Les nutritionnistes des agences nationales et européennes de santé considèrent qu'il convient de consommer 25 gr de fibres par jour. 22% des hommes et 12% des plus de 300 000 personnes interrogées dans l'enquête consomment au moins 25 gr/jour. Les fibres alimentaires ont des vertus intéressantes pour la santé. Outre leur effet positif sur le transit intestinal, elles participent à la prévention de certaines maladies cardiovasculaires et de certaines formes de cancer. 

Quels sont les aliments riches en fibres alimentaires ? Les légumineuses (dont les légumes secs) sont d'excellentes sources de fibres: les haricots blancs 25gr de fibres pour 100 gr de haricots, le pois chiche 15gr/100gr, lentille 11gr/100gr, petit pois 6gr/100gr. Les fruits secs comme les amendes sont également de bonne source de fibres (14gr/100gr). Le pain complet contient environ 8gr/100gr de fibre. Les légumes et les fruits contiennent  entre 1,5 gr/100gr et 8gr/100gr. Les pruneaux sont riches en fibres 8gr/100gr ce qui explique leur bonne réputation "digestive." A titre de comparaison un Activia de 125g à l'ananas couvre déjà 1% de nos besoins journaliers.



Vous pouvez contribuer à l'étude Nutrinet et faire ainsi avancer les connaissances sur la nutrition en France. 

Votre participation bénévole permettra d’aider la recherche médicale dans le domaine de la prévention nutritionnelle des maladies, sans que cela vous prenne beaucoup de temps !


Ci-dessous vous trouverez quelques indications sur l'étude et les moyens de contribuer.



Coordonnée par l'unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle (U 557 Inserm/ U 1125 Inra / CNAM /Université Paris 13) l'étude NUTRINET SANTE a pour objectif de mieux évaluer les relations entre la nutrition et la santé et de comprendre les déterminants des comportements alimentaires. Sa finalité est d'établir des recommandations nutritionnelles permettant de prévenir le risque de maladies et d'améliorer la qualité de la santé de la population actuelle et des générations futures.

Cette étude a pour objectif de collecter des informations sur une cohorte de 500 000 Français qui seront suivis pendant 5 ans. Les « nutrinautes » (les participants à l'étude) seront interrogés par internet régulièrement. Outre 5 questionnaires qui seront complétés annuellement, les chercheurs adresseront régulièrement de courts questionnaires aux nutrinautes par email et les tiendront informés de l'état d'avancement de l'étude. Toutes les conditions de confidentialité et de sécurité informatique et physique des données sont assurées.

En novembre 2012, 233 369 Nutrinautes s'étaient inscrits, dont la moitié environ avait moins de 45 ans.

Engagez-vous !

lundi 12 novembre 2012

Trop de sel ! Avis de l'ANSES

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) met en évidence une diminution de l'apport de sel dans l'alimentation depuis 2003 (de l'ordre de 4% à 10% par rapport au teneur de 2002), mais l'agence considère que cette diminution reste insuffisante (20% attendu). La consommation de sel, mesurée par ailleurs dans des enquêtes épidémiologiques, est elle estimée à 5%. C'est deux résultats sont cohérents.

La surconsommation de sel, c'est à dire au-delà de 8g/jour pour un homme adulte et 8,5g/jour pour une femme adulte et les enfants, est un facteur de risque de maladies dont les maladies cardiovasculaires.

Documents:
            Avis de l'ANSES du 15 octobre 2012 sur le sel 
            Dossier Sel de l'ANSES

vendredi 2 novembre 2012

Le sport bientôt remboursé par la sécurité sociale ?

Les média se font l'écho d'un texte de Jacques Bazex, Pierre Pène, Danièle Rivière et Michel Salvador et intitulé « Les activités physiques et sportives : la santé, la société ».  L'Académie Nationale de Médecine proposerait la prise en charge du sport santé par l'assurance-maladie et les mutuelles. La pratique du sport, sous certaines conditions, est bénéfique à tout âge pour la santé. Elle augmente l'espérance de vie en bonne santé, retarde la dépendance et elle constitue souvent un complément thérapeutique efficace.

Quelques règles à respecter :

  1. L'activité physique ou sportive devra être régulière (hebdomadaire) 
  2. Elle devra être raisonnée (% de l'activité physique maximale selon la personne)
  3. Finalement, elle devra être raisonnable (mettre à l'abri des accidents et des blessures)
Ces trois Règles qui forment un triptyque en 3 R (régulière, raisonnée, raisonnable) pourraient nécessiter une consultation auprès d'un médecin afin de déterminer quelle pratique sportive sera optimale et valider les résultats de la pratique.

En avril 2008 j'avais publié dans Perspectives en Agroalimentaire un cahier intitulé "Obésité : vers un système de bonus - malus ?" dans lequel j'évoquais les différentes incitations économiques mises en oeuvre dans plusieurs pays pour améliorer la santé de leurs citoyens et pour maintenir l'équilibre de leur système de santé, qu'il soit privé, public ou mixte. (Vous pouvez lire le cahier en suivant le lien ci-dessus dans google drive et le télécharger) Le déséquilibre économique durable d'un système de santé est presque toujours préjudiciable aux moins favorisés. Il convient pour maintenir le bon fonctionnement du système collectif de santé de favoriser les comportements, sportifs ou alimentaires, les plus vertueux. Les propositions de Jacques Bazex, Pierre Pène, Danièle Rivière et Michel Salvador sont un pas intéressant dans la bonne direction et en ligne avec les attentes du gouvernement actuel qui cherche à promouvoir le recours aux thérapeutiques non médicamenteuses.



  

mercredi 19 septembre 2012

Alimentation - France - USA : 0 - 0 !

Le CREDOC a réalisé des analyses comparatives de l'alimentation en France et aux États-Unis. Il nous en livre les résultats dans deux documents qui sont présentés sur leur site internet.

En substance : quoique le modèle alimentaire français soit différent du modèle alimentaire aux États-Unis, il semble que les régimes alimentaires convergent. Convivialité, respects des horaires fixes et structuration des repas autour de trois plats définissent le modèle alimentaire français. Autonomie, choix rationnel et éduqué (c'est-à-dire, à partir d'une information objective et complète) sont les composantes essentielles du modèle alimentaire aux États-Unis qui réduite l'alimentation à la fonction nutritionnelle. Le modèle alimentaire français se distingue par des prises alimentaires moins fréquentes (3,9 par rapport à 5,5) et plus variées (16,8 produits sur 2 jours contre 13,6). Cependant, cette moyenne nationale cache des diversités générationnelles préoccupantes. Les enquêtes alimentaires révèlent une forte baisse de la diversité alimentaire chez les enfants de 3 à 14 ans qui passent, en 3 ans, de 11 à 9 produits des 5 principaux groupes alimentaires consommés sur trois jours. Cela laisse penser que les problèmes de santé associés à l'alimentation sont devant nous. Cette étude indique que les jeunes adultes (21 à 34 ans) et les plus de 65 ans ont en France par rapport aux États-Unis une alimentation de qualité nutritionnelle inférieure. Le régime alimentaire des adolescents français semble quant à lui plus équilibré que celui de leurs homologues. Les chercheurs du CREDOC considèrent que le modèle alimentaire français, que l'on pouvait associer à une faible prévalence de l'obésité, fait face aujourd'hui à un risque d'affaiblissement.      

samedi 19 mai 2012

Alimentation: Comment (faire) adopter un comportement plus sain ? La piste de la théorie de l'engagement !


Dans le domaine de la santé par l'alimentation, cela fait plus de 50 ans que l'on connait les difficultés à faire adopter un comportement plus sain. Cette difficulté n'est pas spécifique au champ de l'alimentation. On peut également penser au tabagisme, à l’alcoolisme et à d'autres addictions. Certes, il existe des différences d'ampleur entre addiction et habitude, mais le constat est souvent le même : l'information, aussi bonne soit-elle, est largement insuffisante pour faire adopter un comportement plus sain.


Les stratégies d'influence par l'information n'ont que très rarement permis d'affecter les comportements. À la fin des années 1940, Kurt Lewin a cherché comment faire adopter aux ménagères Américaines un comportement alimentaire plus sain. Il s'agissait à l'époque de prévenir une forme de malnutrition en favorisant l'achat plus fréquent d'une viande moins onéreuse. Elles ressortaient des séances organisées par Kurt Lewin bien informées et totalement convaincues des bienfaits de cette stratégie. Cependant, seulement 3 % des participantes adoptèrent la stratégie proposée par Kurt Lewin. Celui-ci avait conclu qu'il n'existait qu'un lien très faible entre une idée stockée dans notre cerveau et sa mise en oeuvre au travers d'un comportement. Cependant, il avait observé que 10 fois plus de ménagères (soit 30 % environ) adoptaient effectivement le régime proposé si elle prenait déjà la décision d'utiliser ce régime lors des séances de formation. Kurt Lewin leur demandait de lever la main si elles envisageaient d'adopter ce régime. Elles étaient libres de l'adopter effectivement ou de ne pas l'adopter lorsqu'elles rentraient chez elles. Kurt Lewin constatait ainsi qu'une personne a d'autant plus de chance de changer leur comportement que lorsqu'elle a pris la décision de le faire. Autrement dit, le passage à l'acte par procuration favorise le passage à l'acte effectif. Il suffirait donc d'obtenir qu'une personne prenne une décision de changer de comportement pour leur donner de plus grandes chances de changer de comportement. On parle de « Freezing effect ».

Or certaines décisions sont relativement aisées à prendre. Il suffit souvent de simplement le demander. Alors, pourquoi ne pas utiliser ce levier qui peut s'avérer parfois particulièrement puissant ? Les experts en psychologie sociale ont démontré cet effet à l'aide de plusieurs expériences. On peut l'observer très régulièrement, par exemple, lorsque l'on nous demande de répondre à quelques questions on acceptera plus facilement de répondre à un questionnaire plus long quelques jours après que si le conditionnement préparatoire (accepter de répondre à un petit questionnaire) n'avait pas été déployé. Il semblerait que les chances de répondre au second questionnaire seraient encore plus grandes si l'on précisait au préalable à la personne qu'elle n’est en rien obligée de répondre à ce questionnaire si elle ne le souhaite pas ("free will").

D'après les experts en psychologie sociale, la théorie de l'engagement serait une excellente explication de cet effet. Ils ont observé que l'engagement est d'autant plus performant que l'action préparatoire
  • est libre
  • est publique
  • est sans ambiguïté
  • est irrévocable
  • est répétée
  • a des effets
  • a un coût important
  • peut être imputé à des motifs personnels.
Il sera utile si l'on souhaite faire adopter un comportement alimentaire plus vertueux au plus grand nombre d'ajuster la communication afin que celle-ci facilite le conditionnement préparatoire. Il s'agit de faire faire un premier petit pas... et les autres suivront plus facilement !

Pour aller plus loin : consulter les travaux de Fabien Girandola

mardi 10 avril 2012

Les supermarchés Whole Foods : Changer en 28 jours son alimentation

La chaîne américaine de supermarchés Whole Foods propose aux internautes qui souhaitent adopter un bon régime alimentaire un programme de 28 jours.

Chacun des 28 jours, Whole Foods propose aux internautes des recettes pour le petit-déjeuner, le déjeuner et le diner, variées et agréables. Pour des questions de praticité certaines recettes seront préparées en grand volume, afin d'être stockées pour être réutilisées les jours suivants.

Sur le site du programme, les internautes trouveront également les 4 principes d'une alimentation saine selon Whole Foods : Whole Food, Plant-Stong, Healthy-Fats & Nutrient Dense (utiliser des produits non élaborés, beaucoup de produits d'origine végétale, faire attention à l'origine et au type de matière grasse et à la densité nutritionnelle). On y trouve également, de très nombreux conseils et petits trucs pour réussir les recettes qui sont proposées (dont certaines sous la forme de vidéo).

Une idée intéressante! à découvrir (voir le site)

vendredi 24 février 2012

Existe-t-il un risque entre la consommation des "diet sodas" et les maladies cardiaques?

Existe-t-il un risque entre la consommation des "diet sodas" et les maladies cardiaques? C'est la question que pose Nancy Ferrari, Senior Editor du Harvard Health, le magazine santé de l'université de Harvard. Il semble que la réponse soit connue. 2 500 habitants de New York ont été suivis pendant plus de 10 ans. Tous âgés de plus de 40 ans, volontaires et sans problème cardiaque déclaré au moment de leur inscription dans le panel, les buveurs quotidiens (une cannette au moins par jour) de diet sodas ont montré un risque de maladie cardiovasculaire plus important que celui des buveurs plus légers (jusqu'à 6 sodas par semaine), même après une correction pour les autres facteurs de risque comme le tabac, le surpoids, l'absence d'exercice physique, etc.

Cette étude a été conduite par une équipe de chercheurs de l'université de Miami et Colombia. Elle est disponible en ligne dans le journal of general internal medecine. Nancy Ferrari suspecte les édulcorants dont les effets ne sont toujours pas bien connus.


mardi 31 janvier 2012

Participer à l'étude NUTRINET SANTE


Coordonnée par l'unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle (U 557 Inserm/ U 1125 Inra / CNAM /Université Paris 13) l'étude NUTRINET SANTE a pour objectif de mieux évaluer les relations entre la nutrition et la santé et de comprendre les déterminants des comportements alimentaires. Sa finalité est d'établir des recommandations nutritionnelles permettant de prévenir le risque de maladies et d'améliorer la qualité de la santé de la population actuelle et des générations futures.

Cette étude sera réalisée sur une cohorte de 500 000 Français qui seront suivis pendant 5 ans. Les « nutrinautes » (les participants à l'étude) seront interrogés par internet régulièrement. Outre 5 questionnaires qui seront complétés annuellement, les chercheurs adresseront régulièrement de courts questionnaires aux nutrinautes par email et les tiendront informés de l'état d'avancement de l'étude. Toutes les conditions de confidentialité et de sécurité informatique et physique des données sont assurées.

Le 16 janvier 2012, 211 629 Nutrinautes s'étaient inscrits, dont la moitié environ avait moins de 45 ans.

Engagez-vous !

Votre participation bénévole permettra d’aider la recherche médicale dans le domaine de la prévention nutritionnelle des maladies, sans que cela vous prenne beaucoup de temps !

mercredi 18 janvier 2012

Des bactéries pour lutter contre le vieillissement?

Les chercheurs de l'Académie des Sciences de la Russie viennent de tester les effets de Bacillus F, une bactérie découverte dans les sols gelés de la Russie, sur le vieillissement des souris. Les chercheurs ont suspecté que Bacillus F possédait de telles propriétés en raison des caractéristiques de ses protéines et d'autres facteurs, qui parait-il, seraient celle des bactéries d'une époque remontant à 3 millions d'années. Ces bactéries, outre leurs caractéristiques structurales, vivent dans des conditions extrêmes (très basses températures), un indice d'une très grande viabilité.

L'injection de ces bactéries chez des souris a augmenté les défenses immunitaires des animaux âgés et leur qualité de vie. Le métabolisme des souris a augmenté de 20 à 30% et l'incidence de certaines maladies a été réduite... et finalement la durée de vie des souris a augmenté.

Peut-être retrouverons nous ces bactéries demain dans nos assiettes?

lundi 2 janvier 2012

Est ce que les édulcorants offrent un bonne alternative aux sucres?

C'est la question que se pose le docteur David S. Ludwig du Children's Hospital de Boston dans un carnet de la Harvard Medical School publié récemment. On y apprend que la FDA a approuvé l'utilisation de cinq édulcorants de synthèse (acésulfame, aspartame, neotame, saccharin et sucralose) et un extrait de plante (Stevia). Alors que les préoccupations concernant les risques de cancer se semblent infondées, ces produits ne sont probablement pas dénués d'effets secondaires (on observe des migraines ou d'autres formes de réactions chez des personnes sensibles).

La raison principale pour laquelle les édulcorants sont utilisés est de permettre aux consommateurs de continuer à apprécier des produits au gout sucré sans prendre du poids. C'est à cette raison que les chercheurs s'attaquent aujourd'hui. Certains pensent même que les édulcorants seraient potentiellement impliqués dans l'épidémie d'obésité. Il y a à cela plusieurs raisons possibles :
  1. Ces molécules possèdent des pouvoirs édulcorants très importants... Ce qui rendrait les fruits insipides à la consommation pour des personnes habituées au goût prononcé des édulcorants.
  2. Par ailleurs, il semblerait que le tissu adipeux possède des récepteurs aux saveurs sucrées. Il se pourrait que les édulcorants favorisent la multiplication des adipocytes.
C'est avec l'objectif de mieux comprendre les effets des édulcorants que les chercheurs du Children's Hospital de Boston ont, avec le support des National institutes of Health, lancé une étude clinique sur 275 jeunes adultes. Attendons les résultats.



jeudi 6 octobre 2011

Le Chocolat : contre la fatigue musculaire ? (Chez la souris)

(–)-Epicatechin enhances fatigue resistance and oxidative capacity in mouse muscle

September 15, 2011 The Journal of Physiology,589,4615-4631.

During exercise, skeletal muscle performance depends in great part on the use of aerobic metabolism to supply the energetic demand of contractions. Endurance training increases the muscle aerobic capacity, which is not only associated with enhanced exercise performance, but also with a decreased risk of cardiovascular and metabolic diseases. Recently, it has been shown that regular use of small doses of dark chocolate may result in similar health benefits to exercise training. We show here that mice fed for 15 days with (–)-epicatechin (present in dark chocolate) had improved exercise performance accompanied by: (1) an increased number of capillaries in the hindlimb muscle; and (2) an increased amount of muscle mitochondria as well as signalling for mitochondrial biogenesis. These results suggest that (–)-epicatechin increases the capacity for muscle aerobic metabolism, thereby delaying the onset of fatigue. These findings may have potential application for clinical populations experiencing muscle fatigue.

jeudi 1 septembre 2011

Des yogourts pour lutter contre la dépression ?


Il y a quelques années, un ami m'avait offert un ouvrage intitulé "Et si ça venait du ventre?" de Pierre Pallardy. L'auteur clamait que notre ventre est notre second cerveau et que fatigue, dépression, maux de dos, insomnie, problèmes sexuels... ces troubles fonctionnels sont liés directement à la mauvaise santé de notre ventre. Quand on a mal au ventre, notre cerveau souffre. Et réciproquement.

L'absence de références scientifiques, un titre sous la forme d'une question, des promesses trop belles et abondantes... Cet ouvrage m'avait donc à l'époque semblé être une belle histoire que l'on raconte des gens trop crédules. Et je l'avais remisé dans ma bibliothèque.

Dans un article intitulé "Ingestion of Lactobacillus strain regulates emotional behavior and central GABA receptor expression in a mouse via the vagus nerve" et publié dans PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) le 29 aout 2011, les auteurs ont testé sur des rats l'effet d'une souche de lactobacille sur l'anxiété et la dépression.

Les auteurs ont découvert qu'une alimentation enrichie en Lactobacillus rhamnosus pouvait altérer l'expression des récepteurs du GABA, l'un des plus importants neurotransmetteurs du système nerveux central, et affecter une anxiété et une dépression induite chez le rat. Par ailleurs, les auteurs ont montré que le nerf vague assurait probablement la transmission entre le système digestif au sein duquel les bactéries agissent et le cerveau.

Il semblerait donc que cette souche permet de traiter une anxiété chronique ou une dépression induite, mais on ne connait pas leur rôle dans la prévention de ces deux troubles. On peut penser que cette étude va relancer l'intérêt que l'on porte au yogourt... et remettre au goût du jour le livre de Pierre Pallardy.



mardi 30 août 2011

Le Chocolat, c'est bon ... pour la santé aussi!

L'imaginaire collectif attribue au chocolat des vertus psychologiques. Mais ce que l'on sait moins, c'est que le chocolat pourrait avoir d'autres bénéfices pour la santé. Dans un article publié dans le British Medical Journal (BMJ) le 29 aout 2011, des chercheurs de l'université de Cambridge concluent que la consommation accrue de chocolat réduit le risque de maladie cardiovasculaire de 37%, celui de diabète de 31% et celui d'accident vasculaire cérébral de 29%. Ces résultats sont le fruit d'une méta-analyse.

Ces effets pourraient être imputables à la richesse du chocolat en polyphénols. Les chercheurs indiquent que les bénéfices du chocolat sont à mettre en relief avec les inconvénients des produits chocolatés du commerce qui sont souvent riches en énergie (sucre et matière grasse).

Les carnets du blog les plus consultés

Membres